Palestine - Solidarité

   


UJFP 
Section locale de Lille


La connexion française
Michèle Sibony

 


24.11.05

Un intérêt suspect :
Le conflit Israël Palestine est souvent interrogé sur la manière dont il monopolise les esprits et les activités en Europe et dans le monde. Cette interrogation est en général chargée d’une réponse implicite qui consiste à montrer qu’il s’agit là d’une focalisation anormale sur un conflit parmi d’autres parfois bien plus sanglants, et qui révèle le mauvais esprit caché derrière cette focalisation, celui de l’antisémite ravi de pouvoir apporter la preuve que « les juifs font encore parler d’eux et dérangent la planète ».

A cette accusation les militants pour les droits des Palestiniens essaient de répondre le plus souvent en évoquant le caractère universel de la lutte du peuple palestinien pour ses droits.
Mais ceux là même qui s’interrogent sur la surcharge d’implication ont fait de ce conflit leur bataille personnelle, ne devraient-ils pas aussi bien s’interroger sur leur propre investissement ?

- De quoi vous mêlez-vous avec tant d’intérêt pourquoi vous intéressez vous tant à eux/ nous ? Semblent-ils dire. Et il est clair que la remarque ramène ses auteurs vers leur identification à l’une des parties : votre intérêt est suspect parce qu’il fait lien avec une part de nous même que vous remettez aussi en question dans vos critiques à Israël.
On notera de plus que cette remarque renvoie à l’évidence à une partie des Juifs de France, tant il est clair que les Arabes (1) eux ne sont pas dérangés par l’intérêt porté à cette région du monde en France. Sans doute cela révèle-t-il, la part importante et croissante de l’opinion française qui juge ce conflit et condamne l’attitude d’Israël et exprime a minima une compassion au sort des Palestiniens même si elle exprime aussi réserves ou critiques sur les attentats contre des civils israéliens.
- Laissez-les /nous régler çà entre eux /nous ! semble aussi contenir cette interrogation. Une bien hypocrite affirmation car « les » représente dans ce cas, Israël, la Palestine et aussi les Etats-Unis, partenaire quasi naturel, et concrètement le gouvernement Bush totalement aligné sur les intérêts israéliens.
Dire cela signifie donc en fait : laissez se jouer le rapport de force inégal d’aujourd’hui, (parce qu’il est en notre faveur) et n’intervenez surtout pas, parce que vous risqueriez de le rééquilibrer. Ce « nous » comporte aussi le risque d’ériger en adversaire ici un « nous » arabe identifié aux Palestiniens, il constitue en quelque sorte son ennemi local. Il faudrait en déduire au contraire, l’urgence absolue pour l’Europe d’intervenir, en conformité avec son opinion majoritaire d’ailleurs, dans le sens du rééquilibrage des forces en vue d’une négociation fertile.

Outre le fait que dans le monde d’aujourd’hui « ouvert » et « couvert » par le réseau de connections tous azimuts de la globalisation, une telle remarque semble ridicule et indique une tentative de repli de fermeture, elle est lourde d’un irrationnel dont il est peut-être urgent de tenter d’analyser la teneur.
Deux évènements survenus l’été 2004 en France ont révélé cet irrationnel et les fantasmes en circulation autour de ce conflit :
Une jeune femme porte plainte pour avoir été violemment agressée parce que juive dans un RER de la banlieue parisienne, un homme affirme qu’un incendie volontaire et antisémite a détruit le centre social juif dans lequel il travaillait, à Paris. Dans les deux cas il s’agit d’affabulations bientôt révélées par la police, mais entre temps toute la classe politique s’est empressée sur les lieux, dans les media et auprès de la « communauté » juive de France. Un ministre israélien de passage à Paris participe au sein du gouvernement français à l’expression nationale d’indignation. Ces deux incidents montrent au moins, une certaine conscience chez leurs auteurs de la présence (2) de l’antisémitisme en France, de son impact médiatique et politique, et surtout des possibilités de manipulation dont il est chargé.


Antisémitisme : le lien

Le sionisme se présente paradoxalement et surtout à retardement comme la possible normalité pour un peuple anormal –cette option relève plutôt des conditions de l’émergence de l’idéologie sioniste dans le contexte du 19e siècle et de ses solutions nationales. Mais alors que l’histoire du sionisme et d’Israël ne devrait être que celle d’une partie des juifs qui ont choisi -ou subi – (pour ceux d’entre eux à qui cette solution était la seule qui s’offrait en 48, et ceux du monde arabe qui ont été poussé à l’exil à cause du sionisme justement) cette voie, le sionisme maintient et cultive ses liens avec les juifs du reste du monde. Essentiellement parce qu’il s’offre comme le refuge de tous ceux qui y seraient poussés par le danger de l’ antisémitisme, mais aussi parce que le prix de cette « assurance sur la vie » qu’il revendique en échange est sa centralité dans toute la vie juive de ce qu’il considère n’être qu’une diaspora mondiale. Israël se présente à travers le sionisme qui le fonde comme recours permanent ou dernier de tous les juifs du monde, mais aussi comme dépendant de leur soutien inconditionnel et attaché à eux dans un lien indéfectible.
Toute la volonté de normalisation ou normalité-enfin-acquise affichée par le sionisme est ainsi minée, ruinée par ce lien permanent et immuable qu’il établit entre juif et israélien.

Enfin si ce lien devait se desserrer, il serait utile de rappeler la menace antisémite qui fonde le sionisme.

(Ari Shavit le premier, dans un éditorial d’octobre 2000 du Haaretz, au lendemain de l’échec de Camp David, reprenant à son compte la rhétorique de Barak et son équipe sur l’intégrale responsabilité de l’échec incombant aux Palestiniens, enchaîne ainsi le sort d’Israël à celui des juifs du monde: Le problème n’est pas , dit-il en substance, comme nous le pensions, le contentieux israélo palestinien et l’occupation, mais ce qu’il appelle le « destin juif » qu’il décrit comme une guerre éternelle de survie devant la menace de destruction dans un monde qui a toujours refusé notre existence) L’écho de cette argumentation, reprise par bien d’autres, est reçu de plein fouet ici, en Europe. Et s’il est vrai qu’Israël peut être détruit cela signifie que tout juif dans le monde perd ce que lui offrait le sionisme et ne cesse d’ailleurs de lui offrir, par la voix de Sharon chaque année, depuis 4 ans: un refuge contre l’ « antisémitisme sauvage » (Sharon août 2004).

L’antisémitisme réel et ou fantasmé renforce ce lien qui voudrait faire d’Israël la métropole de repli de tous les juifs du monde en danger. Pour cette raison il agit dans notre société comme un puissant allié de la politique de Sharon. Plus il est présent plus il renforce la nécessité de soutenir la politique d’Israël quelle qu’elle soit, et ce faisant il renforce la colère des adversaires de cette politique, empêchés de parler sous la menace de l’opprobre, et que l’on incrimine alors d’autant plus facilement d’antisémitisme justement. Un lien donc qui ressemble à ces menottes des polices modernes qui se resserrent d’autant plus que l’on essaie de s’en défaire. Plus on parle d’antisémitisme plus il devient difficile de critiquer Israël, c’est exactement la raison pour laquelle on en parle. On en arrive de phrases en phrases, à partir de Cukierman qui aligne les « verts bruns rouge », jusqu’à Rufin qui définit dans son rapport un « antisionisme radical » comme une nouvelle forme d’antisémitisme et va même (il est revenu sur ses propos depuis) jusqu’à demander la pénalisation de certaines critiques d’Israël qu’il juge antisémites.
Articulée sur la centralité d’Israël dans la vie des juifs du monde, telle que définie par le sionisme, la menace de l’antisémitisme pèse aujourd’hui du plomb sur toute analyse politique de l’action d’Israël contre les Palestiniens, relégués de ce fait au second plan de leur tragédie aux yeux du monde politique soucieux de ne pas risquer lui aussi de payer le prix de l’amalgame. Ce dernier, tout préoccupé à cela, ne cesse de donner des garanties publiques aux juifs de France et à Israël, n’hésitant pas à dissocier radicalement l’antisémitisme du racisme, comme si cela risquait de lui faire perdre ses caractéristiques singulières, alors que le reste des racismes confondus, lui n’aurait pas de caractères propres historiques idéologiques propres. (cf. à nouveau le rapport Rufin)
La timidité de réactions politiques et médiatiques aux exactions de groupuscules juifs d’extrême droite, la mise en exergue dans les discours politiques actuels de « l’antisémitisme en particulier » -comme disent Sarkozy, ou Luc Ferry- quant à sa désignation, quant à sa répression, quant à sa prévention, quant à la commémoration du crime nazi même dans un harcèlement médiatique - général il est vrai, voir Tsunami - achèvent d’isoler le Juif dans la conscience collective, comme être à part historiquement, et victime potentiellement permanente. Assignés à cette place, au cœur de la république qui les défend contre un antisémitisme venu cette fois de « l’extérieur » les Juifs sont devenus otages de la politique de Sharon, et citoyens « protégés » par la république. Un bien curieux statut.

Qui ose alors critiquer la politique Israélienne? Et comment s’y prendre pour pouvoir le faire dans un tel contexte?

Côté arabe :

Au lien Israël/ Juifs du monde entier entretenu par le sionisme au moyen de l’antisémitisme, qui élargit le front du conflit, correspond une identification croissante des Arabes avec la Palestine (plus que l’Irak on le notera parce que plus ancien, plus axé sur une injustice générale, globale même, faite aux Palestiniens, sur l’ensemble des droits internationaux, nationaux, civiques et individuels).
D’ailleurs la situation des Arabes dans le monde se globalise elle aussi. Depuis les deux tours américaines à l’Afghanistan (où dit-on s’entraînaient des musulmans du monde entier y compris français d’origine arabe) puis l’Irak, bientôt peut-être l’Iran assimilé au monde arabe, par le biais du chiisme politique, en passant par l’Espagne, et l’implication de Marocains, et « les banlieues » des métropoles européennes, ils sont vécus comme menaçants partout. Etre ou sembler arabe dans un quelconque aéroport du monde occidental n’est pas facile. Le monde arabo musulman de la planète supporte des accusations graves de menaces terroristes sur l’occident, de non démocratie d’arriération culturelle et religieuse, il trouve peu de grâce aux yeux de l’occident. La globalisation de ce regard globalise en retour les identités et les identifications à tous les niveaux de conscience dans les sociétés.
On pourrait même dire pour répondre à la première question qui fonde ces remarques : on s’intéresse au conflit israélo palestinien avec cette intensité ici (en Europe, et partout dans le monde) parce qu’il est appréhendé par le monde d’aujourd’hui qui est celui de la globalisation, et qui comme tel favorise développe et établit toutes les interconnexions possibles, délocalise aussi les éléments du conflit, comme il procède avec la production industrielle, par la division internationale du travail. Qui fabrique les chaussures de sport d’aujourd’hui ? Difficile à dire, avec des ingénieurs américains, de producteurs sud américains et africains des monteurs philippins etc.… Comme l’éclatement des fronts de la production, les fronts du conflit s’étendent et se divisent sur la planète, et des fronts se constituent en France en Europe et ailleurs, par la connexion sionisme antisémitisme d’une part, et de l’autre la globalisation de la menace arabe dans l’idéologie du « clash des civilisations » qui est celle du gouvernement américain.

Les Arabes eux, placés dans ces fantasmes comme l’ennemi éradicateur là-bas, sont constitués ici, à travers ceux qui s’identifient aux Palestiniens, en réplique, en double de cet ennemi. Victimes du racisme et de discriminations bien plus constantes et violentes, ils sont de surcroît perçus comme agresseurs, là bas comme « terroristes palestiniens », ici comme « jeunes des banlieues ». Des avertissements à peine voilés leur sont adressés, ils ont intérêt à rester à leur place eux aussi, dans leurs quartiers délaissés par l’ultra libéralisme , les patrouilles de sécurité tournent, et on montre ses papiers, et pour ce qui se passe à Gaza: halte à l’antisémitisme. Réclamer la justice relève de l’insulte antisémite, parler des droits des palestiniens, évoquer le droit des réfugiés inscrit dans toutes les conventions internationales dont certaines signées par Israël relève à coup sûr de la provocation.

La dégradation du discours de la gauche traditionnelle (socialiste notamment) traversé par la désignation des arabes comme dangereux, l’Axe du mal, terroristes et intégristes potentiels, voire menace pour la république laïque, et par l’utilisation de l’antisémitisme pour paralyser la critique du sionisme et de sa politique actuelle, qui a repositionné ou conforté les juifs de France au cœur de l’occident, a atteint des proportions inédites. Les notions de justice, d’égalité, de droit international, de sanctions internationales ont disparu des discours et des actes d’au moins une partie de cette gauche, et confortent de ce fait les positions des tenants du clash des civilisations.
On assiste le plus souvent à des mises en symétries imbéciles et meurtrières. les discours de personnalités connues véhiculent tant d’impuissance à énoncer les vérités premières : l’occupation doit cesser, la colonisation des TOP aussi, les droits des Palestiniens sont remis en question et bafoués… par peur de paraître antisémite ou même simplement d’avoir à se défendre de l’être ! Et cette impuissance s’associe tragiquement à l’incapacité de tenir des positions claires et de gauche sur le terrain social. Ainsi tout le discours politique de gauche se trouve discrédité aux yeux de ceux qui en attendent soutien et réponses. Ceux-là vivent un fort sentiment d’abandon et d’injustice sur le terrain social qui se croise, se connecte, avec les mêmes sentiments concernant la Palestine, et ils se retrouvent du coup ostracisés, radicalisés de fait.

Une véritable french connexion est donc rendue possible par l’importance numérique de deux « communautés » liées au conflit par des identifications particulières : parce que le sionisme est l’expression d’une présence occidentale au cœur du moyen orient, qui montre qu’elle s’y impose par la force et le rejet des indigènes, ce point de conflit constitue l’un des fronts de la guerre globale du clash des civilisation. Derrière Israël se rangent les tenants de cette vision du monde, les Arabes se sentent dans le camp des indigènes, on ne s’en étonnera pas.

En France le conflit réveille en outre et plus généralement le passé colonial dans le Maghreb et son achèvement par une guerre qui ramène en métropole des Français d’Algérie, peu compatissants en général aux douleurs du monde arabe, et des juifs d’Algérie devenus français par le décret Crémieux ce qui les chasse de leur patrie d’avant même l’islam, et les coupe de leur histoire judéo arabe. Le retour en Métropole prend en ce qui les concerne un sens pour le moins figuré. La situation ambivalente dans laquelle ils ont été placés par les intérêts coloniaux s’est parfois perpétuée dans une rancœur elle aussi très ambivalente. Là aussi des identifications violentes se sont parfois développées avec les colons des territoires occupés palestiniens, et l’on peut être sidéré de voir certains jeunes juifs français, porteurs de cet héritage complexe, entrer dans l’armée israélienne comme on a vu des familles souvent du sud-est de la France aller s’installer dans des colonies de Gaza ou de Cisjordanie.

Le dernier avatar de l’assimilation antisémitisme / antisionisme, réside dans le fait elle est porteuse d’antisémitisme, en cela même qu’elle positionne les détracteurs de la politique sioniste au Moyen Orient comme antisémites en France (et ailleurs dans le monde). Si l’immense majorité de ces détracteurs résiste à cet amalgame dangereux, et réagit avec indignation à l’infâmante accusation d’antisémitisme, une frange marginale parfois fragile parce qu’elle-même marginalisée socialement peut alors rencontrer le véritable antisémitisme, tapi dans l’ombre et en quête de proies faciles. Cet antisémitisme là, ancien, européen, cherche lui aussi une cause - connexion à laquelle se raccorder, en parasite afin de diffuser son venin.
Au bout d’une colère fondée, in-entendue non prise en compte, qui ne parvient à faire écho ni sur le politique, ni sur le social, injustement réduite au silence, se trouve parfois la main tendue de négationnistes nostalgiques, qui transmutent colère et profond sentiment d’injustice en ressentiment violent contre les juifs associés à Israël. On les retrouve ces derniers temps dans certaines manifestations, ou leur tactique est simple : se montrer paraître dans une manifestation pour la Palestine, ou contre les galas tenus récemment à Paris pour récolter des fonds pour l’armée israélienne ou pour achever les appropriations de terres réalisées par le KKL sous couvert d’écologie (sic !). Cette simple apparition suffit à faire diversion, elle déclenche immédiatement la colère des manifestants qui refusent leur présence parce qu’ils refusent le racisme antisémite, qu’il ait droit de cité, comme aucun autre, où que ce soit et en particulier sur le terrain de la Palestine.
Les négationnistes sont alors entourés de petits groupes qui les protègent en reprenant leurs arguments : Pourquoi refuser la présence de ces valeureux soutiens à la Palestine, en fait les « chasseurs d’antisémites » seraient des sionistes déguisés (surtout quand ils sont juifs) qui infiltrent ( !) le mouvement de soutien à la Palestine en ramenant l’éternel argument de l’antisémitisme pour nous empêcher de critiquer Israël.
Le mécanisme est vicieux, mais il faut le démonter : Qui ramène alors du terrain de la Palestine vers le terrain de l’antisémitisme ?
L’immense majorité des militants, venus manifester pour la Palestine refusent d’associer ce combat juste des Palestiniens pour leur libération et leur indépendance à toute forme de racisme. Ils exigent un terrain solidaire, et respectueux des valeurs universelles que porte ce combat.
Les négationnistes eux viennent miner le terrain en le contaminant par un amalgame qu’ils posent en miroir du premier : à antisioniste= antisémite, ils opposent : sioniste= sémite, tout juif est donc par essence un sioniste, en passant par une équivalence intermédiaire qu’ils insufflent à l’aide de leur tactique sur le terrain : lutte contre le racisme antisémite= pro sionisme. Qui donc cherche à ramener au discours ethnique et religieux, à éloigner du champ politique, ceux qui cherchent à nettoyer le terrain du travail militant de tout racisme, ou ceux qui l’y introduisent avec une perfidie redoutable ?

Lutter contre l’amalgame antisionisme = antisémitisme, est donc l’un des pivots de la lutte pour la Palestine, ce qui pouvait paraître ridicule et insensé est devenu incontournable en France.

Lutter contre le racisme sous toutes ses formes est un impératif éthique et pragmatique dans ce combat, afin qu’il reste ce qu’il est un combat politique. Il est à noter que les associations palestiniennes en France et les partenaires palestiniens des territoires occupés ou d’Israël soutiennent avec force cette position et refusent tout amalgame entre critique d’Israël et antisémitisme.

Refuser l’assignation à résidence pour les Juifs au cœur d’un système ultra libéral qui défendrait l’axe du bien occidental (cf. l’utilisation ad nauseum du concept de civilisation judéo-chrétienne) aussi bien que celle des Arabes dans les périphéries sociales livrées à la tentation intégriste et terroriste de l’axe du mal, devient une urgence pour toute la société française.
Contre l’idéologie dominante du clivage et de la séparation, se sont constitués des collectifs judéo arabes et groupes de réflexion et de formation militante communes sur la base du respect des droits et de l’égalité dans plusieurs ville de France, et ces groupes tendent à se développer sous l’impulsion souvent c’est à remarquer d’associations arabes qui elles aussi craignent le repli et la fermeture au champ politique. L’UJFP est bien entendu partie prenante de ce développement auquel elle participe. (3)

Travailler à la construction d’un militantisme, informé, citoyen, politique, anticolonialiste, et fondé sur la nécessité du respect des droits civiques, de la justice et de l’égalité, du droit international qui s’est développé après 1945 en réaction aux horreurs de la seconde guerre mondiale, est un enjeu majeur aujourd’hui, pour la résolution du conflit israélo-palestinien aussi bien que pour une évolution positive de la société française.


(1) Je choisis de placer sous la dénomination générique « Arabes », les Français d’origine arabe, les Arabes résidents en France, les « issus de l’immigration » « les beurs »… désignant ainsi la façon dont est envisagée une population diverse par les regards et analyses portés sur elle.

(2) j’entends par ce mot, outre les faits antisémites réels, ses occurrences dans le discours : à titre d’exemple, la recherche sur le site du journal Le Monde des articles comportant le mot antisémitisme sur les douze derniers mois ouvre 500 entrées.

( 3) A ce titre la tournée du trio : Dominique Vidal, Leïla Shahid, Michel Warschawski dans les périphéries françaises, pour expliquer, infomer, débattre, participe totalement de ce travail.


Michèle Sibony
Vice Présidente de l’UJFP

 


 Source : UJFP
 http://www.ujfp.org/modules/news/article.php?storyid=32


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