"GAZA EST UNE BOMBE À
RETARDEMENT", PRÉVIENT JAN EGELAND
New York, Aug 30 2006 7:00PM
A la veille d'une conférence internationale des donateurs
pour le Liban et les Territoires palestiniens demain et
vendredi à Stockholm, le Secrétaire général adjoint aux
affaires humanitaires a dressé aujourd'hui un bilan de la
situation humanitaire dans la région, notamment à Gaza
devenue, selon lui, une « bombe à retardement ».
« On ne peut pas couper du monde une zone qui est à peine
plus grande que la ville de Stockholm et qui comprend 1,4
millions de personnes dont 800 000 jeunes et enfants », a déclaré
Jan Egeland, lors d'une conférence d'une presse donnée au siège
de l'ONU à New York.
Le Secrétaire général adjoint prévoit une explosion
sociale à Gaza « dans 10 jours ou dans 10 mois ».
Face à cette situation « intenable », il a regretté que
seulement 40% des 385 millions de dollars demandés pour Gaza
et la Cisjordanie aient été versés.
Au-delà d'un soutien financier, il a appelé la communauté
internationale, qui sera réunira vendredi à Stockholm sur
les Territoires occupés, à fournir un appui diplomatique.
Concernant le Liban, Jan Egeland a prévenu que l'appel de
fonds humanitaire ? 90 millions de dollars demandés ? ne
serait pas revu à la hausse dans la mesure où il correspond
toujours aux besoins des secours d'urgence.
« Mais le gouvernement demandera des centaines de millions de
dollars pour les efforts de reconstruction », a-t-il ajouté.
Le Secrétaire général adjoint s'est félicité « des opérations
humanitaires dans la mesure où 75% des personnes déplacées
? 1 million de personnes ? par « la campagne militaire
massive contre le Liban sont retournées chez eux ».
Il a cependant déploré les problèmes graves auxquels les
Libanais doivent faire face. « Quelque 250 000 d'entre
eux ne peuvent pas retourner dans leurs habitations, soit
parce qu'elles ont été détruites, soit parce qu'il y a des
bombes non explosées », a-t-il expliqué.
Jan Egeland a cité de nouvelles informations provenant du
Centre de coordination de l'action anti-mines des Nations
unies (MACC), selon lesquelles « 359 localisations de bombes
à fragmentation » ont été dénombrées, ce qui représente
quelque 100 000 bombes non explosées.
A plusieurs reprises lors de sa conférence de presse, il a dénoncé
le fait que des milliers de civils étaient menacés dans le
sud du Liban par les bombes à fragmentation non explosées
lancées par Israël dans les trois derniers jours du conflit.
« Ce qui est choquant et je dirais totalement immoral, c'est
que 90% de ces bombes à fragmentation ont été lâchées
dans les derniers trois jours du conflit quand nous savions
qu'une résolution allait être adoptée, quand nous savions
qu'il y aurait une fin », a-t-il insisté.
« Chaque jour, des gens sont estropiés, blessés et tués
par ces armes », a-t-il poursuivi, soulignant que ces bombes
avaient pu être fabriquées dans de nombreux pays dont les États-Unis.
Le Secrétaire général adjoint participera demain à
Stockholm pour la conférence internationale sur le Liban.
2006-08-30 00:00:00.000
Source : Centre de nouvelles ONU
http://www.un.org/french/newscentre/
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