LIBAN : LA LIGUE DES ETATS ARABES
DEMANDE AU CONSEIL DE SÉCURITÉ UNE RÉSOLUTION
"APPLICABLE" SUR LE TERRAIN
New York, Aug 8 2006 6:00PM
Avant que les représentants du Liban et d'Israël ne
s'expriment une nouvelle fois sur le conflit au Moyen-Orient,
le représentant du Qatar a demandé au nom de la Ligue des
Etats arabes que la résolution négociée par le Conseil de sécurité
ne soit pas « impossible à appliquer sur le terrain », prévenant
du risque de guerre civile au Liban.
<" http://webcast.un.org/ramgen/sc/sc060808pm.rm"><img
src="/News/dh/latest/media/video.gif" width="10"
height="10" border="0">
<font color="red" size="1"
face="Verdana"><strong>Retransmission de la
séance du Conseil de sécurité</strong></font><font
size="1"
face="Arial">[44mins]</font>
Le Conseil de sécurité était réuni en présence du Secrétaire
général, Kofi Annan, du Vice-Secrétaire général, Mark
Malloch Brown, ainsi que du président de la Ligue arabe, Amre
Moussa et du Sheikh Abdullah bin Zayed Al Nahyan ministre des
Affaires étrangères des Emirats arabes unis.
Ces deux derniers, ainsi que le représentant du Qatar qui siège
au Conseil de sécurité, venaient présenter les observations
du gouvernement libanais au projet de résolution sur le Liban
soumis samedi par la France et les Etats-Unis, et dont les
dispositions continuent de faire l'objet de négociations.
« Nous espérons aujourd'hui que le Conseil de sécurité se
penchera sur la situation au Liban et au Moyen-Orient », a
dit Hamad ben Hassan bin Jabil al Thani, premier Vice-Premier
ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar,
rappelant que « le conflit faisait peser un poids non
seulement sur la population et l'infrastructure du pays mais
aussi sur sa stabilité politique ».
Le représentant du Qatar a déploré que le Conseil de sécurité
reste « inactif et impotent devant ce bain de sang ».
Il a plaidé pour que le Conseil prenne en compte dans son
projet de résolution en discussion, « la position arabe »
exprimée lors de la réunion de la Ligue des Etats arabes réunie
hier en urgence au niveau ministériel à Beyrouth.
« Cette dernière a approuvé le plan en sept points soumis
par le gouvernement libanais et soutenu par toutes les parties
libanaises », a-t-il souligné, en référence à un projet
<" http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=12714&Cr=moyen&Cr1=conseil
">présenté au Conseil de sécurité le 31 juillet
dernier par le représentant du Liban.
« J'attire l'attention du Conseil sur les répercussions de
l'adoption d'une résolution impossible à appliquer, qui
pourrait compliquer la situation sur le terrain, et aurait de
graves conséquences pour le Liban, les pays arabes et tous
les pays de la région », a-t-il souligné.
« C'est une erreur de penser qu'une opération
militaire pourra assurer la sécurité d'Israël », « au
contraire, elle ne fera qu'attiser la haine et l'extrémisme
». Cette question « enflamme la région, et ouvre la voie à
un terrorisme incontrôlé », « qu'il soit légitime ou non
», a-t-il soutenu.
Le représentant du Qatar a prévenu contre le risque de
susciter une guerre civile, soulignant que le gouvernement du
Liban était conscient de ce qu'il était possible de faire
sur le terrain.
Il a donc rappelé les points principaux du plan libanais :
retrait des forces israéliennes derrière la Ligne bleue,
renforcement de la Force intérimaire des Nations Unies au
Liban (<"http://www.un.org/french/peace/peace/cu_mission/finul/finul.htm">FINUL),
élargissement de son mandat, et soutien au déploiement de
l'armée libanaise sur tout son territoire.
Pour sa part, Tarek Mitri, ministre de la Culture du Liban et
envoyé spécial du Conseil des ministres libanais, a demandé
un « cessez-le-feu global immédiat », rappelant que plus de
900 Libanais avaient été tués, près de 3.000 blessés et
un million déplacés au cours des 27 derniers jours et
estimant qu'Israël avait commis des « crimes de guerre ».
« Nous reconnaissons votre détermination à mettre fin à la
violence », a-t-il dit s'adressant au Conseil de sécurité.
« Malheureusement, le projet de résolution à l'étude non
seulement ne répond pas à nos demandes mais ne pourra
atteindre les objectifs recherchés » par la communauté
internationale.
« Le projet appelle à une cessation des hostilités immédiate
», mais il « faut plus de clarté sur un certain nombre de
questions », a dit Tarek Mitri.
Il a cité notamment une disposition du projet de résolution
qui appelle le Hezbollah « à cesser toutes les attaques »
et qui demande à Israël de cesser « ses actions offensives
». « Toutes les attaques d'Israël ont toujours été
qualifiées de défensives », a-t-il dit, estimant que cette
formulation laissait le Liban à la merci des décisions
d'Israël.
Le représentant du Liban a donc demandé qu'Israël se retire
immédiatement du Liban, estimant que « seule la force
internationale à l'étude devrait occuper le Sud-Liban ».
Il a précisé que le gouvernement prévoyait de déployer
15.000 soldats de l'armée libanaise à mesure que l'armée
israélienne se retirera. Il a encore demandé que soit réglée
la question des fermes de Chebaa.
Enfin, le représentant israélien, Dan Gillerman, a estimé
qu'il était temps que ce conflit cesse. Mais s'il a souhaité
un cessez-le-feu, il a dit qu'il faudrait « un cessez-le-feu
qui jette les bases d'une paix durable ».
Il a estimé que « pour la première fois depuis six ans »,
la communauté internationale avait une chance de neutraliser
le Hezbollah, soutenu par la Syrie et l'Iran.
« Je suis sûr que mes collègues des pays arabes [...] ne
souhaitent pas une résolution qui crée un vide dont pourrait
profiter le Hezbollah », a-t-il dit.
« Les terroristes sont à l'écoute » des actions du
Conseil, a-t-il affirmé, engageant ce dernier à adopter des
mesures fermes.
2006-08-08 00:00:00.000
Source : Centre de nouvelles ONU
http://www.un.org/french/newscentre/
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