Gaza
Esprits
libres malgré le blocus
Nariman Ghanem
25 avril 2008
Ils
nous assiègent depuis des mois; ils ont coupé l'électricité,
ils ont fermé les frontières, ils ont tué, ils ont détruit et
c'est le rendez-vous avec une nouvelle souffrance: pénurie
d'essence, ça fait presque deux semaines qu'on n'est pas allé à
l'université à cause de cette crise qui paralyse la vie à Gaza.
Maintenant nous pensons mille fois avant de sortir de chez nous.
L'occupation
essaye de nous priver de notre droit à l'éducation mais on
insiste et on va insister toujours sur ce droit sacré car à
travers l'éducation on peut sortir un peu de la fermeture qu'on
vit actuellement en cherchant et en réfléchissant, elle nous
ouvert beaucoup d'horizons de savoir par exemple moi en étudiant
à l'université la langue française par laquelle je vous écris
je peux m'exprimer librement et de l'autre coté je peux
communiquer avec les autres francophones en lisant ce qu'ils écrivent
donc voilà on échange les informations et les connaissances
voire les opinions.
Personnellement,
j'ai vécu des moments de solitude et de tristesse parce que je ne
pouvais pas pratiquer mon moindre droit d'aller à l'université,
de rencontrer mes amies, de suivre mes cours pour apprendre la
langue que j'aime
C'est
comme ça que les
jeunes de monde entier vivent?!
J'ai
vécu des moments de colère parce que je suis obligée à rester
chez moi sans aucune raison logique sauf que c'est ça
l'envie israélienne
Qui
peut supporter ça?
les
occupants doivent comprendre que tous ce qu'ils font pour nous étouffer
est en vain et qu'on ne cède pas facilement, c'est vrai qu'ils
ont malheureusement le pouvoir de nous interdire de nous déplacer
mais nos esprits restent toujours libres tant qu'on a des cœurs
plein d'amour, des visages souriants et des yeux pleins d'espoir,
personne ne peut nous emprisonner, personne ne peut nous faire
taire et personne ne peut nous interdire de crier, de dire de pied
ferme qu'on va continuer malgré tout et pour cela on va reprendre
les cours pour montrer qu'on va rester toujours à l'hauteur de
notre cause noble et qu'on est prêt à sacrifier pour obtenir
notre droit légitime d'une vie normale pas plus.
Je
suis très contente de reprendre mes cours au département de français
qui a fait beaucoup d'efforts pour la poursuite des cours dans une
situation difficile dans
la Bande
de Gaza:manque de transport,blocus et crise humainitaire.
Je
me demande qu'est ce qu'il reste pour eux pour nous violer la vie?
J'imagine que s'ils peuvent voler l'air pour ne pas nous laisser
respirer ils ne vont pas hésiter et là je voudrais bien
faire passer un message de résistance, de patience et de
victoire, oui… pour moi le fait de supporter et de continuer est
une victoire face à toutes les mesures israéliennes injustes
contre nous les palestiniens.
J'espère
que mes mots étaient suffisants pour vous expliquer un peu la scène
vue par une jeune étudiante à Gaza parce qu'il ne me reste que
mon stylo qui ne va arrêter jamais à écrire pour
la Palestine
et mon espoir d'un lendemain meilleur !!!
Nariman
Ghanem, étudiante au département français de l'Université
Al-Aqsa-Gaza
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