Palestine - Solidarité

   



RÉUNION SUR LE SOUTIEN A  L'AUTORITÉ PALESTINIENNE
INTERVENTION DU MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES,
M. MICHEL BARNIER

 
(Londres, 1er mars 2005)

Je tiens tout d'abord à remercier chaleureusement le Premier ministre du Royaume-Uni, M. Tony Blair, et aussi Jack Straw et leurs équipes.

Après quatre ans de violences et de désespoir, l'espoir est à nouveau là. Il est fragile. On l'a vu avec l'odieux attentat de Tel Aviv.

Je suis revenu début février d'Israël et des Territoires palestiniens avec la conviction qu'il y a un vrai courage des deux côtés et la volonté de coopérer. Mais les deux côtés ont besoin de la communauté internationale.

Nous savons les gestes positifs qui ont eu lieu.

Du côté palestinien, la renonciation officielle à l'intifada armée et les premiers remaniements dans les services de sécurité.

Du côté israélien, la libération de quelques centaines de prisonniers palestiniens, l'annonce du transfert du contrôle sécuritaire des villes de Cisjordanie, la retenue observée dans les activités militaires et, enfin, la confirmation du plan de retrait de Gaza.

Kofi Annan nous l'a dit : "nous devons consolider, encourager, aller plus loin, ici, en particulier, aux côtés de l'Autorité palestinienne".

Vous avez, Monsieur le Président, un programme de réformes courageuses et nous voulons vous appuyer.

Le chantier de la gouvernance, d'abord.

Vous préparez l'Etat palestinien qui doit être notre horizon proche. Nous ne pourrons demander aux Palestiniens de mettre en place des structures étatiques idéales avant même d'avoir un Etat. Toutes ces étapes sont importantes : les élections municipales sur l'ensemble de l'année et législatives le 17 juillet. Mon pays enverra des observateurs.

Il y a la réforme de la justice et de la fonction publique.

Là encore, mon pays concentrera son appui à vos efforts : formation des cadres, création d'un centre de droit à l'université de Bir Zeit, formation des juges.

Le chantier de la sécurité, ensuite.

Nous savons tous que c'est là le point clé. Vous avez engagé des réformes sécuritaires. Une équipe européenne de soutien à la police est en place à Ramallah et à Gaza. Ne peut-on mettre en place un mécanisme de surveillance sur le modèle de celui créé en 1996 à la frontière israélo-libanaise ?

Il y a la vie quotidienne.

La population vit dans des conditions économiques, humanitaires et sociales difficiles, indignes. J'ai pu le voir à Gaza.

Changer cette situation exige vos efforts, d'abord ; les efforts d'Israël, ensuite, pour alléger les obstacles à la circulation, pour ouvrir les Territoires vers la terre, vers la mer, dans les airs ; la contribution financière de la communauté internationale ; les investissements privés (conférence de levée de fonds avec la Banque mondiale).

Mon pays est prêt à coopérer pour relancer le projet du port de Gaza. Il y a aussi l'aéroport. Nous souhaitons que ces infrastructures soient préservées, protégées, garanties.

Tout cela constitue le programme et les obligations des Palestiniens au titre de la première phase de la Feuille de route.

Le rôle des autorités israéliennes est donc essentiel pour améliorer la situation humanitaire dans les Territoires palestiniens et pour aller vers un retrait des Territoires sur les lignes de septembre 2000. Le gel de la colonisation doit également être réel. Il faut aussi que le mur, actuellement construit par Israël, coïncide avec la ligne verte comme la loi internationale le demande.

Voilà les conditions pour franchir dans un esprit de confiance les six prochains mois. Nous avons un horizon : deux Etats, nous avons un moyen avec la Feuille de route.

Une dynamique a été lancée à Charm el-Cheikh. La conférence de Londres s'inscrit dans cette dynamique. Il sera ensuite temps de réunir une conférence internationale pour étudier les moyens de passer rapidement à la deuxième et à la troisième phase de la Feuille de route afin de relancer à brève échéance les négociations sur le statut final. Il faudra, avec vous et Ariel Sharon, suivre ces étapes, accompagner ensemble ces reformes et organiser ce nouveau rendez-vous à l'automne. Cette conférence pourrait être réunie au deuxième semestre 2005, après le désengagement de Gaza et du Nord de la Cisjordanie.

Le président Bush a dit à Bruxelles quelque chose que je crois juste depuis longtemps : la paix au Proche-Orient doit être en tête de l'agenda de la nouvelle relation entre l'Europe et les Etats-Unis.

Nous sommes co-responsables de cette dynamique ; c'est ce que signifie la réunion d'aujourd'hui./.


Source : Ministère des Affaires Étrangères 
http://www.diplomatie.gouv.fr/actu/bulletin.asp?liste=20050302.html#Chapitre3


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