Rapport
Madame Samira Halayqa, arrêtée le jour
de la femme, jugée le jour de la mère !
CPI
Photo du
CPI
Jeudi 30 mars 2017
Al-Khalil (Hébron) – CPI
Elle embrasse la patrie comme elle
embrasse ses enfants. Elle attend
cependant toujours le jour où l’on
frappe à sa porte pour lui offrir le
cadeau de la mère dans sa journée, à
l’instar de toutes les mères.
Malheureusement, sa
porte a été frappée pour la retirer de
sa famille, de ses enfants le jour de la
femme. Son jugement est fait le jour de
la mère !
C’est l’histoire
d’une femme, d’une mère, d’une député,
de Madame Samira al-Halayqa. Cette dame
palestinienne du sud de la ville
d’al-Khalil, au sud de la Cisjordanie,
est enfermée derrière les barreaux de
l’occupation sioniste.
En effet, à la fin
de la journée mondiale de la femme, le 8
mars 2017, un groupe de soldats de
l'occupation ont frappé à la porte de sa
maison, pour mettre la main sur elle et
mettre les dernières retouches sur sa
journée.
La femme et la mère
Mohammed Zayton
Halayqa, son mari, a parlé d’elle au
correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information. Son
arrestation le jour de la femme et son
jugement le jour de la mère montrent
combien l’occupation sioniste ne donne
aucune importance à aucune occasion
concernant la femme, concernant la
dignité de l’homme palestinien,
concernant les droits de l’homme,
dit-il.
Sa femme lui manque
énormément, sur tous les niveaux :
« Le niveau psychologique, le niveau
social et même le niveau médiatique.
Toutefois, le peuple palestinien possède
beaucoup de capacités, surtout s’il
trouve le contexte propice. »
Un de ses enfants
parle aussi d’elle avec admiration.
Malgré toutes ses occupations, elle a
tout fait pour sa famille. Ce jour-là,
elle était partie vers une radio où elle
a reçu un certificat d’estime. Puis elle
est passée vers un magasin pour faire
ses commissions. Elle l’exhorte toujours
de prendre soin de ses sœurs.
Et elle n’a pas
oublié ses petits-enfants ; elle leur a
apporté leurs besoins : vêtements, lait
et autres. Une heure avant son
arrestation, elle a préparé des feuilles
de vigne pour le lendemain ; elle pense
à tout, remarque le garçon,
enthousiaste.
Jugement le jour de
la mère
Au moment où tout
le monde célèbre le jour de la mère, la
député Halayqa attendait dans sa
cellule, les mains enchaînées, d’être
présentée au tribunal militaire d’Ofer.
Cette journée, elle se trouvait devant
un juge sioniste, au lieu de célébrer la
journée et recevoir des félicitations et
des cadeaux.
La député al-Halayqa
s’est adressée à toutes les femmes et
toutes les mères. Elle leur dit que le
jour de la femme est un jour comme les
autres. La femme est estimée par sa
conduite, par sa lutte, par sa religion,
par sa dignité. Puis, le jour de la
femme ne parle ni des souffrances des
Palestiniennes, ni de leurs ambitions.
Son fils pense que
la mère reste digne, même arrêtée. La
mère palestinienne reste l’ardeur de la
terre, l’odeur de la nature, la balle du
fusil. La mère pousse le lit du
nourrisson d’une main et de l’autre tous
les défis, dit finalement le garçon.
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