Rapport
Les enfants reçoivent la nouvelle année
scolaire sans leur maîtresse Najlaa
CPI
Photo:
CPI
Dimanche 28 septembre 2014
Khan Younes – CPI
Sur le seuil de la
classe de l’école maternelle « Nessaïm
Al-Amel », la petite Amel Saqr, 5 ans,
hésite d’y entrer. Elle hésite de faire
le pas, dans l’absence de sa maîtresse
Najlaa. En fait, la maîtresse Najlaa a
été tuée par les occupants sionistes
durant leur récente guerre contre la
bande de Gaza.
Il s’agit de la jeune
maîtresse d’école Najlaa Mahmoud
Al-Hadj, 29 ans. Elle a rendu l’âme,
ainsi que sa famille, lors d’un
bombardement donné par les avions
sionistes de chasse sur sa maison, le
vingt-troisième jour de leur agression
contre Gaza.
L’enfant Amel se
souvient de sa maîtresse. Elle dit au
correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information (CPI) qu’elle
aimait beaucoup sa maîtresse. Sa
maîtresse lui apportait beaucoup de
cadeaux, beaucoup de jouets très beaux.
Jamais Amel n’aurait
cru qu’elle perdrait un jour la
maîtresse qu’elle aimait tant. Elle dit,
de l’innocence aux yeux : « Elle a été
tuée par les juifs. Les juifs veulent
nous tuer, tous. Mais je continue à
aimer ma maîtresse, à l’infini ».
Au paradis
« Elle est allée aux
paradis », répondent les enfants,
lorsqu’on leur demande où leur maîtresse
Najlaa est passée.
Et la petite Nour
Abou Dyya, chaque fois qu’elle se
rappelle sa maîtresse, verse des larmes
chaudes. Elle n’est pas prête de
l’oublier et d'oublier sa bise qu’elle
dessinait chaque matin sur sa joue.
La petite Nour rêve
d’être une pédiatre, afin de soigner
leurs blessures. Malgré son petit âge,
elle lance un défi : « Les juifs ont
occupé notre terre, mais nous allons la
reprendre, bon gré, mal gré. »
Conduite
sans reproche
Hiba Aouad est une
collègue de la martyre Najlaa. Elle
parle au correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information (CPI) des
qualités de sa collègue, des qualités
exceptionnelles. Elle était croyante et
pratiquante. « Elle pratiquait le jeûne
tous les lundis et tous les jeudis,
dit-elle. Elle nous réveillait pour la
prière de l’aube. Elle encourageait ses
collègues à pratiquer la prière de la
nuit ».
Elle manque beaucoup
à ses collègues. « Le travail n’a plus
de goût, sans elle », remarque Aouad.
Najlaa était bien
aimée aussi bien de ses collègues que
des enfants qu’elle aimait tellement.
C’était une femme et
une éducatrice exceptionnelle, dit sa
collègue Sabah Tanira, 30 ans.
Elle ajoute : « Ma
chère, elle souhaitait tomber en
martyre, pratiquait sans relâche ses
prières, son jeûne, son invocation.
Quelle béatitude ! ».
Une femme
d’exception
Tanira se rappelle le
jour où elles sont parties, toutes, voir
la zone du port : « Nous avions le
pressentiment que cette rencontre-là
avec Najlaa serait la dernière. Elle
parlait beaucoup du martyre.
Effectivement, elle m’a dit :
Probablement, nous ne nous reverrons
plus, partant auprès de mon Seigneur
comme martyre ».
Le jour de la tombée
en martyre de Najlaa et de sa famille
était vraiment triste, sombre, amer.
Tanira finit par
dire :
« Najlaa était une
sœur et une mère pour nous tous. On
n’oublie jamais son cœur si grand qu’il
pouvait abriter tout le monde ».
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