Rapport
Un noël triste à Bethléem
CPI
Photo:
CPI
Vendredi 25 décembre 2015
Bethléem – CPI
La ville de Bethléem, la ville native
du Christ, porte les habits de fête, la
fête de sa naissance. Ses rues et ses
ruelles, ses places et ses façades se
sont faites belles. Mais la joie n’est
pas au rendez-vous. Les gens, Musulmans
comme Chrétiens, n’ont pas le cœur à la
fête. Voyant la tension et les
assassinats quotidiens, on ne pratique
que quelques rites religieux pour
l’occasion.
Dans la cour de l’église de
la Nativité, que les Chrétiens croient
avoir été bâtie sur la grotte où naquit
le Christ, la municipalité installe le
sapin de la naissance, l’arbre le plus
beau du monde entier. Les années
précédentes, la cour connaissait des
activités nocturnes ; cette année, rien
de tout cela, seulement quelques
activités religieuses : des chants
religieux et nationaux.
Fadi Ghattas est le directeur du
bureau des relations publiques de la
mairie de Bethléem. Il dit à l’agence de
presse Anadolu qu’on essaie d’embellir
la ville sainte, mais les célébrations
de cette année ne dépassent pas les
chants et le sapin.
Selon Fadi Ghattas, on est obligé de
pratiquer ces restrictions, à cause de
ces affrontements qui continuent entre
les jeunes palestiniens et les forces
sionistes d'occupation qui poursuivent
leurs violations pratiquées contre la
sainte mosquée d’Al-Aqsa et leur vol de
territoires palestiniens.
« Nous sommes une partie intégrale du
peuple palestinien et ce qu’il lui
arrive nous arrive », ajoute Fadi
Ghattas.
Le père Issa Thaljiyya est un prêtre
de l’église de la Nativité. Il dit :
« Aujourd’hui, la joie est absente,
partiellement, de la ville de la paix.
La terre de la paix connaît une tension
et des assassinats quotidiens ».
« Aujourd’hui, nous prions pour que
la paix retourne où l’enfant de la
grotte (le Christ) est venu »,
ajoute-t-il.
Le conseil des églises de la ville de
Ramallah et sa municipalité, au centre
de la Cisjordanie, avaient décidé que
cette année ne connaîtrait que des rites
religieux.
La municipalité de Ramallah et le
conseil des églises avaient publié un
communiqué commun. Le communiqué
confirme que les habitants de la ville
de Ramallah font partie de la société
palestinienne blessée. Les politiques de
l’occupation sioniste ne font aucune
distinction entre les habitants de la
même patrie. Pour cette raison, les
Chrétiens ne peuvent pas fêter la
naissance du Christ.
Une paix absente
La jeune Chrétienne Daniya Jaris, qui
rendait visite à l’église de la
Nativité, dans la ville de Bethléem, dit
que dans ces jours de fête, l’espoir et
la paix se renouvellent. Nous demandons
la paix sur la terre de la Palestine,
pour toute l’humanité.
Mais la joie n’est pas complète ; la
paix est bien loin de la ville de la
paix, de toute la Palestine.
« Je suis venue de la ville d'Al-Quds
jusqu’à la ville de Bethléem, en passant
par les barrages militaires, par le mur
de séparation discriminatoire, par le
corps d’un Palestinien tué par les
balles de l’armée de l’occupation
sioniste, par des dizaines de véhicules
qui attendent sur des barrages
militaires ».
Et dans la cour de la Nativité, on
voit des jeunes qui se prennent en photo
avec les sapins. Nihad Michel dit :
« Nous célébrons de nouveau la naissance
de la paix, afin que se renouvellent en
nous l’espoir, l’amour, l’amour de la
vie, l’amour des gens ».
A noter, que les Chrétiens
palestiniens participent à l’Intifada
d’Al-Quds qui a débuté le premier
octobre dernier.
A noter aussi que tous les Chrétiens
du monde considèrent Bethléem comme leur
lieu le plus sacré.
A noter enfin que l’église de la
Nativité est désormais sur la liste de
l’UNESCO, la liste du patrimoine mondial
menacé.
Les
rapports du CPI
Le
dossier Hamas
Le dossier soulèvement octobre 2015
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