Rapport
Des femmes palestiniennes face à une vie
de plus en plus difficile
CPI
Photo: CPI
Mercredi 25 mars 2015
Khan Younes – CPI
L’âge avancé n’empêche pas Hadja Om
Khaled d’aller travailler au marché du
mercredi, dans la ville de Khan Younes,
au sud de la bande de Gaza. Elle vend
quelques lapins et quelques œufs pour
essayer de continuer à survivre.
Om Khaled a soixante-dix ans. Elle
dit au correspondant de notre centre
d’information : « Oui mon fils, la vie
est difficile. Il faut courir, sinon
nous ne pouvons survivre ». Elle
souligne qu’elle doit sortir de bonne
heure le matin, tous les mercredis, pour
aller au marché de Khan Younes, et tous
les dimanches et les lundis pour aller à
la région est.
Cela fait trente ans qu’elle vend des
lapins, des oiseaux et des œufs, élevés
dans la cour de sa petite maison, dans
la ville d’Absan, à l’est de Khan
Younes.
Une bouchée avec
dignité
A cet âge, le travail est très
difficile, mais c’est beaucoup mieux que
tendre la main pour mendier, dit-elle.
Selon le bureau central palestinien
des statistiques, quelque 265 mille
femmes palestiniennes sont sur le marché
du travail. En 2014, il y a avait un peu
plus de 97 mille femmes sans emploi.
La guerre et l’économie
Mme Om Khaled est une mère de dix
enfants. Tout le monde est parti, à part
une fille et un mari très malade.
Elle se rappelle la dernière guerre
sioniste imposée à Gaza. C’est une
chance qu’ils en soient sortis la vie
sauve, mais ils ont perdu tous leurs
lapins et leurs oiseaux. Mme Om Khaled
devait reprendre le travail depuis son
point de départ, après la guerre, et
rendre la vie à sa toute petite ferme et
recommencer à vendre ses produits.
En effet, la guerre sioniste de l’été
2014 a tué quelque 2200 Palestiniens, en
a blessé plus de dix mille, a détruit
des milliers de maisons et de fermes, a
causé la mort de milliers d’animaux et
d’oiseaux.
Achat et vente
A un coin du marché populaire de la
ville de Khan Younes, une autre femme,
madame Om Mohammed, 58 ans, est assise
devant un groupe d’oiseaux, en attendant
les clients.
Om Mohammed habite dans la ville de
Rafah, au sud de la bande de Gaza. Elle
dit à notre envoyé qu’elle achète les
oiseaux pour les vendre et gagner sa vie
comme elle peut.
Selon le bureau des statistiques, le
service et l’agriculture sont les deux
secteurs principaux qui font travailler
les femmes dans le marché local. 57% le
service. 20,9% l’agriculture.
Une vie difficile
C’est un travail des plus difficiles,
dit Om Mohammed, le cœur serré ; elle y
est obligée pour aider son mari et sa
famille de quinze personnes.
La vie économique est très difficile
dans la bande de Gaza, surtout depuis
huit ans, depuis cet injuste blocus
imposé par les occupants sionistes. Le
niveau de pauvreté s’y élève à 60%,
selon plusieurs estimations.
Le mari d’Om Mohammed travaille dans
la livraison et ne gagne qu’une
trentaine de shekels par jour, à peine.
Et chaque fois qu’elle descend au
marché, elle pourrait apporter à la
famille une trentaine ou une quarantaine
de shekels.
Notons enfin qu’Om Khaled et Om
Mohammed représentent la femme
palestinienne qui souffre de la
pauvreté, mais qui défie les difficultés
de la vie avec patience et grand
sacrifice.
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