Rapport
Ossama Jidda,
le premier martyr de l’Intifada d’Al-Aqsa
CPI
Photo:
CPI
Vendredi 23 octobre 2015
Al-Quds (Jérusalem) occupée – CPI
« J’aimerais bien qu’ama soit
parmi nous, afin qu’il tombe de nouveau
en martyre. En fait, la ville d'Al-Quds
a besoin de personnes comme lui. » Tel
était l’espoir la mère du martyr Osama
Jidda, le premier martyr de l’Intifada
d’Al-Aqsa, quinze ans après son départ.
Il y a quinze ans, quasiment jour
pour jour, le 28 septembre 2000 plus
exactement, la famille du martyr Ossama
ne savait pas ce que se passerait plus
tard, jusqu’à l’entrée de Sharon dans la
sainte mosquée d’Al-Aqsa. Lorsqu’Ariel
Charon, le premier ministre israélien de
l’époque, protégé par des soldats armés
jusqu’aux dents, envahit le sanctuaire
de la sainte mosquée d’Al-Aqsa, le
sanctuaire se révolta. Tous les fidèles
qui y étaient présents lui firent face.
Le sanctuaire se transforma en vrai
terrain de guerre. Des dizaines de
fidèles furent blessés, victimes des
forces sionistes d'occupation.
Le lendemain, Ossama décida
d’accomplir sa prière dans la sainte
mosquée d’Al-Aqsa, probablement pour ne
pas laisser la mosquée toute seule face
aux occupants.
Avant la prière du midi, le midi d’un
jour particulier de la semaine, le
vendredi, le calme régnait encore. Mais
dès que les fidèles avaient terminé leur
prière, ils furent surpris de voir un
bon nombre d’hommes des forces sionistes
d'occupation envahir les cours de la
mosquée. Les soldats lançaient des
bombes assourdissantes et bombes à gaz.
Ils frappaient quiconque se trouvant
devant eux. Les soldats envahirent la
mosquée, mettant les fidèles en colère.
Ils firent face aux soldats avec leurs
mains nues. Des dizaines d’entre les
fidèles furent blessés, raconte sa mère.
Sa grand-mère continue l’histoire :
« Nous avions quitté la sainte
mosquée d’Al-Aqsa et nous sommes rentrés
chez nous. Dès notre arrivée, nous avons
entendu l’hôpital d’Al-Maqassid implorer
la population de venir faire une
donation de sang au profit des blessés
de la sainte mosquée d’Al-Aqsa. Mon
petit-fils Ossama, âgé à l’époque de
vingt-trois ans, l’enthousiasme l’a
envahi et est parti, décidé à donner son
sang. »
Ossama et son frère Adam arrivèrent
au village de Tour pour le don du sang.
Ils y trouvèrent les soldats de
l’occupation sioniste. Ils encerclaient
le village et envahissaient les rues.
Adam se mit à l’entrée du village.
Cependant, Ossama surprit tout le monde
et put y entrer, dans l’espoir de sauver
ceux qui avaient besoin de sang. Les
soldats de l’occupation le surprirent
par une balle réelle qui lui tarauda le
rein, déchira ses organes intérieurs,
versa son sang sur la terre de la
Palestine. Il fit un don du sang à la
terre de la Palestine.
La mère endeuillée ajoute :
« Le père d’Ossama et moi avions
attendu le retour de nos garçons, en
vain. Je les ai contactés, en vain.
C’est à cinq heures de l’après-midi que
l’hôpital d’Al-Maqassid m’a contacté et
m’a informé que mon fils Ossama était
blessé. Nous sommes alors partis vers
l’hôpital et l’avons trouvé plein de
blessés. J’ai compris de leurs regards
qu’Ossama était tombé en martyre. »
« Le choc était terrible, poursuit
la mère, à tel point que je n’avais pu
lui faire mes adieux, lorsque son corps
est arrivé à notre maison, vers la porte
Al-Majlis, mitoyenne de la sainte
mosquée d’Al-Aqsa. Le soir, le corps
avait été transporté pour que les gens
prient sur son âme, c’est à ce moment
que j’ai pris connaissance de l’affaire
et suis sortie vers la mosquée d’Al-Aqsa.
J’ai découvert son visage et l’ai vu
brillant comme la lune, calme comme
quelqu’un qui dort tranquillement. Je
lui ai posé un baiser et j’ai imploré
Allah pour qu’Il le prenne auprès Lui
comme martyre. »
Ce que la sainte mosquée d’Al-Aqsa
subit de nos jours chagrine beaucoup la
mère d’Ossama. Le silence
arabo-islamique la chagrine autant. La
révolte des jeunes de la ville d'Al-Quds
qui défendent la mosquée d’Al-Aqsa avec
les moyens du bord la réjouit
énormément.
Elle confirme enfin :
« Libérer la mosquée d’Al-Aqsa a
besoin de héros comme Ossama et ceux qui
vont sur son chemin. »
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