Rapport
Souvenirs de la guerre : elles fuient la
mort,
elles la trouvent ailleurs
CPI
Jeudi 23 octobre 2014
Khan Younes – CPI
C’est ici où Zainab
jouait. C’est là où étudiait Nour.
Chaque coin de la maison nous les
rappelle. Physiquement, elles sont
parties, mais elles sont toujours là.
C’est ainsi qu'a parlé Mme Soham Abou
Tir, en se rappelant ses deux filles
tuées par la dernière guerre sioniste
menée contre la bande de Gaza par les
occupants sionistes.
Zaineb, quatre ans
seulement, est partie en martyre,
lorsque les occupants sionistes avaient
bombardé la maison de son grand-père, le
23 juillet dernier. Nour avait dix-neuf
ans lorsqu’elle nous a quittés,
succombant à ses blessures, quelques
jours plus tard.
La mère a pleuré de
chaudes larmes, en parlant de ces jours
difficiles. Après des bombardements à
répétition de la part des avions
israéliens de chasse sur les terrains
agricoles d’Absan, à l’est de la ville
Khan Younes, au sud de la bande de Gaza,
« Nous avons été obligés, dans les
premiers jours de la guerre, de quitter
notre maison, à seulement 1500 metres de
la barrière sécuritaire sioniste »,
dit-elle.
Bombardement et choix difficiles
Le quatrième jour de
la guerre, la mère des deux martyres et
sa famille de quatorze individus ont
quitté la maison pour aller à un
appartement de la famille, au centre du
village d’Absan. Mais ils ont été
surpris de voir cet appartement
complètement détruit par les avions
sionistes. Ils se sont trouvés obligés
d’aller à la maison de son père, la
croyant en sécurité.
Mais le danger ne
voulait pas quitter le lieu. Le
bombardement ne cessait pas, jour et
nuit. Puis, le 23 juillet, les forces
sionistes d'occupation ont investi le
village de Khozaa. C’était une nuit très
difficile pour tous les villages du
coin.
Mme Siham se souvient
de ces moments difficiles :
« A l’aube, à 4H30,
moi, mes enfants, un certain nombre de
femmes et filles de mes frères, étions
au rez-de-chaussée de la maison de mon
père. A ce moment, nous avons entendu
toutes sortes de bruits qui se
mélangeaient : gens, voitures, motos,
explosions violentes, tirs, surtout dans
la rue principale reliant le village de
Khozaa et d’Absan ».
Bombardement direct
En fait, les gens
tentaient de fuir le village de Khozaa
et le bombardement. Daa Abou Dir, 17
ans, sa sœur Nour, 19 ans, Zaineb, 4
ans, Taghrid, 26 ans, Asmaa, 25 ans,
sont parties à la terrasse de la maison
pour voir ce qui s’est passé.
Mais quelques minutes
après, les chasseurs de l’occupation
sioniste ont bombardé la terrasse où il
y avait les filles, un nouveau massacre
sioniste.
La mère a cru que la
forte explosion venait de bombes
d’avertissement et a alors appelé ses
filles pour qu’elles entrent à la
maison.
Doaa criait : Maman,
je suis blessée au pied. Et Taghrid
perdait le sang de partout, surtout de
son ventre.
Chocs
violents
La mère a compris que
la question était bien grave. La mère a
compris que la maison avait été
directement visée. La mère s'esr mise à
crier et à demander de l’aide. Son mari
et son fils Mahmoud, 21 ans, sont
arrivés, après avoir accompli leur
prière de l’aube à la mosquée du
quartier.
La mère n’a découvert
la hauteur du drame que plus tard. C’est
à l’hôpital de Nasser qu’elle a su que
sa petite Zaineb avait rendu l’âme sur
le coup.
Le choc était grand.
La mère a tout de suite perdu
connaissance. Lorsqu’elle s’est
réveillé, elle a su que sa deuxième
fille était grièvement blessée. Plus
tard, avant d’aller en Egypte pour
recevoir le soin nécessaire à son cas,
elle est morte, le 8 août.
Après l’arrêt de la
guerre, la famille a est retournée à sa
maison. Elle n’oublie pas les crimes de
l’occupation sioniste et ne les
pardonnent jamais.
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