Rapport
Khamis et sa famille,
de l’injustice des prisons aux ténèbres
de l’exode
CPI
Photo:
CPI
Mardi 23 septembre 2014
Gaza – CPI
Khamis Ahmed Al-Kattani
avait une maison qui l’abritait, ainsi
que ses garçons mariés et ses
petits-enfants, dans le quartier
catastrophé d’Al-Chaaf. Actuellement, le
grand-père, les enfants et les
petits-enfants se trouvent dans une
petite chambre d’une école de l’UNRWA de
Gaza.
Même cette petite
chambre n’a pas été épargnée par les
bombardements sionistes. Son mur ouest
est tombé.
Le jour de
l’agression
Un drone sioniste a
tiré trois missiles sur le troisième
étage de la maison, à trois heures du
matin, le jour du massacre d’Al-Chojayya.
« Au début, nous
avions cru que le bombardement visait la
mosquée voisine, mais les voisins nous
ont dit que les obus ont touché notre
maison », dit le grand père sexagénaire.
Ainsi, lui et une
vingtaine de membres de sa famille ont
quitté leur maison. Un deuxième exode a
commencé. Et ils n’ont trouvé refuge que
dans l’école de l’UNRWA de Gaza.
Scènes
insupportables
Khamis Al-Kattani,
appelé Abou Zohaïr, n’oubliera jamais la
terreur qu’il a vue dans les yeux des
enfants et des femmes, le jour du
bombardement. Il n’oubliera jamais les
cris de peur, les cadavres qui gisaient
par terre et partout sur la route du
deuxième exil. Comment sera l’état
psychique de ces enfants ? se
demande-t-il.
Mohammed, un de ses
garçons, avait préparé les affaires de
son mariage, mais la machine de guerre
sioniste a anéanti ces affaires et le
rêve de ce jeune homme de constituer une
nouvelle famille. Cette affaire a
beaucoup attristé Abou Zohaïr.
La maison étant
anéantie, Abou Zohaïr a commencé à
chercher un appartement même tout petit,
en vain. Les prix sont hors de portée.
Moral
d’acier
Toutes les
souffrances n’ont pu entamer le moral du
hadj Abou Zohaïr. « Ce qui nous donne la
patience, ce sont notre foi dans le
Seigneur, en la victoire, dans le
martyre. Le martyre est notre honneur »,
dit hadj Abou Zohaïr.
L’affaire la plus
importante est de renforcer l’unité,
d’avancer main dans la main, d’oublier
la division. La bande de Gaza ne connaît
pas la délivrance sans l’union.
Motaz Al-Kittani, 31
ans, est le neveu de Khamis. Lui, sa
femme et leurs trois filles ont aussi
été obligés de fuir leur maison, le jour
du massacre d’Al-Chojayya. Sa maison a
été détruite à 80%, dit-il.
Sa fille de quatre
ans a vu, de ses propres yeux, les
cadavres gisant à terre de la famille
d’Al-Battach, dix-huit martyrs. La
fillette s’est accrochée à son père en
criant : « Papa, je ne veux pas mourir
de cette façon ».
Le soutien
psychologique
Pour cette raison, le
père appelle à un soutien psychologique
pour les enfants, et aussi pour les
adultes.
Quant aux conditions
de vie dans l’école où habitent
actuellement les réfugiés, Motaz les
qualifie de catastrophiques. Mais il n’y
a pas d’autre alternative, se
plaint-t-il.
Il espère que la
situation ne continuera pas de cette
façon. Les jeunes se couchent dans les
couloirs et les cours de l’école, les
femmes dans les classes.
Les promesses venant
du ministère des travaux publics et de
l’agence de l’UNRWA affluent en grand
nombre. Concrètement, il n’en est rien.
« Il nous suffit de
petites cabines », appelle-t-il après
être devenu sans-abri, ainsi que sa
famille, et sans emploi.
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