Rapport
Abdou al-Salam al-Battaniji :
résistance, sacrifice et bienfaisance
CPI
Photo: CPI
Mercredi 23 mars 2016
Gaza – CPI
Après la mort de son père,
Mohammed Abdou al-Salam a refusé de se
présenter à la séance de partage de
l’héritage. Il a demandé à ses frères de
le partager entre eux et lui donner les
papiers pour tout simplement les signer,
dit son frère Sami al-Battaniji au
correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information (CPI). Abdou
al-Salam est tombé en martyre, pendant
son travail dans un tunnel de la
résistance, à l’est de la ville de Gaza,
le lundi 14 mars 2016.
Biographie
Le martyr Abdou al-Salam al-Battaniji,
35 ans, a terminé son lycée, avant
d’aller travailler auprès des services
sécuritaires palestiniens.
Il était marié et père de cinq
enfants dont l’ainé Baraa.
Abdou al-Salam ne voulait rien
de ce monde d’ici-bas ; le monde de
l’au-delà était la demeure à laquelle il
pensait tout le temps, dit son frère
Sami. Sami garde dans son cœur un grand
amour et un grand respect pour son
frère, son compagnon de route.
La jeunesse
Al-Battaniji est fier de son
frère Abdou al-Salam. Abdou al-Salam a
rejoint, bien jeune, les rangs de la
résistance et y est resté jusqu’à son
dernier souffle, jusqu’à son martyre. Sa
famille, ses frères et ses amis étaient
bien sûrs qu’il quitterait ce bas-monde
précocement.
Après un long soupir, Sami
dit : « Mais, c’est la séparation ! » Il
explique que le jour de son départ en
martyre, ses frères sont allés voir et
consoler la femme du martyr. En la
voyant, ils ont été étonnés de sa
patience. C’est elle qui nous a consolés
et nous a remonté le moral ; on a
compris qu’elle s’était préparée pour un
tel jour, le jour du départ de son mari
en martyre, dit-il.
Grande responsabilité
Devant la maison familiale, le
garçon ainé du martyr s’arrange avec ses
oncles pour recevoir les gens venant les
féliciter pour le départ de son frère.
Désormais, il a une grande
responsabilité, c’est de prendre soin de
ses quatre frères.
Le garçon n’oublie pas la scène
où son père lui demandait de prendre
soin de sa mère et de ses frères.
« Mais, c’est une grande responsabilité,
mon père ! », disait-il à son père. Il
lui répondait, en tapotant sur son
épaule : « Tu en es capable, mon Baraa ! »
Le garçon Baraa est fier de son
père : « Mon père est parti, en martyre,
une mort fière, non sur son lit comme
c’est le cas de la majorité des gens ».
Héros, fils de héros
« Héros, fils de héros, fils de
héros », ainsi a parlé le garçon. En
fait, son père a été enterré dans le
même cimetière où son grand-père, un
autre héro, avait été enterré.
Son père, dit-il, lui
conseillait, ainsi qu’à ses frères, de
respecter la prière et d’aider les gens.
Une fois, un pauvre a demandé de l’aide
à son père, mais celui-ci n’avait sur
lui qu’un shekel. Il est alors allé vers
l’épicerie la plus proche pour emprunter
de l’argent afin de satisfaire le
pauvre. Il ne pouvait le laisser partir.
Et ce n’était qu’un exemple parmi tant
d’autres. Il ne savait fâcher qui que ce
soit, confirme le frère du martyr. Il se
fâchait cependant si on ne le mettait
pas au courant des problèmes de la
famille afin participer à les résoudre.
Enfin, les habitants de Gaza,
en particulier ceux du quartier d’al-Chojaiyya,
continuent à parler de lui, à penser à
lui, à se rappeler de cette âme
charitable qui restera toujours parmi
nous, malgré son départ prématuré.
Les
rapports du CPI
Le
dossier Hamas
Le dossier
prisonniers
Les dernières mises à jour
|