Rapport
« Al-Ona », une coutume palestinienne
d'entraide
activée à la saison de l'olive
CPI
Photo: CPI
Mardi 22 novembre 2016
Naplouse – CPI
La
société palestinienne connaît beaucoup
de coutumes et beaucoup de rituels. Ces
coutumes et ces rituels expriment la
solidarité sociale bien forte et
l’entraide entre les familles, surtout
pendant la saison de l’olive et les
autres occasions sociales, les occasions
de joie comme celles de tristesse.
« Al-Ona »
est un mot palestinien représentant le
travail volontaire destiné à aider les
fermiers à ramasser leur olive. Tout le
monde essaie de mettre la main à la
pâte, d’aider les fermiers, d’alléger
leur besogne.
La
participation à ce travail volontaire
« al-Ona » est très grande dans les
terrains agricoles se trouvant vers des
colonies sionistes et vers les routes
déviatrices où les fermiers souffrent de
ces colons sionistes et leurs
agissements, leur sauvagerie, leur haine
contre les Palestiniens et leurs
oliviers.
Une
tradition ancestrale
Hadj
Abou Mohammed al-Fouriki, fermier du
village de Beit Forik, à l’est de la
ville de Naplouse, pense que « al-Ona »
est une tradition qui avait pris racine
dans la conscience du peuple palestinien
depuis de longues décennies.
Al-Fouriki
parle au correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information de cette
tradition :
« Depuis notre petite enfance, nous nous
voyons, à chaque saison et surtout celle
de l’olive, nous entraider, les uns les
autres. Dès qu’une famille termine son
propre travail, elle court pour aider
les autres. »
L’avenir de « al-Ona »
Cette
entraide de « al-Ona » ne signifie pas
aider seulement des parents proches ou
des amis, mais toute personne qui a
besoin de soutien, dit al-Fouriki.
En
revanche, le hadj Farid Jabour, du
village de Salem, se voit désolé de
constater que l’ampleur de « al-Ona »
recule. Il constate que de nos jours,
l’entraide est pratiquée uniquement
entre les membres de la même famille,
entre les amis dans les meilleurs des
cas, non entre tous les villageois.
Heureusement, « al-Ona » survit encore
et continue à exprimer cette
coopération, cette solidarité, cet amour
des autres.
Cette
entraide est encore respectée notamment
lorsqu’il s’agit de porter secours aux
terrains ayant la malchance de se
trouver près des colonies. La plupart
des familles palestiniens courent pour
les aider, les défendre, éloigner d’eux
les agressions des colons et des soldats
sionistes.
Al-Ona
est une bonne habitude sociale, dit le
chercheur social Abdou as-Salam Awad.
Elle était répandue partout à l’époque
de nos ancêtres, de nos grands-pères, de
nos pères. Une telle coutume pourra
trouver son origine dans l’Islam et dans
la conduite de notre Prophète, dit-il.
« Al-Ona »
faisait partie de la vie quotidienne, en
particulier durant les saisons
agricoles. C’est une colonne vertébrale
de la vie sociale palestinienne,
ajoute-t-il.
Jadis,
le fermier avait à travailler une vaste
terre en peu de temps cependant.
L’arrivée de l’occupation sioniste a
réduit les terrains agricoles et le
besoin de « al-Ona ».
« Al-Ona »,
en plus de son importance pour la vie
économique et sociale des fermiers,
reste finalement un message fort de défi
aux occupants sionistes et leurs colons
qui comptent désormais cent fois avant
d’attaquer les fermiers palestiniens,
avant de voler leurs produits, avant de
mettre la main sur leurs terrains au
profit de la construction de leurs
colonies.
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