Rapport
La Nakba ne quitte guère la
mémoire de
Madame Zahra malgré les années !
CPI
Photo :
CPI
Mardi 22 mai 2018
Naplouse – CPI
Soixante-dix ans, l’âge de la Nakba (la
catastrophe de 1948), n’ont pas été
suffisants pour effacer la mémoire de
Madame Zahra Abou Hachieh. Elle raconte
la Nakba, dans ses moindres détails,
comme si la Nakba s’était passée la
veille. Elle parle de son village de
Salma, du sous-département de Jaffa,
comme si elle était une fillette de
quatorze ans.
La mémoire de la Nakba
Madame Zahra Abou
Hachia, née en 1932, parle de ses
souvenirs au correspondant de notre
Centre Palestinien d’Information. Sa
maison était un peu loin des autres
maisons du village. Aux alentours de la
maison, les moutons et les poules
parcouraient le terrain. Encore petite,
elle aidait sa mère à cueillir des
fleurs pour embellir la maison.
« Mon père était le
muezzin du village. Il a participé à la
révolution de 1936 ; il a même vendu sa
terre pour se procurer des armes »,
ajoute-t-elle.
Elle parle de sa
jeunesse, le temps où elle était très
active. A sept ans, elle a appris tous
les travaux de la maison. Sa mère
faisait le pain, et la petite
l’apportait aux fermiers.
Elle se rappelle le
pain trempé dans l’huile et le sucre. Le
thé, la menthe, les légumes avaient un
autre goût, une autre odeur. « Toute
chose était meilleure ; nous mangions de
notre terre. »
Déplacement et
migration
La famille s’est
trouvée obligée de quitter sa terre et
sa vie calme, les petites leurs pupitres
d’écoles, et partir.
Madame Abou Hachia
se rappelle comment sa maison est
devenue le sujet d’attaques de la part
des bandits sionistes, afin de trouver
des armes, en vain. Son père les avait
cachées avec les animaux. Ils ont frappé
sa mère avec des bombes lacrymogènes.
Après l’attaque, le
sentiment de danger a poussé son père à
distribuer des armes aux hommes du
village et à les entraîner au combat.
L’amour de la terre
« La Palestine est
très belle ; combien j’ai envie d’aller
vivre là-bas, dans notre maison », dit
pour sa part sa petite-fille.
Madame Zahra se
souvient de la Nakba, le jour du 5 mai
1948, le jour où les armes et les
munitions des combattants de son village
s’étaient épuisées et où ils ont mené
les femmes et les enfants vers d’autres
localités. Les combattants y sont restés
pour faire face aux bandits sionistes et
à l’armée britannique.
Elle se rappelle
comment son oncle disait à sa femme : «
Om Hassan, ne prends rien avec toi, pas
plus de deux jours et nous reviendrons !
»
Et durant leur
départ, ils n’ont pris qu’une petite
cuisinière du camp et une théière,
croyant en un retour rapide. Leur
périple les a finalement conduits vers
le camp de Balatta, dans la ville de
Naplouse. Au départ, ils ont refusé les
aides de l’UNRWA, ne voulant pas
reconnaître leur départ forcé.
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