Rapport
Le champignon palestinien,
la viande des
pauvres
CPI
Photo: CPI
Dimanche 21 décembre 2014
Naplouse – CPI
Nous vivons la saison
du champignon en Palestine. Beaucoup de
villageois commencent à le rechercher
partout, entre les rochers, les herbes,
les lieux sombres, les lieux humides.
Ils retournent à leurs domiciles
préparer un repas riche en protéine. Ils
le mangent à la place de la viande qui
est trop chère et difficile à obtenir,
dans ce climat économique très
difficile.
Des plats
délicieux
Dans sa maison
bien simple, dans le village d’Azmoutt,
à l’est de la ville de Naplouse, au nord
de la Cisjordanie, le jeune Salman
Alawina a commencé à préparer son plat
préféré, pour le dîner. Un peu
d’oignons, quelques morceaux de tomates
et un peu de champignons, appelés
khachm al-ijil
(le nez de veau) et ramassés dans les
vallées voisines, voilà un plat des plus
délicieux.
Alawna fait part au
correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information (CPI) qu’en
novembre de chaque année, il cherche le
champignon pour préparer toutes sortes
de plats. Ses frères, cependant, le
vendent pour avoir un peu d’argent en
ces temps difficiles.
Le champignon peut
participer à la confection de plusieurs
plats, de la même façon que la viande.
Il est aussi un élément complémentaire
pour d’autres comme la pizza, dit-il.
Protéine
et patrimoine
Pendant qu’il prépare
son plat, Alawna explique que le
champignon n’est pas seulement une
source de protéine végétale, il est de
plus un patrimoine culturel hérité de
nos ancêtres. Depuis longtemps, ce plat
est devenu une coutume annuelle que tout
le monde respecte.
Pour les gens aux
ressources limitées, le champignon
remplace la viande, ajoute-t-il. En
fait, même si on l’achète dans le
commerce, il ne coûte que la moitié du
prix d’un kilogramme de la viande la
moins chère. Pour cette raison, on
l’appelle la viande des pauvres.
Production
moderne
Depuis peu, il y a
des fermes modernes qui produisent
toutes sortes de champignons, avec des
moyens technologiques avancés.
Mme Halima Zaabi
travaille au centre des recherches
agricoles. Elle souligne qu’il y a une
tendance à produire plusieurs nouvelles
sortes de champignons en Palestine,
surtout au Nord (Ariha et Jénine), en
dépit des obstacles imposés par les
occupants sionistes.
En parlant au
correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information (CPI), la
chercheuse confirme que le champignon
produit par le centre est bon pour la
santé et plus sûr que ce qu’on trouve
sur le terrain.
Les
avantages du champignon
Le champignon a de
nombreux avantages nutritionnels. Il est
riche en protéines, en acides aminés, en
vitamines dont le B12. De plus, les
centres de cancer l’utilisent comme
traitement et comme nourriture. Il est
également bon pour les diabétiques, ne
comprenant qu’une quantité négligeable
en graisse et en sucre.
Al-Zaabi confirme que
le ministère de l’agriculture
s’intéresse beaucoup à ce centre de
recherche. Le centre reçoit un soutien
nécessaire à sa réussite : financement,
outils, équipements.
Le centre reçoit
aussi des soutiens d’un autre genre. Ces
produits sont exposés partout dans les
associations de la Cisjordanie,
dit-elle.
Ainsi, la Palestine
emboîte le pas aux grandes nations qui
produiront des millions de tonnes de
champignons, à l’instar de la Chine qui
en produit déjà une vingtaine de sortes
utilisées aussi bien pour la nourriture
que pour le soin.
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