Rapport
Les habitants de la ville d'Al-Quds
entre la mort à l’intérieur et le feu à
l’extérieur
CPI
Photo: CPI
Vendredi 21 mars 2014
Cisjordanie – CPI
Depuis l’occupation
de la sainte ville d’Al-Quds, en 1967,
les occupants sionistes n’épargnent rien
pour judaïser la ville, en la vidant de
ses habitants palestiniens. Afin
d’arriver à leur fin, ils les chassent,
ils leur imposent des amendes
exorbitantes et des prix outranciers. La
vie est de plus en plus difficile, voire
impossible, sous ces pressions trop
fortes à supporter. Les familles
palestiniennes trouvent souvent une
alternative dans une localité proche de
leur ville.
Entre le marteau de
l’occupation et ses agissements et
l’enclume de l’abandon de leur terre,
leur histoire, leur ville, les choix des
Palestiniens restent bien restreints.
Décennies
d’une vie difficile
Hadj Adnan Al-Charbati,
65 ans, habite avec sa famille
originaire de la ville d'Al-Quds dans un
quartier de l’ancien bourg d'Al-Quds,
vers la sainte mosquée d’Al-Aqsa. C’est
son père qui a loué la maison, il y a
quelque quarante ans de cela. Après la
Naksa
(la guerre de 1967), l’Agence juive est
devenue propriétaire de la maison, les
vraies propriétaires étant absents.
Le fait d’être
locataire de longue durée donne le droit
à Al-Charbati de rester dans sa maison.
Mais ce droit n’est pas au goût de
l’occupation sioniste.
En fait, dès
l’occupation de la ville, la famille
passe le clair de son temps dans un
tribunal ou un autre, dit Adnan Al-Charbati
à notre Centre Palestinien d’Information
(CPI).
« Les occupants
sionistes font tout pour nous chasser de
notre maison. Ils utilisent leurs lois
injustes. Puis il y a ces colons qui
remplissent la ville et attaquent les
Palestiniens. Il y a aussi l’argent ;
les occupants sionistes nous en
proposent beaucoup, pour que nous
quittions l’ancienne ville »,
ajoute-t-il.
Soutien face
aux caméras
L’affaire de cette
maison a fait couler beaucoup d’encre.
Beaucoup de solidaires, d’hommes
politiques et de responsables sont
passés voir la maison à plusieurs
reprises. Et toutes les délégations
promettent quelque chose pour soutenir
la famille dans cette affaire.
Le préfet a demandé
d’ouvrir un compte dans une banque, afin
de recevoir un peu d’argent pour couvrir
les coûts des tribunaux, des avocats,
des amendes qui s’élèvent actuellement à
plus de 70 mille shekels. Mais rien n’y
est entré pour le moment, dit Adnan.
En dépit de ces
pressions, Adnan, sa famille, ses
enfants, ses petits-enfants restent
attachés à leur maison. Dans cette
maison, plus de cent personnes ont vécu
et vivent encore.
En
Cisjordanie
Toutes ces pressions
poussent certaines familles à chercher
une alternative, sans vouloir pour
autant perdre leur droit d’entrer dans
la ville sainte. En fait, les occupants
sionistes retirent la carte de résidence
d’un Palestinien qui quitte la ville.
Les Palestiniens vont
alors vers les villages et les localités
proches de la ville d'Al-Quds, comme Al-Abidiyya
et Dar Salah.
Dans ces localités,
le prix de la terre et le coût de
construction peu élevés et leur place
non loin de la ville d'Al-Quds attirent
les Palestiniens de la ville occupée d’Al-Quds.
Les effets
secondaires
Le problème est que
cette arrivée massive de Palestiniens
dans le département de Ramallah, surtout
dans la zone d’Ar-Rif Al-Charqi, pousse
les prix vers le haut. Cette zone reste
la seule localité pour l’élargissement
de Bethléem, qui est encerclée par la
colonisation de partout.
Ces trois dernières
années, le prix a augmenté de 70% dans
certaines zones de cette localité où
environ 300 familles venant de la ville
d'Al-Quds ont acheté des terrains. 50
familles y habitent déjà.
Ainsi, les habitants
de la ville d'Al-Quds n’ont que deux
choix. Rester dans la ville et subir les
mesures infernales de judaïsation. Ou
sortir et laisser la ville comme une
bouchée facile pour cette affreuse
judaïsation.
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