Rapport
L’enfant Charaka,
un résistant palestinien qui nous quitte
trop tôt !
CPI
Photo:
CPI
Mardi 20 octobre 2015
Ramallah – CPI
Le petit adolescent Ahmed
originaire du camp de réfugiés d’Al-Jalzoun
vers Ramallah, n’avait que treize ans.
Le petit Ahmed ne connaissait pas le
calme, dit sa famille. Le petit enfant
était toujours en mouvement. Il
participait à toutes les manifestations
protestant contre l’occupation sioniste
et ses agissements.
Le très jeune Charaka est tombé en
martyre, dimanche 11 octobre 2015, lors
des affrontements ayant éclaté à
l’entrée nord de la ville de Ramallah,
au milieu de la Cisjordanie. Un soldat
de l’occupation sioniste l’avait touché
par une balle réelle dans son cou,
confirment des témoins oculaires et
médicaux.
Depuis un certain temps, la
Cisjordanie, la ville d'Al-Quds, la
bande de Gaza et l’intérieur des
territoires occupés en 1948 connaissent
des affrontements violents, laissant des
dizaines de martyrs et des centaines de
blessés.
Cette tension et ces affrontements
ont éclaté, à cause de l’insistance des
colons sionistes, protégés par la police
sioniste, d’envahir les cours de la
sainte mosquée d’Al-Aqsa, à cause des
agressions dont les fidèles musulmans
sont le sujet, à l’intérieur même de la
sainte mosquée d’Al-Aqsa.
Abdallah Charaka, 42 ans, le père
d’Ahmed, informe l’agence de presse
Anatolie que son enfant Ahmed quittait
la maison pour participer aux
affrontements avec l’armée de
l’occupation sioniste, sans que la
famille le sache.
« Ahmed n’écoutait personne, dit le
père. Nous le cherchions et le
ramenions, ayant peur pour lui. Mais il
retournait encore et encore aux
affrontements pour lancer ses pierres
contre les patrouilles militaires (de
l’occupation sioniste). »
« J’avais peur pour lui, surtout que
mon frère (l’oncle d’Ahmed) avait perdu
la vie par les balles de l’armée de
l’occupation sioniste en 2000. J’avais
peur de le perdre comme j’avais perdu
mon frère ; il ne m’écoutait cependant
pas », ajoute le père.
« Il voyait les événements à la
télévision et la colère l’envahissait.
Il quittait l’école pour aller aux
affrontements, qu’Allah le bénisse »,
dit-il.
Ahmed est le cinquième enfant de la
famille. Il a un frère et trois sœurs.
Hoda Charaka, 39 ans, est la mère
d’Ahmed. « A cent reprises, je lui ai
dit de ne pas aller vers les
affrontements ; il ne m’écoutait pas »,
dit-elle, la photo de son fils à la
main.
« Ahmed n’est pas mieux que les
autres. Il est un martyr parmi d’autres.
J’implore Allah pour qu’il l’accepte
parmi eux (comme martyr) »,
ajoute-t-elle.
« C’est seulement aujourd’hui qu’on
m’a informé qu’Ahmed avait été atteint
par une balle en caoutchouc il y a
quelques jours. Lui ne m’a rien dit pour
que je ne l’interdise pas de sortir. Il
sortait tous les jours et participait
aux affrontements », continue la mère.
« En tout cas, il voulait être martyr
et il l’est devenu », dit-elle.
Elle ajoute qu’Ahmed était un enfant
aimé de tous, de ses amis, de tout le
camp ; il bougeait beaucoup et aidait
tout le monde, les voisins en premier.
Ahmed a une sœur jumelle : Hanine.
Elle est très affectée par le départ de
son frère : « Combien de fois, je lui ai
dit de ne pas aller au devant des
affrontements ! Il ne m’écoutait pas et
il est parti. »
« Il était mon jumeau dans tous les
domaines, ajoute la sœur jumelle.
Ensemble, nous allions à l’école.
Ensemble, nous faisons nos devoirs.
Ensemble, nous jouions. Il ne me
quittait jamais. Aujourd’hui, je l’ai
perdu pour toujours. »
Ahmed manque aussi à son grand frère
Oday : « Ahmed est parti, mon seul
frère. Il était mon frère et mon ami.
Nous jouions ensemble. Aujourd’hui, je
l’ai perdu pour toujours. »
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