Rapport
« Mère Courage » vit en Palestine
CPI
Photo :
CPI
Dimanche 20 août 2017
Par HyoJin Park
Pour Manal Tamimi, être une mère
palestinienne implique beaucoup de
responsabilités, toutes très graves.
Nabi Saleh, Cisjordanie sous occupation
– Le vendredi est une journée de
protestation à Nabi Saleh.
Manal Tamimi est
allé à ces manifestations depuis aussi
longtemps qu’elle s’en souvient. Pour
elle, être une mère palestinienne, c’est
être aussi une militante. Il est
impossible de séparer les deux rôles.
Prendre soin de ses enfants implique
souvent de les protéger contre les
soldats et les colons israéliens.
« Quatre-vingt-dix
pour cent des mères palestiniennes
vivent l’expérience, à un moment de leur
vie, de voir l’un de leurs enfants
blessé ou arrêté », dit-elle.
C’est vrai pour sa
famille. Son fils aîné, Osama, a été
frappé par une grenade à gaz lacrymogène
et sa vue en a été très affectée pendant
près de deux mois.
Son deuxième fils,
Hamada, a également été blessé, et à
deux reprises. Sa deuxième blessure est
survenue lorsqu’un soldat israélien lui
a tiré dans la cuisse avec une balle de
calibre 22. Des éclats de la balle sont
toujours logés dans sa jambe.
Lorsque Manal
manifeste contre les colonies illégales
ou écrit des commentaires sur les médias
sociaux à propos de la détention
administrative, elle se bat pour
l’avenir de ses enfants et la défense de
leurs droits.
Manal et son mari,
Bilal font partie de l’équipe des médias
locaux de Nabi Saleh. Bilal filme et
photographie chaque manifestation dans
le village tandis qu’elle gère un compte
Twitter.
Être mère dans un
territoire occupé signifie aussi avoir
des discussions difficiles avec de très
jeunes enfants. La plupart d’entre eux
ont directement vu des amis ou des
membres de la famille battus, arrêtés et
même tués.
Manal a été arrêtée
et blessée plus d’une fois. Cela a
traumatisé sa fille, et Manal a cessé de
manifester pendant un certain temps. Ses
blessures l’ont également forcée à
rester à la maison le vendredi.
Elle accueille
maintenant des journalistes et des
militants qui se rendent à Nabi Saleh et
elle fait des préparatifs pour les
manifestants qui rentrent épuisés et les
yeux pleins de larmes à cause des gaz.
Comme Manal aime à
le dire, « Il existe plus d’une façon de
résister ».
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