Rapport
Dans la ville d’al-Khalil,
la poterie populaire palestinienne, un
défi à tenir
CPI
Photo du
CPI
Mercredi 18 janvier 2017
Al-Khalil (Hébron) – CPI
Le département d’al-Khalil est connu
pour ses fabriques historiques et
ancestrales de poterie. C’est un aspect
d’une civilisation qui refuse
l’occupation, la judaïsation et toutes
les tentatives de falsification des
réalités et de l’histoire.
Les hommes travaillant dans la poterie
font tout pour préserver cette
fabrication centenaire. L’histoire de
cette fabrication populaire remonte au
quatrième siècle avant Jésus Christ,
écrit l’historien palestinien Mostafa
Morad ad-Dabbagh, dans son livre « Notre
patrie la Palestine ».
Une grande famille de la ville s’est
même donné le nom du métier, « al-Fakhari
», y travaillant de génération en
génération, de père en fils. Ses membres
s’y attachent et font face à tous les
obstacles.
La poterie en étapes
Le jeune Hamada al-Fakhouri a hérité le
métier de la poterie de son père et de
son grand-père. Par plusieurs étapes
passe la poterie avant d’être prête à
l’utilisation, dit-il.
En parlant au correspondant de notre
Centre Palestinien d’Information, il
explique ces étapes :
« L’opération commence par la
préparation de la terre adéquate, connue
sous le nom de "ghalala", aussi la terre
jaune. Ensuite, elle sera mélangée à une
autre sorte de terre, rouge cette fois.
Le mélange prendra la nomination de "sam’a".
On ajoute au nouveau mélange, après
l’avoir nettoyé de toute impureté, du
sable et de l’eau, dans des proportions
bien calculées. Le mélange final se
repose, dans des bassins larges et au
soleil, pour plusieurs jours. Ainsi,
nous avons une pâte prête à l’emploi, à
être transformée en toutes formes de
poterie. »
La pâte sera mise sur un plateau
tournant où l’ouvrier lui donnera la
forme qu’il veut, manuellement. Les
pâtes qui auront pris de belles formes
seront mises au soleil pour plusieurs
jours, avant d’être mises dans des
fours, à mille degrés environ pour les
cuire et afin qu’elles soient prêtes à
l’utilisation.
On fabrique différentes formes de
poteries de cette pâte, des formes
utilisées dans plusieurs domaines de la
vie : la cuisine, le repas,
l’agriculture, entre autres. Beaucoup de
ces produits sont exportés vers
l’étranger.
Ce métier prospère pendant l’été,
souligne le jeune al-Fakhouri, surtout
que la poterie a vraiment besoin des
rayons du soleil. En hiver, il est
difficile de sécher la terre mouillée,
avant l’étape du four.
Obstacles et défis
Le métier de la poterie se heurte à
beaucoup de problèmes. Les fabricants
essaient de les dépasser, dans
l’intention de préserver ce métier qui
risque de disparaître. En fait, le
nombre de fabriques de poterie se compte
sur les doigts de la main.
Pour servir des repas, la poterie est
utilisée de moins en moins, de plus en
plus pour la décoration, confirme al-Fakhouri.
Puis le ministère de la santé poursuit
les fabriques, accusant leurs fours de
polluer l’environnement. Finalement, le
métier souffre de plus en plus d’un
manque mortel d’ouvriers qualifiés. Le
défi à relever sera désormais de plus en
plus difficile.
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