Rapport
La négligence frappe le cimetière des
martyrs irakiens !
CPI
Photo: CPI
Jeudi 15 septembre 2016
Naplouse – CPI
Trois cimetières témoignent de
la participation des Irakiens à la
défense de leur cause centrale, la cause
palestinienne. Trois cimetières abritent
les corps de soldats irakiens tombés en
martyrs durant la guerre de 1948. Un
cimetière à l’intérieur des territoires
palestiniens occupés en 48. Un deuxième
dans le village de Qabatiya, du
sous-département d’al-Khalil. Un
troisième, le plus grand de la ville de
Naplouse.
Ce dernier se trouve dans un
coin du camp de réfugiés d’Asker, à
l’est de la ville de Naplouse. Il abrite
les corps de 194 martyrs de l’armée
irakienne qui avait fait corps avec
l’armée arabe de sauvetage, durant la
guerre de 1948.
« Martyr pour la
Palestine arabe… Irak »
En parcourant ce cimetière de
Naplouse, on remarque que la plupart des
pierres tombales portent la même note :
« Tombé en martyre, le 27 rejeb 1367
hégire, soit le 7 juin 1948 ». On
remarque aussi que beaucoup de tombes ne
portent pas les noms des martyrs. A la
place, est écrit : « Martyr pour la
Palestine arabe… Irak ». En fait,
l’identité de beaucoup de résidents de
ces tombes reste inconnue.
Dans le camp d’Asker, personne
ne se souvient de la construction de ce
cimetière. Tout le monde en est
cependant fier. Tout le monde croit
important de le préserver, à la mémoire
des martyrs irakiens et de leurs
sacrifices.
En revanche, le cimetière
souffre d’une négligence mortelle. Les
habitants du camp appellent à le
restaurer et à honorer les martyrs qui
s’étaient donnés pour cette terre, dit
Abou Ibrahim à notre correspondant.
Malheureusement, les
responsables politiques rendent visite
au cimetière, pendant les
commémorations, y mettent des fleurs,
sans plus ! s’étonne Abou Ibrahim. On
dirait qu’ils le font uniquement pour
les médias.
Des martyrs arabes et
irakiens
Il est vrai que la plupart des
corps appartiennent à des martyrs
irakiens, mais il y a aussi quelques
corps de martyrs arabes.
L’armée irakienne avait
combattu sur plusieurs fronts, dit
Mahmoud as-Sayfi, mais la plupart de ses
martyrs ont été enterrés à Naplouse et à
Jénine.
Une négligence
officielle désolante
Ahmed Hascour est membre du
comité des services populaires du camp
d’Asker. Face à la négligence
officielle, son comité, dit-il, organise
de temps à autre des activités pour
nettoyer et soigner le cimetière. C’est
le ministère du tourisme et du
patrimoine qui doit le faire de manière
systématique et professionnelle.
L’histoire du cimetière
Amine Abou Baker, professeur
d’histoire à l’université nationale
d’al-Najah, a précisé que ce sont les
chefs militaires de l’armée irakienne de
l’époque qui avaient acheté le terrain
dudit cimetière pour enterrer leurs
martyrs. Les documents qui confirment
cette affaire sont encore disponibles.
L’armée irakienne de l’époque
était bien organisée et entraînée. Sa
victoire éclatante lors de la bataille
de Jénine, d’où elle a pu chasser les
organisations sionistes avec la Hagana
en tête, en est le témoin authentique,
souligne-t-il.
Cette armée victorieuse aurait
libéré la ville de Haïfa s’il n’avait
pas reçu l’ordre politique de Bagdad de
cesser son avancée.
Armée arabe de
sauvetage
Cette armée a été mise en place
en 1947 par la commission militaire de
la Ligue arabe. L’officier syrien Faouzi
al-Qaweqji a été chargé de la diriger,
de guider ces quelque 3830 volontaires
venus de plusieurs pays arabes.
L’armée arabe se composait de
huit régiments. La brigade irakienne
d’al-Hossein comportait trois escadrons
de 500 soldats.
Graduellement, les forces
arabes se sont finalement élevées à 7700
personnes venues de différents pays
arabes dont 2500 de Palestine.
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