Rapport
2013, la pire année pour l’économie
palestinienne
CPI
Photo: CPI
Mardi 14 janvier 2014
Gaza – CPI
Les Palestiniens viennent de faire
leurs adieux à l’année 2013, une année
fardeau, économiquement parlant. Et cela
se vérifie aussi bien pour la
Cisjordanie que pour la bande de Gaza.
L’année 2013 a été pleine de changements
dramatiques. Notre Centre Palestinien
d’Information (CPI) a sondé l’opinion de
certains experts sur l’économie
palestinienne et son avenir.
Les dettes de l’autorité
L’expert Maher At-Tibbaa confirme que
la crise économique étouffait non
seulement la bande de Gaza, mais aussi
la Cisjordanie. L’autorité de Ramallah
est restée prisonnière de l’aide
étrangère. Cette aide s’est élevée à 1,6
milliards de dollars, en 2013. Mais
plusieurs donateurs n’ont pas honoré
leurs promesses, ce qui a mis la
Cisjordanie dans une crise financière
grave.
Le déficit du budget de l’autorité de
Ramallah a atteint, à la fin de 2013,
550 millions de dollars. Et la dette
extérieure de cette autorité et la dette
publique envers les banques locales et
envers le secteur privé a s’est élevée
entre 2,3 milliards et 4,3 milliards
dollars, au milieu de l’année 2013, ce
qui représente 38% du PIB.
A la fin de la même année, en
Cisjordanie, le ministère des finances
s’est retrouvé obliger d’emprunter 70
millions de la Banque Arabe, dans le but
de donner un coup de pouce aux activités
économiques en berne, souligne enfin At-Tibbaa.
Situation explosive
La situation pourrait à tout moment
exploser, avertit Dr. Mohammed Miqdad,
professeur d’économie à l’Université
Islamique de Gaza, à cause de la crise
économique. L’économie palestinienne
reste prisonnière de l’aide extérieure,
dit-il.
Dans la bande de Gaza, le blocus de
plus en plus strict et la destruction
des tunnels paralysent l’économie. La
division de la scène palestinienne et de
la Cisjordanie par les occupants
sionistes ont des conséquences
désastreuses sur l’économie
palestinienne.
Pour sa part, l’expert Moïn Rajab
constate que le début de l’an 2013 a été
acceptable, économiquement parlant.
C’est dans sa deuxième moitié que
l’image s’est beaucoup détériorée, en
particulier dans la bande de Gaza.
L’année 2013 a connu un taux de
chômage et de pauvreté très élevé, la
dette publique n’a cessé de monter,
souligne Rajab.
La deuxième moitié de l’année a été
mauvaise, parce que la situation dans
les pays du « printemps arabe » a été
mauvaise. Les tunnels qui apportaient
les produits dans la bande de Gaza ont
été détruits. Par conséquent, le manque
de carburant, ses produits de
construction et la montée des prix ont
été fortement ressentis et ont affecté
le mouvement des marchés.
Le coup d’Etat en Egypte
Dès le coup militaire, les tunnels
qui fournissaient à la bande de Gaza ses
besoins essentiels ont été anéantis.
L’année 2013 a été la pire de ces dix
dernières années, croit l’expert
économique Omar Chaban, à cause du
blocus, la destruction des tunnels et le
coup d’Etat en Egypte.
La bande de Gaza souffre depuis
quelques mois de conditions très
difficiles, dans tous les domaines
économiques : industrie, construction,
services et autres, dit-il, tout en se
montrant pessimiste pour la nouvelle
année 2014.
La situation désastreuse ne concerne
pas seulement la bande de Gaza, confirme
l’analyste économique Nafid Abou Baker.
La Cisjordanie n’en souffre pas moins.
La situation économique est fortement
liée à la situation politique, pense
Abou Baker. En fait, les Etats-Unis
essaient d’imposer leurs plans en
faisant leurs pressions sur la politique
palestinienne de Ramallah par leurs
aides financières. L’année 2014 « serait
pleine d’événements économiques des plus
complexes », conclut Abou Baker.
Les
rapports du CPI
Les
opinions du CPI
Les dernières mises à jour
|