Rapport
La patrie reste chère,
en dépit de toutes les douleurs !
CPI
Photo: CPI
Dimanche 12 octobre 2014
Khan Younes – CPI
Dans un semblant de maison, pleine de
trous, qui ne protège ni contre le froid
ni contre la chaleur, vit une petite
famille. C’est presque une seule chambre
dans laquelle survivent Amel, son mari
et ses trois enfants.
L’odeur de la
pauvreté est dans tous les coins de la
maison, l’odeur d’une famille
palestinienne fatiguée par toutes ces
guerres. La famille a raconté à l’envoyé
de notre Centre Palestinien
d’Information (CPI) son histoire.
Cette petite famille
est composée d’Amel Salameh, 28 ans, de
son mari Djihad, 25 ans, de son enfant
Ahmed, 5 ans, de ses jumeaux Ranim et
Hanin, 2 ans. Cette petite famille est
arrivée dans la bande de Gaza, après un
long périple. Ce long périple avait
commencé dans la ville libyenne de
Bengazi pour se terminer dans la ville
Khan Younes, au sud de la bande de Gaza.
Un périple de douleurs, de souffrances,
de patience et d’endurance.
Le retour
au pays
Cela fait un quart de
siècle qu’Amel rêvait de retourner au
pays. La révolte contre Kadhafi lui en a
donné l’occasion.
Amel et sa petite
famille ont entamé leur périple, en
passant par la ville de Tibriq, vers les
frontières de l’Egypte et la Libye. Ils
ont vu beaucoup de dangers, beaucoup de
scènes insupportables. Assassinats.
Viols. Vols. Menaces.
« Notre arrivée à
Gaza m’a été le jour le plus beau de ma
vie, une nouvelle vie. Nous n’avions pas
réfléchi comment et où nous vivrions ;
nous n’avions pensé qu’au retour à la
patrie de nos pères et nos ancêtres »,
dit-elle.
Des jours
difficiles
Des jours très
sombres a vécu cette famille, dès son
arrivée dans la bande de Gaza. « Mais
nous avons décidé d’y rester, même si
nous mourions de faim »,
confirme-t-elle.
Amel a été obligé de
laisser ses deux autres enfants de son
premier mari près de sa famille, en
Libye, pauvreté oblige, dit-elle sans
pouvoir empêcher ses larmes d’inonder
son visage. Son premier mari a été tué
dans la capitale libyenne, lui et
plusieurs Egyptiens et Irakiens, pendant
la révolte.
Amel pleure jour et
nuit ses enfants laissés en Libye et ses
conditions difficiles de vie.
Solutions
de fortune
La famille vit à
peine, en attendant la constitution du
nouveau gouvernement d’union, en
espérant qu’il vienne à son secours. Son
père n’a que 800 shekels comme salaire,
qui ne suffit qu’au minimum des besoins
de la famille.
« Je ne sais pas
comment me procurer la somme du loyer de
la maison. Je ne sais comment faire pour
éduquer mes enfants. » « Parfois, je ne
peux même pas offrir le lait à mes
enfants d’un an et demi. » « Mes enfants
ne mangent pas de viande, ni blanc, ni
rouge, rarement d’ailes de poulet »,
poursuit-elle, en confirmant que les
épiciers refusent de lui vendre à terme,
sachant qu’elle ne pourra pas payer.
Souffrances et douleurs
Ahmed, le fils
d’Amel, va à la maternelle. Il demande à
sa mère un peu d’argent de poche comme
ses camarades ; la mère n’a que des
larmes à lui offrir.
Et durant la fête de
l’aïd, elle n’a pu acheter de vêtements
nouveaux pour ses enfants comme tout le
monde.
Douleur,
patience, espoir
Récemment, la pauvre
femme vient de se faire surprendre par
la maladie du diabète. Une nouvelle
douleur vient s’ajouter à ses autres
souffrances. Cependant, malgré tout,
elle se montre confiante et dit : « Je
suis sûre qu’Allah (le Tout Puissant)
viendra à notre secours ».
La mère reste
patiente. Elle espère une vie digne,
pour elle et ses enfants.
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