Rapport
« J’en ai besoin, mais je ne peux
l’acheter » :
une campagne de bienfaisance
CPI
Photo: CPI
Mercredi 12 février 2014
Gaza – CPI
« J’en ai besoin, mais je ne peux
l’acheter » est un titre qui semble un
peu amusant ; de ce titre émane
cependant beaucoup d’amour, de volonté
de bien faire, d’humanité. Tous les
jours, l’homme arrive à créer des moyens
nouveaux pour inciter les gens à réagir,
à faire quelque chose, à donner à ceux
qui vivent dans le besoin.
Cette campagne consiste à acheter des
produits de premières nécessités par
celui qui peut le faire et pour celui
qui ne le peut pas.
Dans le magasin, la superette, le
marché, le bienfaiteur achète un
produit, par exemple une boîte de
conserve, pour lui et un autre pour les
pauvres. Sur place, une grande caisse
portant le nom de la campagne recevra
les produits donnés.
L’association « Lumière du savoir »
est l’organisatrice de la campagne
« J’en ai besoin, mais je ne peux
l’acheter ». Elle envoie à la fin de la
journée un de ses représentants pour
récolter les produits donnés, avant de
les distribuer aux gens qui en ont
besoin.
Un bon écho
Abdou Al-Jalil Gharab, le président
de l’association « Lumière du savoir »
se montre bien satisfait de la campagne
« J’en ai besoin, mais je ne peux
l’acheter ». L’idée est amusante,
nouvelle, et a reçu un bon écho. Ses
caisses de ramassage attirent les
bienfaiteurs.
L’association a mis cette idée en
application, dit Gharab, suite à la
baisse remarquable des services offerts
aux Palestiniens par différentes
institutions telle l’UNRWA. Et elle l’a
adoptée parce qu’il n’y a pas d’argent
en jeu.
L’association avait remarqué que
beaucoup d’enfants aimaient acheter des
fruits ou même certaines sortes de pain,
mais ne le pouvaient pas, alors elle a
mis en place une équipe qui a réussi à
convaincre les commerçants et les
boulangers à appliquer cette idée. Les
produits accumulés seront distribués aux
pauvres la fin du jour même.
Le président de l’association espère
voir l’idée s’appliquer à beaucoup
d’autres produits, comme les billets
d’entrée dans des activités culturelles,
pourquoi pas ?
La pauvreté en augmentation
Pour sa part, Aïcha Arbi, directrice
du centre Aman pour soutenir les
orphelins et les nécessiteux, remarque
la montée du nombre de gens qui viennent
demander de l’aide, le blocus de Gaza
renforcé ces derniers temps y étant pour
quelque chose. Beaucoup de familles
ayant besoin de pain et de lait viennent
au centre pour en chercher. Leur nombre
ne cesse d’augmenter. C’est pour cette
raison, l’idée de « J’en ai besoin, mais
je ne peux l’acheter » a séduit le
centre.
La distribution
A la fin de la journée, les équipiers
de la campagne « J’en ai besoin, mais je
ne peux l’acheter » mettent les produits
ramassés dans des paniers et vont sur le
champ les distribuer aux pauvres.
Mme Om Ahmed est la mère d’une
famille de treize personnes. Elle ne
sait quoi faire pour assurer leur
besoin, avec le père qui est bien âgé et
n’arrive plus à travailler. Toutes les
treize personnes survivent dans une
seule chambre.
La campagne « J’en ai besoin, mais je
ne peux l’acheter », bien qu’elle soit
simple, apporte un peu de joie dans la
maison, dit la mère. Le pain et le peu
de légumes nous aident un peu.
Abou Mustapha ne trouve pas d’emploi
et sa cuisine ne contient aucun légume.
Désormais, chaque soir, quelqu’un frappe
à la porte et apporte à cette famille de
sept personnes un peu de légumes, un peu
de pain, un peu de nourriture. C’est
beaucoup pour une famille qui n’a rien à
se mettre sous la dent.
Une bonne réussite
Mme Wafaa Jabor travaille dans les
relations publiques de l’association
« Lumière du savoir ». Elle remarque que
la campagne connaît une bonne réussite.
Beaucoup de gens contactent
l’association et offrent leurs donations
ou posent des questions sur la campagne.
Beaucoup de membres de l’association
travaillent dans le ramassage et la
distribution des produits aux pauvres.
Enfin, l’association « Lumière du
savoir » espère que la campagne
concernera une plus grande variété de
produits et touchera beaucoup plus de
nécessiteux.
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