Rapport
Un cybercafé au nom de la Résistance
dans le camp de Jénine
CPI
Photo: CPI
Mardi 11 février 2014
Le jeune Mahmoud Abou Hachich vient
d’ouvrir un cybercafé dans le camp de
réfugiés palestiniens de Jénine. Il lui
a donné le nom suivant : "Internet de la
Résistance", faisant fi de tous les
problèmes que cette nomination peut
engendrer, aussi bien de la part des
occupants sionistes que de la part des
services de l’autorité de Ramallah.
"Internet de la résistance", Abou
Hachich l’a écrit sur une grande
pancarte qu’il a placée sur l’ancien
bâtiment qui fait partie de l’ancienne
gare ottomane et qui se trouve au centre
du camp de Jénine.
L’audace du jeune homme va encore
plus loin : il a hissé un drapeau du
mouvement de la résistance islamique
Hamas d’un côté de la pancarte et un
drapeau du mouvement du Djihad Islamique
de l’autre côté.
La
résistance partout
Dès l’entrée du cybercafé, on
remarque la résistance présente partout,
dans chacun de ses coins. Au centre,
deux grandes photos de deux jeunes
martyrs : le martyr Islam Al-Tobassi,
tué il y a trois mois, et le martyr Nafï
As-Saadi, tué il y a un mois et demi.
Les deux martyrs étaient étudiants et
camarades avec le propriétaire du café.
Dans la salle intérieure,
embellissent les murs des drapeaux
verts, noirs et jaunes représentant les
trois principales factions
palestiniennes, à savoir le Fatah, le
Hamas et le Djihad Islamique, des photos
de certains martyrs du camp et une photo
du cheikh Jamal Abou Al-Haïja, le plus
notable parmi les captifs du camp.
Puis des chants nationaux imprègnent
le climat du café. Dans ce climat, le
jeune propriétaire Abou Hachich dit au
correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information (CPI) : « J’ai
donné ce nom à mon cybercafé pour
immortaliser la résistance héroïque du
camp de Jénine menée contre l’invasion
de l’occupation sioniste en 2002, la
résistance pendant une dizaine de jours
contre une armée régulière munie par
d’armes des plus sophistiquées ».
Les occupants sionistes n’arrivent
toujours pas à porter dans leur cœur le
camp de Jénine. Ils l’envahissent
quasi-quotidiennement, donnent l’assaut
à ses maisons, y arrêtent les jeunes et
les moins jeunes, y cherchent les
résistants, ajoute le jeune
propriétaire.
Message
d’union
Pour ce qui est des drapeaux de
couleurs différentes de diverses
factions palestiniennes, le jeune
Mahmoud confirme que son cybercafé
devient un lieu de rencontre de jeunes
de toutes les tendances, c’est un lieu
d’union nationale.
Et l’union nationale est la base de
la résistance. La résistance a été en
bonne santé avant que la division ne
déchire la patrie. En tout cas, les
jeunes du camp de Jénine, les occupants
sionistes ne peuvent pas les diviser
pour mieux régner, dit-il.
Les
difficultés de la nomination
Et en ce qui concerne les problèmes
que cette nomination de résistance
pourra engendrer, Mahmoud est prêt à en
assumer les conséquences. Il sait qu’à
tout moment, le local pourra être
investi par les agents de l’autorité de
Ramallah ou de l’occupation sioniste et
il en fait fi. Toute maison
palestinienne pourra être l’objet de ces
invasions.
« La résistance est un honneur.
Beaucoup de clients me disent qu’ils ont
l’honneur d’entrer dans ce local qui
porte le nom de la résistance », dit-il
fièrement.
Des
clients en grand nombre
Bien que le café ne soit ouvert que
depuis peu de temps, les clients se
comptent par dizaines. Ils sont obligés
de faire la queue pour s’asseoir et pour
participer aux jeux vidéo.
Le jeune Abdou Ar-Rahman vient
toujours au café. Il est content de voir
cette atmosphère de résistance. « Notre
peuple palestinien a urgemment besoin
d’union nationale. Puis nous aimons la
résistance, car nous constatons que
l’occupation sioniste ne veut pas la
paix, cet ennemi ne comprend que le
langage de la résistance ».
Pour sa part, le jeune Ahmed, 15 ans,
dit qu’il était tout petit lorsque la
bataille du camp de Jénine a eu lieu.
Cependant, je remarque les crimes de cet
occupant tous les jours dans le camp.
L’occupant sera dans l’erreur s’il croit
qu’en tuant un de nos jeunes, nous
serons plus faibles ».
Lorsque nous faisons nos adieux à un
de nos jeunes, nous nous attachons
encore plus à la résistance, et notre
envie de nous venger de cet occupant
sera plus forte. Nous voulons nous
venger de cet occupant qui tue nos
frères, nous prive de notre terre et
nous laisse vivre dans des conditions
très difficiles dans les camps des
réfugiés, conclut Ahmed.
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