Rapport du CPI
Le sang
palestinien sur le mur discriminatoire :
Ar-Ramadine en est témoin
CPI
Photo: CPI
Vendredi 10 mai 2013
Al-Khalil – CPI
Des ouvriers partent
chercher quelque chose à mettre sous la
dent de leurs enfants, de leur famille.
Des soldats armés jusqu’aux dents
ouvrent le feu en leur direction, avec
l’intention de les chasser, de les
blesser, de les tuer.
Ce n’est pas une
scène théâtrale, c’est une scène devenue
banale en Cisjordanie. A la fin de la
journée de chaque samedi, cette scène se
répète avec ces milliers d’ouvriers
palestiniens travaillant dans les
territoires occupés en 1948. On appelle
leur parcours « le périple de la mort
rapide ».
Quelle alternative
?
La fête mondiale du
travail ne signifie rien pour l’ouvrier
palestinien. La fête n’est que quelques
slogans ici et là. La fête n’est que
quelques rassemblements dans quelques
rues et sur quelques places publiques.
Et c’est tout. La situation de l’ouvrier
palestinien reste la même avant et après
la fête, stagne et se détériore.
Mohammed Al-Jabour
est un ouvrier de la ville d’Al-Khalil.
Il confie à notre Centre Palestinien
d’Information (CPI) que des ouvriers se
rassemblent tout le matin, à l’aube,
pour entamer le périple de la mort. Une
voiture les amène vers la zone d’Ar-Ramadine,
une jeep vers le mur de séparation
discriminatoire d’Ar-Ramadine. Puis,
pour arriver au lieu de travail, il faut
déjouer toutes les caméras, toutes les
patrouilles, tous les chiens policiers
israéliens. Des heures d’inquiétude, de
peur, de souffrance.
Souvent, les ouvriers
se trouvent obligés de dormir sur place,
afin d’éviter toutes ces complications
israéliennes, afin de faire le moins
possible le périple de la mort, afin de
ne pas perdre leur travail. Ainsi, ils
ne retournent pas à leurs domiciles. Ils
sont privés de leurs familles, leurs
familles sont privées d’eux.
Des martyrs et des
blessés
Plus d’un a donné sa
vie dans ce voyage mortel. Oday Al-Darawich,
du village de Dora, en est un exemple.
Il a été tué par un soldat de
l’occupation sioniste vers le mur de
séparation discriminatoire d’Ar-Ramadine,
il y a peu de temps. Plusieurs ouvriers
ont été blessés, plusieurs très
grièvement.
En fait, les forces
sionistes d'occupation guettent les
véhicules transportant les ouvriers,
vers Ar-Ramadine, pour les attaquer et
les poursuivre, dit Adham Al-Charha à
notre Centre Palestinien d’Information
(CPI).
C’est à partir de ce
point de rassemblement que les
poursuites commencent, ajoute-t-il : «
C’est de mes propres yeux que j’ai vu
les soldats de l’occupation sioniste
lâcher leurs chiens policiers vers des
ouvriers. Ils les ont attaqués et
blessés à tel point que nous avons cru
qu’ils sont morts. Nous regardions la
scène de loin sans pouvoir faire quelque
chose. Les soldats les observaient et un
quart de heure plus tard, ils les ont
arrêtés, pleins de sang ».
Les ouvriers
palestiniens de la Cisjordanie se
trouvent obligés d’aller travailler dans
les territoires occupés en 1948, défiant
tous les dangers. C’est la faute de
l’autorité de Ramallah, dit Al-Charha.
Cette autorité ne cherche point leurs
intérêts, ne fait rien pour eux, ne
bouge pas le petit doigt pour les
protéger de l’occupation sioniste et son
feu.
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