Rapport
Le réchauffement des relations
turco-israéliennes,
quel intérêt pour Gaza ?
CPI
Photo: CPI
Vendredi 8 juillet 2016
Gaza – CPI
Les relations turco-sionistes
ont connu un nouveau réchauffement,
question d’intérêts et d’encouragement
international. Cependant, toutes les
tentatives pour mettre fin au blocus de
Gaza n’ont pas abouti.
Notons que les relations
israélo-turques avaient connu une longue
période de froid, après l’attaque menée
par la marine sioniste contre le navire
turc Marmara qui portait, en 2010,
quelque 581 personnes solidaires avec la
bande de Gaza. Ces personnes venues
briser le blocus ont perdu dix de leurs
membres.
Afin que les relations
retrouvent leurs meilleurs jours, la
Turquie avait toujours exigé l’excuse de
l’Etat d’occupation, l’indemnisation des
victimes, la rupture du blocus de Gaza.
Après plusieurs années d’entêtement,
"Israël" a enfin accepté de présenter
ses excuses, de payer 20 millions de
dollars comme dommages et intérêts et
d’alléger le blocus de Gaza.
La première étape serait
l’échange d’ambassadeurs et la
permission de laisser entrer quelques
aides dans la bande de Gaza assiégée,
ont déclaré le premier ministre turc et
son homologue sioniste Netanyahou.
Gagnant-gagnant
Sur l’échiquier du
Moyen-Orient, on peut dire que les deux
Etats sont arrivés à assurer leurs
intérêts réciproques, de façon
équitable, gagnant-gagnant.
En effet, "Israël" est gagnant,
car l’Etat hébreu vit un véritable état
de crise, à cause des problèmes dans
lesquels se plonge la région toute
entière, confirme Dr. Nadji al-Batta,
expert en affaires sionistes, au
correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information (CPI). Puis
"Israël" voudrait sortir de son
isolement dans lequel il se laisse
engouffré par ses crimes perpétrés
contre le peuple palestinien. Quant à la
Turquie, elle a besoin de se pousser
loin dans les territoires occidentaux.
Le chercheur Mohammed Moslih
est sur la même longueur d’onde. Cet
accord assure les intérêts, sur tous les
niveaux sécuritaires, économiques et
politiques, de ces deux Etats membres de
l’organisation de l’OTAN.
Par cet accord, le parti turc
d’al-Adala (la Justice) s’assure le
pouvoir pour les années à venir, ajoute
Moslih. Et puis, la Turquie voudrait
assumer un rôle important au
Moyen-Orient, en particulier au niveau
de la cause palestinienne.
Netanyahou, premier
profiteur
Les bonnes relations avec la
Turquie sont très importantes pour
Benyamin Netanyahou, premier ministre
israélien, surtout que la Turquie a une
certaine influence dans la bande de
Gaza.
Netanyahou a beaucoup souffert
d’une sorte d’isolement international,
causé par les crimes et les politiques
sionistes, ajoute Mohslih. Et les
États-Unis ne cessaient de pratiquer
leurs pressions sur leurs deux alliés
pour qu’ils se rejoignent et qu’ils
retrouvent leurs intérêts perdus.
Ainsi, "Israël" retrouve un
partenaire fort et stratégique avec
lequel il a des accords économiques,
commerciaux, touristiques, entre autres.
Gaza et le
réchauffement diplomatique
En ce qui concerne la bande de
Gaza, le premier secours est venu de la
Turquie, secours humanitaire et puis
politique. On dirait que pour aller vers
le réchauffement diplomatique avec
l’entité sioniste, la Turquie avait
exigé pour Gaza une centrale électrique,
une centrale de dessalement de l’eau et
une ligne maritime reliant la Turquie à
Gaza, via le port d’Ashdod.
Il est vrai que la Turquie, dit
Nadji al-Batta, réagit selon ses
intérêts, mais elle fait beaucoup pour
Gaza, sur tous les niveaux, même
beaucoup plus que certains Palestiniens.
Pour certains, "Israël" a
accepté les conditions turques pour
adoucir le Hamas dans le but de pouvoir
ouvrir certains dossiers importants tels
que celui des soldats perdus et de la
question sécuritaire.
De son côté, le Hamas a besoin
d’alléger le cordon sécuritaire imposé
sur la bande de Gaza. Le Hamas
profiterait enfin d’un bureau
diplomatique turc installé à Gaza.
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