Rapport
La destruction des tunnels paralyse
la vie économique de Gaza
CPI
Photo:
CPI
Jeudi 8 mai 2014
Gaza – CPI
Devant une mosquée de
la ville de Khan Younes, dans la bande
de Gaza, Amer Aslih a mis un stand
simple pour vendre un peu de biscuits et
de fruits secs. Il s’était obligé à
faire ce travail, après la fermeture,
par l’armée égyptienne, des tunnels se
trouvant sous les frontières avec
l’Egypte.
Il est vrai que le
travail dans les tunnels était dangereux
et qu’il y avait beaucoup de victimes,
dit Aslih, 39 ans, mais via ce travail,
il pouvait apporter ce dont sa famille
de sept personnes avait besoin.
La fermeture des
tunnels l’a obligé à rester à la maison
pendant plusieurs mois, avant de décider
de faire ce travail simple de vendeur
ambulant, en espérant pouvoir mettre
quelque chose sous la dent de ses
enfants.
Chômage contre lui
La situation d’Aslih
n’est pas un cas isolé. C’est le cas de
milliers de travailleurs de la bande de
Gaza qui travaillaient directement ou
indirectement dans les tunnels détruits
par l’armée égyptienne.
En effet, l’armée
égyptienne a fermé ou détruit plus de
1300 tunnels, après son coup d’Etat mené
contre le président Mohammed Morsi, le 3
juillet 2013. Cette fermeture a affecté
toute la vie économique de la bande de
Gaza.
Hassan Hadayed
travaillait dans ces tunnels. Il gagnait
ainsi quelque mille shekels par jour.
Avec une telle somme, il pouvait
subvenir aux besoins de sa famille. Tous
ses efforts de trouver un emploi se sont
depuis voués à l’échec.
Un
niveau de chômage très élevé
Selon le bureau
central palestinien des statistiques, le
niveau du chômage, dans la bande de
Gaza, était de 28% ; après la
destruction des tunnels, il s’est élevé
à plus de 40%.
Dr. Moïn Rajab,
professeur d’économie à l’université
Al-Azhar de Gaza, confirme au
correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information (CPI) que la
fermeture totale des tunnels a coupé la
source de vie de Gaza.
« Les difficultés
touchent tous les domaines de la vie de
la bande de Gaza. Le nombre de
sans-emploi est monté. Directement :
ceux qui travaillaient dans les tunnels
n’en ont plus. Indirectement : tous ceux
qui travaillaient dans les projets basés
sur ce qui entraient via les tunnels.
Puis il y a la montée des prix des
produits de construction, du carburant
et de tous les produits de consommation.
Il y a aussi la baisse de la production,
de l’activité immobilière et de toute
les activités du marché », précise le
professeur.
Notons que les
tunnels sont devenus une partie
intégrante de l’économie de la bande de
Gaza, après le blocus sioniste imposé
contre Gaza, après la victoire du
mouvement du Hamas dans les élections
parlementaires de 2006.
Les
pertes sont partout
Selon les données de
l’union palestinienne d’entrepreneurs,
la fermeture des tunnels a poussé sur le
chemin du chômage une foule de plus de
trente mille personnes, dans le secteur
de la construction, en plus de quinze
mille personnes qui travaillaient
directement dans ou avec les tunnels.
Pour sa part, le
ministère de l’économie croit que
quelque 276 mille personnes sont
menacées de perdre leurs emplois, à
cause de cette fermeture.
Dans un rapport, le
ministère confirme que toute l’économie
de la bande de Gaza subit des pertes
inestimables.
Tout le monde dans la
bande de Gaza, civils et officiels, pose
la question fatale : comment faire pour
s’en sortir ?
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