Rapport
Les terrains de Silfit menacés
par une zone naturelle protégée
CPI
Photo:
CPI
Lundi 7 septembre 2015
Silfit – CPI
Les agriculteurs des villages de Kefr
Ad-Dik, Dir Astiya, Qarawat Beni Hassan,
à l’est de la ville de Silfit, voient
leurs terrains extorqués, cette fois non
par les moyens connus (rasage,
confiscation, interdiction d’entrée),
mais par une zone protégée. Cette zone
ne sera qu’un prélude pour que l’on
mette la main sur leurs terrains,
craignent les agriculteurs.
Alors que les statistiques
palestiniennes montrent clairement
comment les occupants sionistes, leurs
colons et leur armée ont déjà pratiqué
une mainmise malveillante sur de vastes
terrains du département de Silfit,
environ 70% de sa superficie, les zones
naturelles protégées sont devenues un
prétexte simple et confortable pour
dévorer encore plus de terres
palestiniennes fertiles.
Appropriation coloniale
Mme Amel Astiya Qoqech, présidente de
la municipalité de Dir Astiya, attire
l’attention sur ces réserves naturelles
prises par les autorités de l’occupation
sioniste comme prétexte afin de mettre
la main sur les terrains de la vallée de
Qana et afin d’élargir ses colonies.
C’est déjà le cas pour les colonies de
Yakir et Ayel Mtan et les autres huit
colonies encerclant la vallée.
En outre, les colons avaient mis la
main sur deux puits, vers la colonie de
Rafafa, a ajouté Mme Qoqech ; ils y
nagent comme bon leur semble. Les
occupants sionistes continuent également
à raser des terrains palestiniens, au
profit de la rue coloniale déviatrice
menant à la vallée de Qana.
Ali Mansour est un fermier du village
de Dir Astiya. Un jour, il a vu sa
liberté de travailler sa terre se faire
gravement réduire :
« Au début de l’année 2014, les
autorités de l’occupation sioniste, par
le biais de leur « autorité de la
nature », ont déraciné plus de 2000
semis d’olivier, prétextant que la
vallée de Qana est une zone naturelle
protégée. »
Une décision dangereuse
Dr. Khalil Al-Tofkaji, directeur de
la division des cartes, systèmes et
données de l’Association des Etudes
Arabes, confirme que les occupants
sionistes mettent la main sur des
terrains palestiniens en se basant sur
des lois « israéliennes » invitant à la
création de réserves naturelles. Il
attire aussi l’attention sur la décision
« israélienne » dangereuse qui divise la
Cisjordanie en six régions distinctes.
Pour sa part, le chercheur Khaled
Maali confirme que l’« autorité
israélienne de la nature » et ses
décisions quant aux zones naturelles ne
sont qu’un moyen pour chasser les
agriculteurs palestiniens de leurs
terrains pour mettre la main dessus. Les
occupants sionistes essaient d’oublier
que les agriculteurs palestiniens ont
bien gardé la nature et son équilibre,
l’équilibre entre leur travail et la
magnifique nature.
Désormais, souligne Maali, plus de
trente réserves naturelles dévorent plus
de 10 % des terrains de la Cisjordanie
dont trois dans le département de Silfit.
En 1983, l’occupation sioniste a déclaré
toute la vallée de Qana comme une
« réserve naturelle ».
En 2015, c’est la zone de Bir, à
l’ouest du village de Kefr Ad-Dik, qui a
été annoncée « réserve naturelle ».
Puis la région de Nabi Nottif a
également considéré une troisième « zone
protégée », une manière d’interdire aux
Palestiniens de continuer de travailler
leurs terres fertiles.
Les Palestiniens connaissent bien les
dangers de ces « zones naturelles
protégées ». Elles sont prises par les
occupants sionistes comme prétexte pour
extorquer plus de terrains palestiniens.
Tous ces agissements de la part des
occupants sionistes, résume finalement
Maali, viennent à l’encontre du droit
international et du traité de La Haye
qui interdisent de toucher la vie des
civils, de pratiquer des pressions sur
eux, sur leurs moyens de subsistance,
sur leurs emplois, de confisquer leurs
terres pour apporter des colons pour y
habiter.
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