Rapport
CPI
Photo: CPI
Mercredi 5 octobre 2016
Naplouse – CPI
La saison de l’olive représente un lien
fort entre le Palestinien et sa terre ;
elle représente son identité nationale,
et elle représente sa résistance contre
l’occupation.
Pour
les Palestiniens, le terme olivier est
un synonyme de Palestine, depuis la nuit
des temps. Pour les Palestiniens,
l’olivier est l’arbre de lumière. Le
terme olivier est présent d’une façon ou
d’une autre dans le quotidien des
Palestiniens, dit un écrivain
palestinien.
Pour
les Palestiniens, la saison de l’olivier
est une fête nationale, héritée d’une
génération à l’autre, beaucoup avant la
Nakba (la catastrophe de 1948). C’est un
tableau historiquement artistique. Sa
beauté se renforce avec la participation
à la cueillette de tout le monde,
surtout les enfants et les personnes
âgées.
La
Palestine produit parmi les meilleurs
huiles d’olive du monde, avec ses neuf
millions d’oliviers, en Cisjordanie et
dans la bande de Gaza, selon les
chiffres de l’organisation Oxfam.
Le
problème, c’est que les occupants
sionistes et leurs colons ne peuvent
guère voir les Palestiniens travailler,
en joie, profiter de leur terre, de
leurs oliviers. Avant et pendant la
saison de la cueillette, ils mènent
leurs agressions, avec une assistance de
bêtes sauvages. Ils coupent ou brûlent
les oliviers et volent leurs fruits ;
ils empêchent les fermiers d’atteindre
leurs terres.
Les
occupants sionistes ont déjà déraciné,
depuis 1967, plus d’un million et demi
d’oliviers, une façon de déraciner cet
arbre millénaire de la terre et de la
culture palestinienne.
L’ingénieur Fares al-Jabi, directeur du
Centre palestinien des recherches et du
développement agricoles, confie au
correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information que les
Palestiniens avaient produit, l’année
dernière 2015, plus de 20 mille tonnes
d’huile d’olive, et 26 mille tonnes en
2014. On s’attend à 16 mille tonnes
seulement cette année. La première
raison de ces baisses serait la chaleur,
selon al-Jabi.
Selon
le Bureau palestinien des statistiques,
l’olive constitue quelque 15% de la
production agricole palestinienne, qui
est d’un milliard de dollars,
annuellement.
Puis
la valeur de l’olive n’est pas
uniquement économique. L’olive a ses
dimensions symboliques, nationales,
identitaires. L’olive est un axe
important du conflit avec les occupants
sionistes quant à la terre et
l’identité.
Craintes
La
peur gagne les fermiers palestiniens, en
voyant la saison de l’olive approcher.
Approchent avec elle les agressions des
occupants sionistes et leurs colons qui
vont jusqu’à mettre le feu aux terrains
riches en oliviers ; tout est permis
pour appauvrir les Palestiniens.
Toutefois, les Palestiniens défient
toutes les agressions, tous les
affrontements, toutes les mesures
sionistes. Ils y font face, avec leurs
poitrines nues, et continuent à cueillir
leurs olives, dit le fermier Nimr Zahdi.
Zahdi
souligne que durant les saisons de
l’olive, les colons lâchent souvent
leurs chiens et leurs sangliers pour
faire peur aux fermiers palestiniens.
Ils volent les produits ou les
endommagent. Les soldats israéliens sont
là non pour protéger les victimes, mais
pour leur rendre la vie encore plus
difficile. Ils les chassent souvent de
leurs terres !
Il
appelle les autorités palestiniennes à
assumer leur devoir pour mettre fin à de
tels agissements. Il appelle également
les organisations locales et
internationales à venir à leur
rescousse.
Campagnes de solidarité
Pour
faire face à ces colons et leurs
agressions, le Bureau du secours
agricole du département de Naplouse fait
appel à des volontaires, dit Dirar Abou
Omar, directeur du Bureau.
Abou
Omar informe notre correspondant que
l’armée de l’occupation sioniste
interdit aux Palestiniens d’atteindre
leurs terres, sous prétexte que ce sont
des zones militaires fermées.
Les
agressions sont en augmentation, surtout
dans la saison de l’olivier et surtout
dans les zones de Bourine, Qariot, Beit
Forik, Yanoun et Qoussin.
Il
appelle enfin la société civile, les
universités, les écoles, les mairies,
les solidaires étrangers, tout le monde,
à venir aider les fermiers à ramasser
leur récolte.
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