Rapport
Page d’histoire : le dernier gardien
ottoman
de la sainte mosquée d’al-Aqsa !
CPI
Photo :
CPI
Vendredi 4 mai 2018
Istanbul – CPI
Il refusa appliquer
les ordres donnés de se retirer et
retourner en Turquie, en disant : « Al-Quds
au-dessus de tout ». Plusieurs décennies
plus tard, il ne quittait toujours pas
sa place de gardien. Il avait peur
d’attrister le Prophète (s) en laissant
tomber la première qibla de l’Islam. En 1982, il se
trouva obligé de quitter finalement la
mosquée d’al-Aqsa, non pour retourner en
Turquie, mais pour aller à sa dernière
demeure, à 93 ans. Ce soldat ottoman,
dix ans avant son départ, en 1972, le
journaliste Ilhan Bardaqji l’avait
rencontré pour entendre son histoire.
Dans son article,
le journaliste commence par parler de la
place des Douze mille lampes. Le sultan
ottoman Yawez Salim était présent dans
la sainte mosquée d’al-Aqsa, le jour de
l’annexion de la ville d’al-Quds à son
empire, le 30 décembre 1517. Il voulait
y accomplir la prière du soir et il
faisait sombre. Il demanda alors à ses
soldats d’allumer une lampe chacun. Dès
ce jour, la place prit son nom.
Quant au sergent
Hassan Afandi, les gens le prenaient
pour un fou. Il se mettait debout comme
une statue depuis des années, les yeux
toujours rivés sur la mosquée. Le
journaliste s’approcha de lui et le
salua. Le sergent étonna le journaliste
en lui répondant avec une langue turque
littéraire de l’Anatolie. Le sergent
parle de son histoire.
Lorsque l’empire
ottoman était tombé, l’armée turque
laissa une unité pour empêcher tout
pillage de la sainte ville d’al-Quds. «
Moi, j’ai insisté à être membre de cette
unité, dit l’ancien sergent. J’ai refusé
de retourner dans mon pays. »
Le vieux se
présentait comme un sergent du 20ème
corps, de la 36ème brigade, du 8ème
bataillon, du 11ème régiment de
l’infanterie de l’armée ottomane.
Le dernier des
gardes ottomans a ajouté :
« Nous sommes
restés dans la ville d’al-Quds, afin que
nos frères en Palestine ne disent pas
que l’empire ottoman les a laissé
tomber. Nous n’avons pas voulu rendre
triste la mosquée d’al-Aqsa, après
quatre siècles, rendre triste le sultan
des prophètes, notre Prophète (s). »
« Les longues
années se succèdent, poursuit le
sergent. Les longues années sont parties
en un clin d’œil. Mes collègues sont
partis auprès de leur Seigneur, chercher
Sa miséricorde, l’un l’après l’autre.
Nous étions au nombre de cinquante-trois
hommes, suite à une mort naturelle et
non par le feu de l’ennemi. »
A la fin de la
rencontre, l’ancien soldat ottoman posa
une demande insistance au journaliste
turc :
« Mon fils, lorsque
tu retourneras en Anatolie, rends-toi au
village de Sonjoq Tokat. Là-bas, tu y
trouveras l’officier Mostapha, celui qui
m’avait laissé gardien de la mosquée
d’al-Aqsa, un devoir. Appose une bise
sur ses mains à ma place et dis-lui :
Monsieur l’officier, le sergent Hassan
al-Aghdirli, chef du 11ème régiment
d’infanterie, gardien de la mosquée
d’al-Aqsa, est toujours à sa place
depuis votre départ, il est toujours
fidèle au poste et implore vos
bénédictions ! »
Le sergent Hassan
resta jusqu’à son dernier souffle
gardien de la mosquée d’al-Aqsa, loin de
sa patrie et sa famille, poussé par sa
fidélité, son courage, son honneur. La
mort avait pris ses collègues, l’un
après l’autre, avant de le prendre lui
aussi en fin de compte, en 1982, lui le
dernier Ottoman de la sainte mosquée
d’al-Aqsa.
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