Rapport
Les bâtons israéliens pourraient-ils
empêcher
les roues américaines de
tourner ?
CPI
Photo :
CPI
Dimanche 3 décembre 2017
Naplouse – CPI
Le gouvernement
israélien n’a pas perdu le temps ; il a
imposé ses conditions avant même que le
président américain Donald Trump déclare
son plan pour la région appelé « la
transaction du siècle ». Tzipi Hotovely,
vice-ministre des affaires étrangères, a
annoncé qu’il faudrait faire attention
aux conditions israéliennes avant
qu’"Israël" n’accepte un quelconque
plan. Les conditions
israéliennes se résument en quatre
points. Le contrôle israélien total sur
la région se trouvant entre la
Méditerranée et le Jourdain. Ne démonter
aucune colonie sioniste installée en
Cisjordanie. Garder al-Quds comme ville
unifiée et capitale éternelle de
l’entité sioniste. Ne pas permettre aux
réfugiés palestiniens de retourner à
leurs villes.
Ces quatre
conditions tueront logiquement toute
possibilité de construire un Etat
palestinien. Elles videront la cause
palestinienne de tout sens, en
appliquant la vision israélienne pour ce
qui est des colonies, de la ville d’al-Quds
et des réfugiés palestiniens.
Avec ces
conditions, les Palestiniens n’auraient
qu’une entité qui n’aurait aucun
contrôle sur ses frontières et aucunes
relations étrangères. Et l’autorité
palestinienne ne serait qu’une simple
administration, n’ayant pour mission que
l’organisation de la vie quotidienne et
la coordination avec l’entité sioniste
pour mater la résistance, et cela sur
40% de la Cisjordanie.
Une vision ancienne
En tout cas, cette
vision n’est pas nouvelle. "Israël"
s’oppose toujours à toute idée de se
retirer jusqu’aux frontières de 1967, de
partager la ville d’al-Quds, de partager
le contrôle de la vallée du Jourdain, et
il s’oppose au retour des réfugiés
palestiniens, souligne l’analyste
politique Antoine Chalhat.
Maintenant, la
balle est dans le camp de
l’administration américaine qui se donne
la mission de proposer un plan de
solution au conflit palestino-israélien.
Cette administration devra agir de
manière juste, loin de toutes conditions
israéliennes ou palestiniennes, pense
Chalhat.
Obstacles ou
soutiens ?
Ces déclarations de
responsables israéliens sont données
parallèlement à la normalisation
possible de certains pays arabes,
l’Arabie Saoudite en tête, avec
"Israël". "Israël" ne trouverait plus
d’intérêt à faire de concessions, même
des plus simples, aux Palestiniens,
pense pour sa part l’écrivain Djihad
Harb.
Harb pense que les
Israéliens ne voudraient aucunement de
négociations sérieuses. C’est pour cette
raison qu’ils mettent des obstacles
chaque fois que des discussions sont
proposées.
Finalement, la
solution américaine à venir « la
transaction du siècle » n’offrira rien
aux Palestiniens. On sait bien que cette
administration américaine est totalement
du côté des Israéliens. Cependant, ces
déclarations mettront les Etats-Unis
dans une position délicate sur la scène
internationale.
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