Rapport
Le massacre d’al-Ibrahimi, 22 ans après
:
la mosquée toujours résistante
CPI
Photo: CPI
Dimanche 3 juillet 2016
Al-Khalil (Hébron) – CPI
Le cheikh Adel Idris était
l’imam de la sainte mosquée d’al-Ibrahimi,
le jour du massacre perpétré contre ses
fidèles, il y a quelque vingt-deux ans,
par des terroristes sionistes. Il se
souvient de ces moments difficiles,
mortels, inoubliables malgré les longues
années passées. Il se souvient du bruit
des balles et des cris des fidèles.
Le cheikh Idris confie au
correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information (CPI) que son
cousin le martyr Thiyab al-Karki, qui
est tombé en martyre ce jour-là, l’a
informé que les soldats de l’occupation
l’avaient menacé, ainsi que tous les
fidèles, en leur disant : « Demain à
l’aube, vous allez voir ce qui vous
arrivera ! »
Et le lendemain, à l’aube du 15
Ramadan, le massacre a tué 29 fidèles et
a laissé 200 blessés, alors qu’ils
accomplissaient leurs prières. Le
massacre s’est étendu vers d’autres
zones d’al-Khalil pour pousser le nombre
de martyrs à plus de 50 personnes et le
nombre de blessés à plusieurs centaines
de Palestiniens.
A chaque commémoration du
massacre, les habitants palestiniens de
la ville d’al-Khalil confirme leur
résistance contre la judaïsation et la
confiscation de la mosquée d’al-Ibrahimi.
Ils viennent y accomplir leurs prières
et briser la barrière de la peur imposée
par les occupants sionistes.
Contre l’oubli
Cheikh Idris raconte :
« J’étais dans la position de
prosternation, lorsque j’ai entendu des
tirs. Un fidèle, du nom de Hasni ar-Rajbi,
m’a tiré et m’a demandé de proclamer la
grandeur de Dieu. A ce moment-là lors,
j’ai coupé ma prière et commencé à crier
Allah Akber, à travers les haut-parleurs
de la mosquée. »
Le terroriste sioniste Baruch
Goldstein, reprend cheikh Idris, est
entré par la porte principale et a
ouvert le feu sur les fidèles qui
accomplissaient leur prière, tuant 29
fidèles et en blessant 200 dont son
frère.
De plus, les soldats de
l’occupation sioniste ont fermé les
portes de la mosquée, afin d’empêcher
les fidèles de se sauver. Ils ont par
ailleurs interdit aux gens d’y entrer
pour sauver les blessés, souligne-t-il.
Plan pour diviser la
mosquée
Beaucoup croient que le
massacre avait été planifié d’avance,
dans l’objectif de mettre la main sur la
mosquée, de la diviser de façon à ce
qu’elle soit sous la maîtrise des juifs.
Le comité de Chamghar
Suite au massacre, les
autorités de l’occupation sioniste ont
mis en place la commission d’enquête de
Chamghar qui a décidé de diviser la
mosquée, en laissant 56% pour les juifs
et 44% pour les musulmans.
Depuis cette décision, ils ont
mis une barrière coupant le sanctuaire
en deux, donnant plusieurs zones aux
colons et ne laissant que la zone d’al-Ishaqiyya
aux musulmans. Les musulmans sont même
interdits de leur zone les jours de
fêtes juives.
En outre, les musulmans ne
peuvent pratiquer l’appel à la prière à
leur aise. Et la salle de prière se
trouve dans la partie prise par les
colons. Le muezzin est souvent agressé.
Activités contre la
judaïsation
Plusieurs activités sont
organisées, la commémoration du massacre
du saint sanctuaire d’al-Ibrahimi, des
rassemblements, des défilés vers la
mosquée de toutes parts, la prière dans
ses places.
Des dizaines de Palestiniens,
portant des chemises noires sur
lesquelles il est écrit « Résiste avec
ta prière ! », viennent de partout
d’al-Khalil, en souvenir du massacre.
Ismaël Abou al-Halawa,
directeur général des legs du
département d’al-Khalil, confirme que le
bureau des legs travaille beaucoup pour
inviter les fidèles à venir nombreux
dans mosquée d’al-Ibrahimi, main dans la
main avec les médias.
Nous cherchons, par ces
activités, à briser la barrière de la
peur chez les Palestiniens, dit Abou al-Halawa,
et à les appeler à venir dans la
mosquée, à pratiquer des pressions sur
les autorités de l’occupation afin
d’ouvrir les parties fermées de la
mosquée, à faire face à la judaïsation
et à la terreur imposée par les
autorités de l’occupation sioniste.
Les
rapports du CPI
Les dernières mises à jour
|