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Résistance
Institution Internationale al-Qods :
Aperçu précis sur la mosquée al-Aqsa
Manifestation à Gaza pour la libération d'al-Qods et de la
Palestine
Samedi 4 septembre 2010
Rapport annuel à
l’occasion de la commémoration de l’incendie de la mosquée al-Aqsa
Résumé
Depuis 2005,
l’Institution internationale d’al-Quds publie un rapport annuel
sur les dernières agressions et mesures relatives à la mosquée
al-Aqsa menées par l’occupation sioniste. Ce rapport observe les
agressions entre le 22/8/2009 et le 21/8/2010, en abordant la
judaïsation de la mosquée dans une approche globale, à partir de
quatre aspects. Le premier aspect étudie l’évolution de
l’idée de la présence juive dans la mosquée al-Aqsa, tant au
niveau politique et religieux que juridique. Le second
aspect traite des travaux d’excavations, constructions et
confiscations sous et aux alentours de la mosquée al-Aqsa et
montre leur évolution tout au long des récentes années ainsi que
leurs détails et leurs buts à partir des nouvelles données, au
moment où l’occupation est en train de fonder une ville juive
sous et autour de la mosquée, en installant une infrastructure
complète. Le troisième aspect traite de la présence juive
humaine et effective à l’intérieur de la mosquée et les
tentatives d’intervention dans son administration : il consigne
les assauts, les déclarations des personnalités officielles, des
extrémistes juifs et des appareils sécuritaires, en tentant de
comprendre leur finalité et la complémentarité des rôles de
toutes ces parties, unies pour réaliser le même but, qui est le
partage de la mosquée entre juifs et musulmans, le plus tôt
possible. Tout comme il consigne l’interdiction permanente de
restauration des parties de la mosquée, la limitation de
déplacement des employés des Awqaf qui représentent le bras
exécutif de ce département, en vue de paralyser sa fonction et
l’empêcher d’accomplir ses tâches, pour arracher l’exclusitivé
islamique de la mosquée au profit de l’autorité archéologique
israélienne. Il note également le contrôle de l’entrée à la
mosquée, les tentatives de l’occupation de modifier les règles
de la maîtrise de ses portes, et la limitation du mouvement des
fidèles selon leur lieu de résidence et leur âge. Le
quatrième aspect traite des réactions des principales
parties intéressées, la résistance, l’Autorité palestinienne,
les réactions officielles et populaires arabes et islamiques, et
étudie l’absence de dissuasion qui permet à l’occupation de
judaïser la mosquée et exécuter le plan de partage. Le rapport
se termine par des recommandations aux différentes parties
actives et concernées par le sort de la mosquée, en traçant des
lignes pour remettre en place la dissuasion, qui avait protégé
la mosquée tout au long des 44 années passées depuis son
occupation.
1 – Evolution de l’idée de la présence juive
dans la mosquée al-Aqsa
A – la
position politique
L’accession de Benyamin Netanyahou au poste
de premier ministre de l’Etat de l’occupation en 2009 a été le
principal événement ayant renforcé l’idée de la présence juive
dans la mosquée al-Aqsa, étant donné qu’il est le premier homme
politique dans cet Etat à appeler publiquement à concrétiser
cette présence. Depuis qu’il a accédé à ce poste, Netanyahou a
essayé de ne pas parler publiquement ou de prendre des mesures
ministérielles claires en vue de modifier la situation dans la
mosquée al-Aqsa, de crainte de susciter des pressions
américaines supplémentaires, mais il a donné le feu vert à
plusieurs ministres, députés ou hommes politiques influents,
sous la direction des extrémistes juifs, pour se rendre à la
mosquée et y prier, afin de maintenir sa coalition
gouvernementale et la base populaire qui la soutient. Les traits
de la politique adoptée par la coalition au pouvoir sont apparus
avec les déclarations de plusieurs ministres et députés
demandant le droit des juifs à entrer dans la mosquée, les
assauts répétés contre la mosquée par les représentants du
gouvernement et du parti Likoud, les plus importants étant
l’incursion du parlementaire Likoud Dani Danon le 21/7/2010,
ainsi que celle du dirigeant du Likoud Moshé Figelin le
1/7/2010, et sa déclaration, en sortant : « La situation
présente ne peut plus être acceptée… Les musulmans ont le droit
d’y entrer par milliers alors que les religieux juifs ne peuvent
y entrer que par petits groupes… Le waqf (le département
islamique des Awqaf qui administre la mosquée al-Aqsa) ne
possède pas ce lieu (la mosquée), qui appartient au peuple
juif ». Ce genre de déclarations et d’incursions s’est répété
tout au long de l’année.
Sur le plan des
négociations, le gouvernement de l’occupation a réussi, grâce au
soutien politique américain et la chute vertigineuse du plafond
politique officiel arabe et palestinien, à lancer des
négociations indirectes à partir du 3/3/2010 au moment où les
agressions incessantes et sans précédent assaillaient la mosquée
al-Aqsa et où la situation générale était embrasée dans al-Quds.
Ceci a renforcé l’idée affirmant que la ville d’al-Quds était
hors des négociations, et que les modifications en cours dans
al-Quds et la mosquée al-Aqsa sont « une affaire interne » et
non soumises à un processus de négociations ou d’interventions
étrangères. L’occupation tente aujourd’hui de consolider son
acquis en refusant ce que la direction de l’Autorité
palestinienne nomme « une référence claire pour les
négociations », insistant sur l’idée de négociations « sans
conditions préalables », dans le sens où elle n’est pas tenue de
respecter un calendrier préalable, l’obligeant à discuter une
question précise, et notamment le sort de la ville d’al-Quds ou
de la mosquée al-Aqsa, ce qui est d’ailleurs en train d’être
réalisé.
D’autre
part, les autorités de l’occupation ont préservé des acquis
politiques et ce qu’elles avaient réalisé sur le terrain au
cours des années précédentes, avec la neutralisation de la
résistance en Cisjordanie et à Gaza, empêchée de risposter
directement à ce qui se passe dans al-Aqsa tout en accumulant
d’autres acquis, qui lui permettent de modifier la situation
dans la mosquée. L’occupation a visé sheikh Raed Salah et est
parvenue à l’emprisonner sous le coup d’un jugement du tribunal
du 25/7/2010, entérinant l’isolement des directions populaires
maqdisies loin de la mosquée al-Aqsa par l’intermédiaire de
décisions répétées d’interdiction d’entrée à la mosquée.
Au niveau extérieur, le gouvernement de
l’occupation a facilité les contacts entre les associations
juives extrémistes et l’administration américaine pour faire
adopter à cette dernière le point de vue concernant le droit des
juifs sur la mosquée al-Aqsa. En effet, une rencontre a eu lieu
entre un grand responsable de la Maison Blanche avec des
représentants des associations le 14/3/2010, tout comme a été
gelée la discussion de l’initiative de l’administration d’Obama
pour faire de l’ancienne ville un lieu ouvert aux fidèles des
trois religions, initiative qui a suscité, au cours de l’année
passée, l’agitation de plusieurs parties concernées.
B – La
position religieuse
Jusqu’en 1967, date à laquelle la mosquée al-Aqsa
a été occupée, il y avait unanimité parmi les rabbins juifs pour
interdire l’entrée de la mosquée al-Aqsa – appelée le mont du
temple – mais cette unanimité fut remise en cause après la
guerre de 1967, lorsque certains rabbins ont considéré que la
victoire réalisée était un signe divin pour les Juifs pour
commencer à construire « le troisième temple ». Au début des
années 90, le front des rabbins appelant à l’entrée des juifs
dans la mosquée commence à s’élargir et l’assaut de la mosquée
par Sharon en 2000 a représenté un tournant essentiel, de
nombreux rabbins s’étant ralliés à ce front, qui rassemble
depuis 2007 la majorité des rabbins que les juifs dans l’Etat
prennent pour références.
L’évolution la
plus notable au cours de la période observée par le rapport est
le changement de l’attitude de certains rabbins « haridim » -
les juifs non sionistes – qui constituaient la principale
coalition opposée à l’entrée des juifs au « mont du temple ».
Depuis le mois de novembre 2009, des groupes de haridim
commencent à assaillir la mosquée, de manière régulière, et sous
forme de groupes composés de 5 à 30 personnes,
dans un climat de complaisance évidente de la part de la police
de l’occupation comme pour encourager ce courant à poursuivre sa
nouvelle orientation. L’exemple le plus clair s’est déroulé le
25/5/2010, lorsque la police de l’occupation a autorisé, pour la
première fois, un rabbin haridim à accomplir le culte entier de
la prière juive, et de se prosterner entièrement face au Dôme du
Rocher, en pleine journée, sans l’en empêcher ou permettre aux
gardiens de la mosquée al-Aqsa de le chasser, bien que
l’accomplissement de ces cultes soit une violation de la
décision de la cour suprême israélienne qui a autorisé les juifs
à entrer dans la mosquée à condition de ne pas accomplir de
culte apparent de la prière au moment de la prière des
musulmans.
De même, l’année
dernière a été le théâtre de l’assaut de la mosquée le plus
large mené par un groupe de rabbins
depuis son occupation en
1967 : un groupe de 40 rabbins a investi la mosquée le 10 mai
2010,
à la veille de la célébration par l’Etat de l’occupation de son
occupation de toute la ville d’al-Quds. Quant aux associations
actives qui appelent à la construction du troisième temple et
qui préparent ses outils et son infrastructure, elles ont
intensifié leurs activités au cours de cette année et ont
inauguré « la journée de conscientisation sur le temple », qui
serait le 16 mars de chaque année, où des activités sont prévues
pour exercer des pressions sur le gouvernement de l’occupation
« pour autoriser les non-musulmans à prier dans le mont du
temple ». La période couverte par le rapport a assisté à
l’organisation d’activités pour célébrer toutes les fêtes et les
occasions juives à l’intérieur de la mosquée al-Aqsa, aucune de
ces occasions n’étant écartées sans que l’appel ne soit lancé
pour investir la mosquée, y compris la commémoration de la
visite du rabbin Mousa b. Maymoun à al-Quds, visite qui est
cependant historiquement contestée à la base.
C – la
position juridique
Après les
développements successifs, dès 1993 où la cour suprême de
l’occupation a considéré « le mont du temple lieu le plus sacré
pour les juifs », se référant à un texte blblique affirmant
qu’il est « le cœur de l’Etat d’Israël et une partie indivisible
de son territoire », ainsi que sa décision en 2003 d’autoriser
les juifs à entrer dans la mosquée, avant de leur accorder le
droit d’y prier à des heures différentes de la prière des
musulmans, en 2005, l’année passée a assisté à deux
développements importants sur le plan juridique : le tribunal a
émis le 4 octobre 2009 la déclaration suivante, jugeant un
musulman lors des affrontements dans la mosquée al-Aqsa : « il
est possible d’arrêter la personne indiquée en vue de préserver
les valeurs essentielles, y compris le droit d’accomplir les
prières, après autorisation de la police et la nécessité de leur
assurer la protection ». Ce texte émanant du tribunal
représente, pour l’appareil exécutif qu’est la police, une
modification entière de ses tâches qui, après avoir été chargée
d’assurer la protection de la mosquée contre les agressions des
colons, est désormais chargée d’assurer la protection des colons
lorsqu’ils investissent la mosquée.
Le second développement est représenté par le
recours de l’association « les gardiens du temple » auprès de la
cour suprême de l’Etat de l’occupation pour permettre aux juifs
de présenter des offrandes lors des pâques juives dans les cours
de la mosquée al-Aqsa, la cour suprême ayant répondu, à la
demande du procureur général, que « les offrandes dans la
mosquée al-Aqsa auront des conséquences négatives sur la
sécurité et la stabilité dans la région, notamment dans les
temps présents » ce qui veut dire que la cour n’a pas rejeté la
question mais l’a repoussé car le gouvernement n’est
actuellement pas capable d’affronter les protestations et les
affrontements qui peuvent en découler.
2 – Les excavations et les constructions sous
et autour de la mosquée
A – Les
excavations
Tous les faits
enregistrés au cours de la période couverte par le rapport
indiquent que les excavations et la construction de la ville
juive sacrée forment la priorité de l’occupation, dans la ville
d’al-Quds, qui se comporte sans susceptibilité ni crainte des
réactions palestiniennes, arabes ou islamiques. La vitesse des
excavations s’est intensifiée du double, à peu près, et
l’occupant a inauguré au cours de l’année passée 9 nouveaux
sites d’excavations, soit 80% de plus que l’année précédente, et
la superficie des excavations près de la mosquée s’est élargie
pour atteindre l’extrême partie de l’ouest de l’ancienne ville.
Et le nombre des sites des excavations sous la mosquée est passé
à trois.
Il faut remarquer que l’occupation a consacré
toutes les parties actives dans al-Quds pour poursuivre les
excavations. La municipalité de l’occupation intègre les travaux
de judaïsation de la zone dans ses plans officiels, elle prend
en charge la tâche de vider les lieux visés et d’assurer la
couverture légale pour les activités des associations de colons,
comme pour le quartier de Wadi Helwa, au sud de la mosquée
al-Aqsa, où l’occupant a l’intention de mettre la « ville de
David », la municipalité ayant conçu un plan d’occupation des
sols dans le quartier où 70% de ses terres seront confisquées,
une grande partie d’entre elles seront consacrées à la
construction des cimetières et des mausolées juifs.
Quant à la police de l’occupation, elle
assure la protection de la sécurité des colons et des équipes
des excavations, même s’ils provoquent ou agressent la
population. L’Etat de l’occupation a montré qu’il était prêt à
mener des affrontements violents avec la population maqdisie
pour assurer la poursuite des excavations, alors qu’il évitait
les affrontements auparavant. Le quartier de Silwan, au sud de
la mosquée al-Aqsa, a été le théâtre des affrontements les plus
violents, notamment aux mois de mars et de mai 2010, au cours
desquels la police de l’occupation a arrêté des dizaines de
maqdisis, y compris un grand nombre d’enfants.
La période couverte par
le rapport montre que 9 nouveaux sites d’excavation ont été
inaugurés, 4 au sud de la mosquée, 4 à l’ouest et un site au
nord, ce qui fait au total 34 sites, dont 21 en action et 13
achevés. Du point de vue géographique, 15 sites au total se
trouvent au sud, 17 à l’ouest et deux au nord de la mosquée.
1 – les
excavations au sud de la mosquée
Ces
excavations ont pour but de trouver ce qui s’appelle « la ville
de David », une ville qui s’étendrait, selon les allégations
sionistes, de Ayn Silwan au sud jusqu’aux murs de la mosquée au
nord. La partie principale responsable de ces excavations est
l’association Elaad. Au cours de cette période, 4 nouveaux sites
ont été inaugurés et l’action se poursuit dans les 7 autres
sites. Au total, 15 sites d’excavations se trouvent au sud de
la mosquée, 11 en action et 4 achevés.
2 – les
excavations à l’ouest de la mosquée
La partie
ouest de la mosquée al-Aqsa est considérée comme le nerf
principal de la ville juive que l’occupation construit sous la
mosquée. La plupart des lieux à visiter s’y trouvent, et la
route qui relie le sud de cette ville à Silwan et le nord, sous
la voie Dolorosa, s’y trouve également, de même que la plupart
des accès à cette ville. L’association « protection du
patrimoine du mur des lamentations » est la principale
responsable de ces excavations dans cette partie. 4 nouveaux
sites ont été ouverts, faisant au total un ensemble de 17 sites
d’excavation, 8 en action et 9 achevés.
3 – les
excavations au nord de la mosquée
Les excavations
s’étendent tout le long des murs de la mosquée, commençant à
partir de Bab Hatta à l’est jusqu’à l’angle nord-ouest de la
mosquée. Elles ont pour objectif de relier la ville juive à la
Via Dolorosa, en vue d’unifier les tours touristiques entre
lieux chrétiens et la ville juive, les intégrant ainsi comme un
tout dans la ville d’al-Qods, et entériner l’idée du patrimoine
judéo-chrétien commun de la ville. Au cours de la période
couverte par le rapport, un nouveau site a été ouvert, au nord
de la mosquée, ce qui fait au total deux sites d’excavations,
tous les deux actifs.
B –
Constructions et confiscations des terres autour de la mosquée
Par les constructions et les confiscations de
terres autour de la mosquée al-Aqsa, l’Etat de l’occupation vise
à ajouter un caractère juif à l’environnement de la mosquée, à
intensifier la présence juive dans la mosquée, ces constructions
devenant le point de départ vers al-Aqsa : centres de
rassemblements pour investir la mosquée, ou moyens de couverture
pour masquer les excavations ou assurer la présence sécuritaire
dans la mosquée.
Au cours de la période couverte par le
rapport, la construction de bâtiments juifs aux alentours de la
mosquée a connu un bond qualitatif avec l’ouverture par
l’occupant de la synagogue de la ruine (al-Kharab) à l’ouest de
la mosquée al-Aqsa, pour représenter le symbole juif de
l’ancienne ville, parallèlement à la mosquée al-Aqsa et l’Eglise
du St Sépulcre, symboles de l’islam et du christianisme. Avant
l’ouverture de la synagogue, un journaliste du quotidien Haaretz
avait lancé l’histoire d’une prophétie ancienne à propos de la
construction du « troisième temple », une semaine après la
construction de la synagogue de la ruine. Cet article avait
suscité un large remous médiatique, entraînant l’élargissement
du mouvement de protestation dans les monde arabe et islamique
contre l’inauguration de la dite synagogue, même si les groupes
juifs agissant pour la construction du « troisième temple »
avaient démenti cette prophétie pour éviter à la fois la colère
populaire et la déception du public sioniste extrémiste.
Quoiqu’il en soit, l’inauguration de la synagogue de la ruine a
été accueillie par des réactions arabes et islamiques
acceptables, mais tardives, qui n’ont pas empêché
l’inauguration, mais au moins réduit le niveau de l’intérêt et
de la présence officielle prévue, la police de l’occupation
ayant été contrainte de reporter les manifestations des
extrémistes juifs prévues pour le jour suivant.
Au cours de cette
période également, l’occupation a approuvé la construction de
deux synagogues encore plus proches de la mosquée al-Aqsa que la
synagogue de la ruine, la première dans le lieu de prière du
musée islamique qui se trouve à l’intérieur des cours de la
mosquée al-Aqsa, le comité local de la planification et de la
construction de la municipalité (sioniste) d’al-Qods a approuvé
sa construction en décembre 2009 pour être la seconde synagogue
construite à l’intérieur de la mosquée al-Aqsa, après celle
construite dans le lieu de prière de l’école tankaziyya.
Quant à la
seconde synagogue dont la construction a été approuvée aux
alentours de la mosquée al-Aqsa c’est la synagogue « fierté
d’Israël »,
le plan de sa construction a été dévoilé en avril 2010 ; elle
est située à moins de 200 mètres de la mosquée. Le plan prévu de
sa construction montre que sa superficie sera de 300 mètres
carrés, sur une hauteur de 27 mètres, comprenant quatre étages
et six parties. En cas de construction, cette synagogue sera la
construction la plus élevée dans la vieille ville.
Outre des
synagogues, l’occupation a inauguré le musée du « troisième
temple » dans la partie sud-ouest de la place al-Bouraq.
Ce musée a pour fonction de propager le récit juif de l’histoire
d’al-Qods, et diffuser l’idée de la construction du « troisième
temple » au sein du public juif et occidental. Le musée est
composé de quatre étages et comprend des salles de conférences,
une synagogue, des salles de fêtes, et sur son toit a été
installé le plus grand modèle du « troisième temple » dans le
monde. Il se trouve juste en face de la porte al-Maghariba.
Tous ces bâtiments et
ces symboles juifs dont la construction a été approuvée ou qui
ont été inaugurés au cours de la période couverte par le
rapport, montrent les efforts sérieux de l’occupation pour
judaïser l’ancienne ville et ses symboles, mais en même
temps, ils indiquent sa confiance en sa capacité à exécuter ses
plans, aussi grands soient-ils, faisant fi de toute réaction ou
pression, et de ce fait, ces projets seront encore plus immenses
dans l’avenir et encore plus proches de la mosquée al-Aqsa. Il
n’est pas exclu, si la situation se développe de cette manière,
que l’occupation commence de grands projets comme la synagogue
« sacralité de la lumière » que le projet « Urshalim en
premier » avait prévu en 2008, et qui est prévu pour être
construit au-dessus du tribunal islamique, jouxtant le mur ouest
de la mosquée al-Aqsa.
Troisièmement : Concrétiser la présence juive
à l’intérieur de la mosquée al-Aqsa et intervenir direction dans
son administration
Les incursions dans la mosquée constituent la
boule de neige qu’utilisent les associations et groupes juifs
extrémistes appelant à changer la situation présente dans la
mosquée al-Aqsa, pour relever sans cesse le niveau de leurs
revendications. Pendant qu’ils organisent des incursions
collectives et répétées, le gouvernement et le régime judiciaire
leur apportent la couverture politique et juridique nécessaire,
et la police israélienne leur assure la protection, concrétisant
ainsi sur le terrain les transformations progressives des
positions politiques et juridiques en mesures pratiques, qui
ouvrent la voie aux modifications de la situation présente dans
la mosquée al-Aqsa et à la négation de l’exclusivité islamique
de son administration. Cette stratégie globale est nettement
visible au cours de la période couverte par le rapport.
1 –
Incursions et déclarations des personnalités officielles
Au cours de
cette période, six incursions ont été menées par des
personnalités officielles,
de manière
suivante :
1 – trois incursions successives menées par
de hauts responsables et des techniciens de l’autorité
archéologique israélienne entre le 6 et le 8/3/2010, où ils ont
parcouru tous les lieux de la mosquée, observé avec précision et
utilisé des appareils de mesure au laser.
2 – trois incursions menées par des députés
du parti Likoud et de l’Union nationale. Le 10/5/2010, trois
députés de l’Union nationale ont investi la mosquée al-Aqsa à
l’occasion de la commémoration par l’occupant de « l’unification
d’al-Qods », et le 1/7/2010, Moshe Fegline, chef du bloc
parlementaire du Likoud, est entré à la mosquée sous la
protection d’importantes forces de la police ; le 21/7/2010, qui
correspondait à « la commémoration de la ruine du temple », Dani
Danon, parlementaire membre du Likoud, a investi la mosquée. Les
députés ont fait des déclarations, après avoir investi le lieu,
appelant à modifier la situation présente de la mosquée et à la
partager entre musulmans et juifs.
2 –
Incursions et déclarations des extrémistes juifs
Le nombre des
incursions menées par les extrémistes juifs et les associations
coloniales extrémistes est de plus de 36,
la plupart s’étendant sur de longues heures ou toute une
journée. Il nous faut indiquer que les incursions des petits
groupes sont quasi-permanents et quotidiens, ce rapport ne
pouvant les énumérer.
Après analyse de ces incursions et de leurs
objectifs, nous pouvons affirmer que l’année dernière a assisté
à une évolution sans précédent des incursions et assauts, de par
leur quantité ou de leur ampleur, et même une évolution
stratégique du fait des parties juives extrémistes appelant aux
incursions.
1 – il semble
que les organisations juives extrémistes cherchent à entériner
« le mont du temple » en tant que centre de la vie religieuse
juive.
Elles ne laissent aucune commémoration juive ou fête sans
appeler à assaillir la mosquée, que ce soit la « fête du
pardon » le 27/9/2009, qui a assisté au premier encerclement des
fidèles dans la mosquée, ou « la fête des trônes », le 4/10/2009
qui a assisté au second encerclement des fidèles, ou « la
commémoration de l’ascension de Musa b. Maymoun au mont du
temple », le 25/10/2009, bien que les sources juives contestent
la survenue même de cette visite, et d’autres fêtes ou
commémorations, le 28/2/2010 et le 21/7/2010.
2 – Ces
incursions sont l’occasion de rassemblements religieux de plus
en plus massifs ;
le 10/5/2010, une incursion a été menée par plus de 40 rabbins,
qui ont signé ensuite une pétition demandant au premier ministre
de mettre « le mont du temple » dans la liste du patrimoine
juif, liste incluant la mosquée Bilal b. Rabah à Bethlehem, la
mosquée Ibrahimi à al-Khalil et plusieurs autres sites non
dévoilés.
3 – Les
organisations juives extrémistes tentent, avec la coopération de
la municipalité de l’occupation, d’entériner le fait que les
portes et les murs externes de la mosquée al-Aqsa soient des
places pour les festivités, à toutes les occasions
nationales et religieuses. La porte Thulathiya, au sud de la
mosquée et le secteur des palais omeyyades ont été le théâtre de
plusieurs festivités et rites assourdissants le 16/12/2009, où
les extrémistes ont essayé de transférer ces festivités à
l’intérieur des places de la mosquée, mais les gardiens ont
réussi à les en empêcher. La porte Qattanine a assisté à des
festivités similaires les 8/1/2010 et le 16/1/2010.
4 – Deux tentatives
armées ont eu lieu en direction de la mosquée, la première
le 1/11/2009 lorsque les gardiens de la mosquée et les citoyens
palestiniens ont réussi à maîtriser un extrémiste juif portant
des armes qui essayait de s’infiltrer dans la mosquée, voulant
probablement recommencer le massacre de la mosquée Ibrahimi,
lors de la prière de l’aube. Et le 2/1/2010, les confessions
d’un extrémiste juif ont été dévoilées, disant qu’il planifiait
le bombardement du bâtiment de la mosquée Qibali par une fusée
Hawn, tout comme il a avoué avoir exécuté divers crimes envers
des Palestiniens, tout au long des treize années précédentes.
3 –
Incursions et autorisations des appareils sécuritaires
Un grand changement est intervenu dans le
rôle dévolu aux appareils sécuritaires de l’occupation. Ceux-ci
avaient pour rôle d’empêcher les extrémistes juifs d’investir et
d’agresser la mosquée al-Aqsa alors qu’à présent, ils les
protègent et les soutiennent dans l’exécution de ces agressions.
Le rôle des appareils sécuritaires de l’occupation peut être
perçu dans deux parcours :
D’abord,
assurer une couverture sécuritaire aux incursions : aucune de
ces incursions n’a eu lieu (plus de 36) sans être accompagnée et
protégée par une présence massive de la police de l’occupation,
et la plupart du temps, le rôle des forces attaquantes de la
mosquée était plus visible que celui des forces ayant appelé à
l’incursion. Les forces connues sous l’appelation « force du
mont du temple » semblent avoir accumulé une expérience
particulière dans la domination de la mosquée et de toutes ses
places. Lors de l’incursion du 3/10/2009, les forces de
l’occupation ont encerclé la mosquée et ses places pendant huit
jours, et lors de l’attaque du 25/10/2009, les forces sont
entrées dans les places et ont fermé les portes de la mosquée
Qibali aux fidèles, dominant les places et la pièce de la
gestion du son ; elles ont coupé les fils des haut-parleurs pour
empêcher les communications entre la mosquée et l’extérieur et
brûlé le moteur électrique. Lors de l’assaut du 28/2/2010, elles
sont entrées dans les places en les dominant totalement, fermant
la mosquée Qibali face aux fidèles et permettant aux colons
d’entrer et de circuler librement dans la mosquée et y célébrer
leurs cultes. Le 5/3/2010, ces forces ont intentionnellement
investi la mosquée après la prière du vendredi pour évaluer leur
capacité à maîtriser les places de la mosquée en présence d’un
grand nombre de fidèles, faisant plus de 60 blessés parmi les
fidèles et les équipes de secours. Elles pourraient intervenir,
à l’occasion la plus proche, et investir la mosquée pour
évaluer sa capacité à faire entrer les colons en les protégeant,
un jour de vendredi. Nos conclusions sont confirmées par la
découverte de manœuvres exécutées par ces forces le 21/2/2010
dans les plaines du nord de la Palestine autour de modèles
réduits fictifs de la mosquée, en cas d’affrontements dans ses
places.
Ensuite,
des incursions ont été menées pour des motifs particuliers.
Celles-ci ont augmenté pour atteindre le chiffre de 15. Ces
provocations ont pris les formes suivantes :
1 – des tournées d’observation pour collecter
les informations : les membres des services de renseignements de
l’occupation observent des parties de la mosquée, examinent son
infrastructure comme cela a eu lieu lors de trois incursions
menées au mois de novembre 2009, après avoir encerclé les
fidèles dans la mosquée pendant huit jours.
2 – Incursion aux sièges des institutions à
l’intérieur de la mosquée, comme celle qui a eu lieu au siège du
comité de la zakat, le 14/2/2010.
3 – Des agressions
provocatrices avec l’intention d’outrager les sacralités
musulmanes, comme l’agression contre le toit de la mosquée
Qibali au cours de la prière le 8/6/2010, et l’exemple qui a
été découvert par l’un des gardiens de la mosquée, le 13/2/2010,
racontant qu’un des soldats a intentionnellement uriné dans
plusieurs endroits de la mosquée, notamment aux portes al-Rahma,
al-Ghawanma et al-Maghariba et affirmant que les gardiens
trouvent quotidiennement des traces d’urines dans plusieurs
endroits de la mosquée.
L’examen du
comportement des appareils de la police et des services de
renseignements, en tant qu’appareils exécutifs, annonce le
niveau de la décision politique prise concernant l’avenir de la
mosquée et le niveau avancé de son application. Les mesures
citées et précisément celles qui accompagnent les incursions des
extrémistes juifs confirment ce que le rapport avait prédit
l’année passée, que la décision politique de la division de la
mosquée a déjà été prise, et que le gouvernement de l’occupation
prépare le terrain et achève les mesures sécuritaires et
juridiques pour appliquer la décision de diviser la mosquée. Il
attend juste que les circonstances lui soient appropriées et
s’assurer de la capacité totale à l’exécuter.
Quatrièmement : les réactions à l’évolution
de la situation dans la mosquée al-Aqsa
L’étude précise des réactions de la
résistance palestinienne, de l’Autorité palestinienne ou des
Etats arabes ou islamiques au cours de l’année passée montre que
ces réactions ne sont plus seulement descriptives, dépourvues de
solution ou de vision politique, mais elles mettent en garde
contre ce qui se déroule dans la mosquée al-Aqsa et les dangers
qui la guettent, tout en tentant de prévoir ce qui pourrait
advenir et demandent aux autres d’adopter des positions
politiques et de réagir en fonction. La résistance palestinienne
et l’autorité palestinienne ont conjointement fait porter la
responsabilité aux Etats arabes et islamiques, sans cependant
présenter une vision claire ou une position politique en vue de
mesures concrètes pour protéger la mosquée al-Aqsa. Quant aux
Etats arabes et islamiques, ils ont fait porter la
responsabilité à la communauté internationale et aux
Palestiniens, leur demandant de prendre des mesures concrètes en
vue de protéger la mosquée al-Aqsa pour préserver les chances de
la paix dans la région, et en demandant aux Palestiniens d’en
finir avec l’état de division pour qu’ils puissent, de leur
côté, les aider et les soutenir.
A – La
résistance palestinienne
Depuis la révolution de Mawsam Nabi Moussa en
1920, la révolution d’al-Bouraq en 1929, en passant par le
massacre d’al-Aqsa et ses conséquences en 1990, le soulèvement
d’al-Aqsa en 1996 jusqu’à l’intifada al-Aqsa en 2000, la
résistance est parvenue à instaurer une équation de dissuasion
avec l’occupant, où tout agression ou atteinte contre la mosquée
al-Aqsa se réflétait directement sur le terrain, ou bien par des
affrontements populaires ou par des actes militaires. Cette
équation a quasiment représenté la seule force de dissuasion
contre la judaïsation pendant plus de 44 ans, mais elle a
commencé à s’épuiser dès 2005, et l’occupation a concrètement
senti sur le terrain qu’il ne payait plus le prix des mesures de
judaïsation de la mosquée al-Aqsa. Aujourd’hui, cinq ans après
cette nouvelle équation, les dirigeants de l’occupation
ressentent clairement qu’ils sont devant une occasion historique
pour judaïser la mosquée al-Aqsa et faire passer toutes les
mesures possibles avant que la situation présente ne soit à
nouveau bouleversée, situation dans laquelle ils se sentent à
l’aise puisqu’elle est dépourvue de toute dissuasion envers eux.
Au cours de l’année
dernière, l’occupation a entériné la séparation entre d’une part
l’agression sur la mosquée et d’autre part la réaction de la
résistance. La fréquence de ses agressions et son encerclement
de la mosquée ont atteint un niveau sans précédent tout au long
des 44 années d’occupation de la mosquée. L’occupant a encerclé
la mosquée pendant plusieurs jours, il a tiré des coups de feu
sur les fidèles, il en a blessé des dizaines, il a brûlé le
moteur électrique spécial de la mosquée, détruit la chambre
technique qui gère le son, et par conséquent, stoppé l’appel à
la prière pendant un jour entier. Ces actes n’ont pas été suivis
de réactions, hormis le soulèvement populaire au mois de mars
2010 qui a rappelé aux décideurs sionistes la possibilité de
payer le prix réel de ces agressions contre al-Aqsa. Grâce à
la coopération sécuritaire avec les appareils de la sécurité de
l’Autorité palestinienne, l’occupant est parvenu dans une grande
mesure à lier et à réduire les bras de la résistance, en
Cisjordanie et, après la guerre contre Gaza, il a réussi à
imposer, à la
résistance dans la bande de Gaza, une nouvelle équation, celle
de la confrontation globale ou de la tranquillité globale. La
résistance palestinienne assiste depuis lors à une phase qu’elle
n’a jamais connue depuis l’occupation britannique de la
Palestine en 1917, en devenant incapable de réagir directement
aux agressions de l’occupation contre la mosquée al-Aqsa.
La différence entre le
discours politique de la direction de la résistance et ses
porte-paroles d’une part et entre ses actions sur le terrain, a
été manifeste. Les déclarations des dirigeants politiques au
mois de septembre 2009 suite au premier encerclement des fidèles
dans la mosquée, appelant la résistance à réagir aux agressions
par tous les moyens, sont restées lettre morte en réalité, avant
que le ton ne change. Au cours de l’encerclement de la mosquée
en octobre 2009, la direction politique de la résistance a
appelé les masses arabes et islamiques à agir pour défendre al-Aqsa.
Le discours politique de la résistance s’est intensifié à plus
d’une occasion au cours de l’année passée, et notamment en mars
lors de l’inauguration de la synagogue de la ruine, ces
déclarations ayant considéré que l’inauguration « est une
proclamation de guerre », « un prélude à la destruction de la
mosquée al-Aqsa », mettant en garde contre la menace d’une
explosion de la région et le déclenchement d’une troisième
intifada, mais il est clair que cette intensification a refleté
surtout la gravité de la situation, mais les dirigeants
politiques de la résistance n’ont trouvé autre que de hausser le
ton en paroles, sans que cela ne soit suivi d’actions sur le
terrain.
Cette évolution a renforcé au plus haut
degré le sentiment de tranquillité chez l’occupant, qui est
désormais sûr que cette équation qu’il est parvenue à imposer en
Cisjordanie grâce à la coordination sécuritaire avec les
appareils de l’autorité palestinienne, et à Gaza, à cause de la
dernière guerre, lui procure une occasion historique pour
modifier aujourd’hui la situation présente dans la mosquée al-Aqsa
et imposer le projet de sa division entre musulmans et juifs.
B –
L’autorité palestinienne
Quiconque a examiné le
comportement de la direction politique de l’Autorité
palestinienne et de l’OLP au cours de l’année passée n’a pas
beaucoup de mal à conclure que la situation de la mosquée al-Aqsa
ne fait pas partie des priorités de cette direction. La
coordination sécuritaire avec l’occupant n’a pas été interrompue
pendant l’année et l’évolution du processus des négociations
indirectes n’a absolument pas été affecté par les agressions sur
al-Aqsa. Cela a été clairement manifeste en plus d’une
occasion, dont la plus importante a été la rencontre entre le
président Mahmoud Abbas et le premier ministre de l’occupation
Benyamin Netanyahou à New York le 23/9/2009, au moment où les
groupes juifs extrémistes incitaient à entreprendre l’une des
plus graves et des plus importantes incursions de la mosquée al-Aqsa,
sous la protection de la police de l’occupation, 4 jours après
cette date. Cela s’est également manifesté lorsque la présidence
de l’autorité a eu recours au comité de suivi arabe réclamant
une couverture pour des négociations indirectes le 3/3/2010
alors que la mosquée al-Aqsa était le théâtre d’affrontements
entre le 1/3 et le 5/3/2010. La déclaration de Nimr Hammad,
conseiller du président, en mars 2010 est intervenue au moment
où les assauts contre la mosquée al-Aqsa et les agressions
étaient à leur comble, simultanément avec l’inauguration de la
synagogue de la ruine, à l’ouest de la mosquée al-Aqsa, disant
que « l’autorité palestinienne ne permettra pas que se déclenche
une troisième intifada ». Finalement,
Mahmoud Abbas a déclaré le 27/7/2010, le jour suivant où sheikh
Raed Salah a été emmené en prison, qu’il est prêt à entreprendre
des négociations directes sur la base de « références claires »,
affirmant son désintérêt pour ce qui se passe à al-Aqsa.
Le comportement
sécuritaire de l’autorité palestinienne a joué un rôle négatif
et décisif dans l’entrave aux protestations et manifestations,
au point d’obliger le responsable du dossier d’al-Qods dans le
mouvement Fateh, Hatem Abdel Qader, à le déclarer aux médias le
16/3/2010. C’était la première fois depuis l’occupatoin de la
Palestine que la mosquée al-Aqsa était exposée à ce nombre
d’agressions sans qu’il n’y ait de réactions effectives, ou même
une protestation à large échelle en Cisjordanie occupée, ce qui
a certainement facilité la mission de l’occupation, qui a réussi
à cerner les réactions, et l’a encouragé par conséquent à aller
plus loin et viser la mosquée, tranquillisé qu’il était par le
calme assuré par l’autorité.
Si l’autorité palestinienne poursuit sa
politique actuelle, en ignorant la réalité imposée par
l’occupant sur la mosquée al-Aqsa, garantissant l’arrêt de la
résistance en Cisjordanie, et même stoppant les mouvements
populaires de solidarité avec la mosquée, cela jouera
certainement un rôle important pour préparer le terrain à la
division de la mosquée al-Aqsa et pour nier l’exclusivité
musulmane la concernant, qu’elle le veuille ou pas.
C – les
Etats arabes et islamiques
Au cours de la période
couverte par le rapport, les réactions arabes et islamiques
officielles et populaires à propos de ce que subit la mosquée
al-Aqsa sont inégales. Elles se sont appuyées certainement sur
les réactions sur le terrain des Palestiniens. Les positions
arabes et islamiques se sont contentées des protestations
timides et des mouvements populaires restreints jusqu’à
l’encerclement d’al-Aqsa au mois d’octobre 2009 et le
soulèvement populaire qui l’a accompagné dans al-Qods, ce qui a
été l’occasion d’une intensification de la mobilisation sur les
plans officiel et populaire. Parmi les positions officielles les
plus notables, celle de la mise en garde du roi jordanien
Abdallah II, adressée à l’Etat de l’occupation, à propos de la
poursuite de ses agressions contre la mosquée, disant que
celles-ci « ne menacent non seulement les relations
jordano-israéliennes, mais peuvent faire exploser la situation
dans tout le monde islamique ». Sur le plan populaire, la
réaction la plus notable était l’appel de sheikh Yousef Qardawi
à faire du vendredi 9/10/2009 une journée de colère et de
soutien à al-Aqsa, mais aussi l’encerclement du consulat de
l’Etat de l’occupation dans la ville d’Istanbul en protestation
contre les attaques contre la mosquée al-Aqsa.
Ces réactions ont décru
pour s’intensifier à nouveau au mois de mars 2010, accompagnant
les larges affrontements dans al-Qods en protestation contre
l’inauguration de la synagogue de la ruine. Des capitales arabes
et islamiques ont été le théâtre de plusieurs manifestations
importantes pour le soutien à la mosquée al-Aqsa, et la réaction
officielle islamique a été plus virulente. Le président turque
Abdallah Gul a mis en garde l’occupation contre toute atteinte à
la mosquée al-Aqsa, la décrivant comme « jouer avec le feu » et
exprimant en même temps sa profonde inquiétude envers la
poursuite par l’occupant de ses pratiques agressives et sa
violation des sacralités musulmanes. La seule exception est la
réaction arabe officielle, lorsque la commission de suivi arabe
a accordé au président Abbas le 3/3/2010 son accord pour engager
des négociations indirectes avec l’occupation, malgré la
situation embrasée dans la mosquée al-Aqsa et les villes d’al-Qods
et d’al-Khalil.
Tout au long des mois
suivants, l’intérêt officiel et populaire envers la mosquée al-Aqsa
s’est amenuisé, et les derniers assauts contre la mosquée al-Aqsa
à la fin du mois de juillet 2010 n’ont pas été suivis de
réactions notables, et même les protestations habituelles ont
entièrement disparu des médias. En général, et tout au long
de l’année passée, les réactions arbaes et islamiques,
officielles et populaires, relatives à la situation d’al-Aqsa
ont été inférieures au
minimum exigé, bien que ce soit l’un des moyens les plus
improtants pour la défense de la mosquée, en l’absence de la
réaction de la résistance palestinienne. Si les actions arabes
et islamiques comptent toujours sur les réactions
palestiniennes, en quantité et en genre, comme c’est le cas
aujourd’hui, cela signifie accorder une possibilité plus grande
à l’occupation pour agresser la mosquée al-Aqsa, et lui
confirmer que s’ouvre devant lui une occasion historique pour
diviser la mosquée, tant qu’il est tranquillisé sur sa capacité
à stopper la résistance et à éviter le mouvement populaire
palestinien. Il sera également tranquillisé quant à l’absence
d’un mouvement arabe et islamique actif et exerçant des
pressions sur lui, sur la scène internationale.
21.08.2010
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