Centre Palestinien
d'Information
Rapport
Les factions palestiniennes ne prolongent pas
l'accalmie, et changent les règles du jeu
Photo CPI
25 décembre
2008
Gaza – CPI
Les factions palestiniennes ont refusé de
prolonger l’accalmie tenue dans la bande de Gaza depuis six mois
(elle a pris fin le 19 décembre 2008). Les factions n’auraient
pas pris une telle position si elles ne s’étaient pas senties
assez fortes, si elles n’avaient pas senti la faiblesse dans
l’autre camp. Le camp des Israéliens est bien déchiré ; et cela
ne va pas mieux du côté de l’équipe de Ramallah qui travaille
avec l’occupant.
L’initiative
Cette décision de ne pas prolonger l’accalmie
reflète certains points. On peut en énumérer quelques-uns.
Tout d’abord, les factions palestiniennes, le
mouvement du Hamas en tête, commencent à mieux doser leurs
mouvements face à l’Entité sioniste. Elles ont désormais
l’initiative.
Le journal hébreu Yediot Ahronot dit, dans un
article publié le 18 décembre, dit que le mouvement du Hamas a
mis de nouvelles règles ; et cette fois, "Israël" se trouve
entraînée, non pas le contraire.
"Israël" aurait voulu voir l’accalmie
continuer, mais selon des conditions imposées par elle ; que
l’accalmie continue, mais également le blocus et la fermeture
des points de passage. Le ministre de la guerre israélien Barak
a déclaré son souhait de voir l’accalmie continuer.
Un soutien populaire
La deuxième raison de ladite décision est que
les factions palestiniennes ont l’approbation de la rue
palestinienne. Les principales factions palestiniennes sont
réunies dans la bande de Gaza pour refuser la prolongation de
l’accalmie. Le Hamas. Le Djihad Islamique. Le Front Populaire.
Le Front Démocratique. D’autres factions ont soutenu ce refus.
Les Comités de la résistance populaire, par le biais de Mustapha
Al-Barghothi, a accusé l’Etat hébreu d’être la cause de
l'écroulement de l’accalmie. Cet Etat n’arrêtait pas de la
violer. Il n’avait pas appliqué une de ses conditions
primordiales : lever le blocus de la bande de Gaza.
Le refus a alors été adopté en concertation
entres les factions palestiniennes, comme cela avait été le cas
au moment de l’accord de l’accalmie, sous l’égide de l’Egypte.
Un grand débat
Sur la scène politique israélienne, il y a un
grand débat. Il y a ceux qui soutiennent l’accalmie et appellent
à ce qu’elle continue. Par contre, d’autres appellent à une
vaste confrontation militaire contre le Hamas et les factions
palestiniennes. Pour ces derniers, continuer l’accalmie sous les
roquettes de la résistance palestinienne donnera une mauvaise
impression d’incapacité de l’armée israélienne à réagir.
Les locataires de la Moqataa à Ramallah ont
appelé à prolonger l’accalmie. Une position qui vient à
l’encontre de celle des factions palestiniennes. Les factions
palestiniennes, elles, et même quelques personnalités du Fatah
comme Abou An-Nadja, veulent marquer une position différente
d’Abbas et de son équipe. Abou An-Nadja, à l’opposé d’Abbas, dit
que l’accalmie n’était que dans l’intérêt de l’occupation.
Une réplique
Par ailleurs, l’intermédiaire égyptien a
failli à son obligation. Il n’a pas réussi à obliger l’occupant
israélien à appliquer les articles de l’accalmie. Le refus des
factions palestiniennes est donc compréhensible, surtout en
voyant les souffrances de la population de la bande de Gaza et
la fermeture des points de passage.
Le refus a mis l’occupation israélienne dans
une mauvaise passe. Des observateurs israéliens croient que le
Hamas a pu bien renforcer le bande de Gaza contre toute
invasion.
Le Hamas
Le journal hébreu Yediot Ahronot remarque que
le Hamas a fini de bâtir sa stratégie à long terme, ses systèmes
de défense et une alternative aux points de passage. De plus,
les Palestiniens ont pu dépasser toutes les lignes rouges que
les Israéliens avaient cru imposer.
Fishman, l’écrivain de l’article, ajoute
qu’"Israël" a raté le coche. Elle attend d’avoir un vrai
gouvernement pour prendre de vraies décisions.
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