Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
Le départ d'Arafat, la sixième commémoration
Photo: CPI
Jeudi 25 novembre 2010
Gaza – CPI
« Le chef défunt Abou Ammar (Yasser Arafat)
était encerclé dans son siège d’Al-Moqattaa et ne faisait que
l’observer, sans rien faire. Je voudrais poser une question, une
seule : Qui a tué Abou Ammar ? J’ai le droit de le faire, étant
le fild du mouvement du Fatah. J’ai le droit aussi de connaître
la réponse. » Ainsi a parlé le jeune Palestinien Adham Abdou
Al-Rahman, 22 ans, étudiant à l’université d’Al-Azhar de Gaza
lorsque l’envoyé de notre Centre Palestinien d’Information (CPI)
lui a demandé son avis sur le départ d’Abou Ammar, à l’occasion
de sa sixième commémoration.
« Pourquoi ce silence face à un sujet tant
important ? C’était un assassinat programmé du chef du mouvement
du Fatah », dit-il.
Qui se trouve derrière son assassinat ?
Pour sa part, Raïd Hachach, 23 ans, croit
qu’il y a des traîtres derrière cet assassinat mené avec tant de
petitesse. Il accuse Mohammed Dahlan et sa tendance. Il leur
pose la question : « Si vous aimez le Fatah, pourquoi donc
refusez-vous d’ouvrir le dossier de l’assassinat du
Président ? »
Malheureusement, ajoute Hachach, Abou Mazen
(le président sortant de l’autorité palestinienne), lui aussi,
se garde un silence de mort.
L’encerclement d’Arafat
Plus les opérations martyres
s’intensifiaient à l’intérieur de l’Entité sioniste, plus
l’encerclement du défunt Arafat se renforçait. Et même si Arafat
condamnait ces opérations, Ariel Sharon, premier ministre
israélien de l’époque, lui portait la responsabilité de ce qui
se passait. Les Israéliens lui interdisait de quitter Ramallah.
Il s’est vu privé d’aller participer au sommet arabe de
Beyrouth, le 26 mars 2002, craignant ne pouvoir retourner dans
les territoires palestiniens.
Et quelques jours plus tard, le 29 mars plus
exactement, les forces israéliennes d'occupation l’ont encerclé,
lui et 480 personnes. L’armée israélienne tirait un coup par-ci,
un autre par-là. Elle perforait un mur par-ci, un mur par-là.
Arafat ne pouvait rien faire.
Son état de
santé
Peu de temps après, son appareil digestif
est tombé malade. Son état de santé a connu une détérioration
rapide en octobre 2004. En hélicoptère, il a été transporté vers
la Jordanie. Puis il a atterri dans l’hôpital parisien de Bercy,
le 29 octobre 2004. Et sur le petit écran, Arafat s’est avéré
fatigué, épuisé, très malade.
La
disparition d’Arafat
D’un seul coup, les agences de presse
occidentales se sont mises à parler de sa mort, au moment où les
responsables palestiniens la démentaient. Le 4 novembre 2004, la
télévision israélienne a annoncé sa mort clinique et a dit que
ses organes vitaux fonctionnaient via des machines.
C’est le 11 novembre 2004 que sa mort a
finalement été annoncée. Il a été enterré dans son siège de
Ramallah.
Le Fatah adopte un seul choix
Beaucoup de monde, d’Arabes, de Palestiniens
croient toujours que Yasser Arafat a été volontairement
intoxiqué. Dr. Achraf Al-Kordi, son médecin particulier,
n’écarte pas une telle possibilité.
Une génération perdue
Mais les chefs du mouvement du Fatah ont
fermé le dossier de la disparition d’Arafat, ce qui peut laisser
penser qu’on a voulu se débarrasser de lui pour des raisons
partisanes s’accordant avec des volontés américano-sionistes.
Quelques années plus tard, les chefs
refusent toujours d’ouvrir le dossier de la mort d’Arafat ;
apparemment, ils ont peur que leur responsabilité ne soit
dévoilée. D’autres responsables ont préféré se calmer et se
retirer du mouvement qui avait laissé tomber la résistance et
qui ne pense plus à rien, à part aux négociations avec les
occupants israéliens, rien qu’aux négociations. Les jeunes du
Fatah restent désorientés, déboussolés, décontenancés : leur
grand chef, pour qui ils étaient prêts à tout faire, est mort,
sans que l’on sache comment. Et le silence règne.
Le Centre Palestinien d'Information - © 2010
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