Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
La mosquée de Bilal :
des envies sionistes contre une civilisation islamique
Photo CPI
Jeudi 25 mars 2010
Bethléem – CPI
Les habitants de la ville de Bethléem, au
sud de la Cisjordanie, vivent sur les nerfs ; ils s’attendent à
tout de la part du gouvernement israélien. Récemment, ce
gouvernement a décidé de s’emparer de la mosquée Bilal Ben Ribah
– connue pour le Tombeau de Rachel – et de l’ajouter à la liste
des patrimoines juifs. Le gouvernement israélien a l’intention
de la restaurer pour y mettre enfin complètement la main dessus,
bien qu’elle se situe à l’intérieur des frontières de l’autorité
palestinienne.
Cette décision a suscité beaucoup de
réactions parmi les habitants de la ville de Bethléem, parmi les
Palestiniens ordinaires comme parmi les personnalités et les
associations locales. Ils ont décidé de s’organiser et
d’organiser une résistance populaire pour faire face à cette
décision et contrecarrer son application concrète. La ville a
alors connu une grève totale. Un appel à venir prier aux
alentours de la mosquée a été lancé, quoiqu’elle se trouve
pratiquement sous la domination de l’occupation israélienne.
Une décision illégitime
Mahmoud Al-Khattib, député du Conseil
Législatif Palestinien, considère pour sa part ladite décision
comme illégitime, d’un point de vue juridique et historique.
Cette action sioniste vient dans l’effort du gouvernement
israélien d’effacer les patrimoines palestiniens et de les
annexer aux patrimoines juifs. Elle vient aussi pour mettre des
bâtons dans les roues des négociations déjà effectivement en
panne. Elle vient également pour freiner la transaction
d’échange de prisonniers. Pour freiner toutes les affaires qui
mettent la pression sur le gouvernement de Netanyahu.
Le député Al-Khattib confie à notre Centre
Palestinien d’Information (CPI) que la décision est venue à un
moment très critique. Elle vient au moment où l’Entité sioniste
essaye de transformer la sainte mosquée d’Al-Aqsa en un lieu
juif. Elle vient aussi au moment de la commémoration du massacre
du sanctuaire Al-Ibrahimi.
Les décisions visant à mettre la main sur
les symboles religieux représentent une volonté de donner aux
Juifs un fort signal leur disant que la bataille fait partie
d’une guerre des religions.
De ce fait, les Palestiniens devront s’unir
pour stopper les agressions juives. L’ennemi n’utilise que le
langage de la force, nous devons alors nous fier à la résistance
armée, la seule qui pourra chasser l’occupation de notre terre,
dit le député.
Une histoire falsifiée et des envies
malsaines
L’imam de mosquée Cheikh Bilal qualifie
l’acte des occupants israéliens de criminel. Un acte qui pousse
vers une guerre de religions. Les Sionistes judaïsent tout, dans
les villes d’Al-Quds, de Bethléem, d’Al-Khalil, tout ce qui
touche à l’Islam.
Dès l’occupation de 1967, les autorités de
l’occupation israélienne ont mis la main sur la mosquée de
Bilal. Elles permettent aux Juifs de la visiter, alors que les
Palestiniens se voient interdits de s’approcher de leur mosquée.
Les Palestiniens défendent leur mosquée autant qu’ils peuvent.
Beaucoup d’entre eux sont tombés en martyre ou ont été blessés
dans ses alentours.
De plus, les autorités sionistes ont élevé
un mur dans la rue côtoyant la mosquée, la divisant en deux,
déjouant ainsi une décision de la cour suprême israélienne qui
avait interdit un tel mur.
Puis est venue une décision israélienne
d’annexion de la mosquée de Bilal au patrimoine juif. Un pas
discriminatoire qui vient contre tout ce qui est islamique, un
pas qui s’ajoute à tous les actes sionistes destinés à effacer
toutes les pages de la civilisation islamique en Palestine.
Le paradoxe vient de ces milices d’Abbas qui
se positionnent près de la mosquée non pour la protéger, mais
pour réprimer toute manifestation palestinienne contre les
agissements sionistes !
Le portail de la
ville d'Al-Quds
La mosquée de Bilal Ben Rebah se trouve sur
la route principale reliant les villes d'Al-Quds, de Bethléem et
d’Al-Khalil. Elle est considérée comme le portail sud de la
ville d'Al-Quds et le portail nord de la ville de Bethléem. Elle
se trouve au niveau du tombeau de Rachel, la mère du prophète
Youssef (P), selon certains récits. Le tombeau aurait été bâti à
l’époque islamique mamlouk.
Les Musulmans ont élargi le lieu et bâti
leur mosquée. L’histoire raconte que le deuxième calife Omar Ben
Al-Khattab est passé par ce lieu et a ordonné à Bilal Ben Rabah
d’appeler à la prière. Ainsi, elle a pris son nom.
Après l’occupation de 1948, deux camps ont
été installés, non loin de la mosquée, pour les réfugiés
palestiniens déportés par les Sionistes. La mosquée de Bilal,
depuis, a connu plus de fréquentations.
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