Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
63ème commémoration de la Nakba :
les réfugiés palestiniens de Gaza et la soif du retour
Photo: CPI
Lundi 23 mai 2011
Gaza – CPI
Dans la bande de Gaza, huit camps abritent
des réfugiés palestiniens qui n’ont qu’un rêve : retourner dans
leurs régions et sur leurs terres desquels ils ont été chassés
sous la contrainte de la force. C’est par la force des armes
qu’eux ou leurs pères ou leurs grands-pères, et dans des
conditions plus que catastrophiques, ont été chassés.
Les décennies passent et le rêve du retour
ne cesse de s’agrandir, le rêve de respirer l’air de leurs
villes et villages : Jaffa, Akka, Bir As-Sabaa, Asqalan, Asdoud.
Et de voir leurs frères et sœurs.
A l’époque de la
Nakba (la
catastrophe de 1948), la bande de Gaza a reçu un bon nombre de
réfugiés palestiniens. Elle les a reçus dans ses villes et
villages, dans ses mosquées et écoles, chez des parents ou des
amis. Puis la plupart d’entre eux se sont installés dans des
camps : Rafah, Khan Younes, Dir Al-Balah, Al-Maghazi, An-Nassirat,
Al-Baridj, Al-Chatti, Djebalia, provisoirement, en attendant le
retour.
A Jaffa
Dans le camp de Djebalia,
le correspondant de notre Centre Palestinien d’Information (CPI)
a rencontré Hadj Salah Abou Mustapha, un homme âgé qui avait
vécu la Nakba
(la catastrophe de 1948). Il n’avait que dix ans.
« En aucun cas nous ne pensions que les
Juifs pouvaient faire toutes ces tueries, tous ces crimes. Mais
les Anglais nous ont trahis. Ils se sont retirés de partout afin
de laisser le champ libre aux bandits sionistes pour nous tuer
et faire main basse sur nos biens ; et c’est ce qui s’est
réellement passé », dit-il.
Abou Mustapha dit avec conviction : « Il est
certain que nous retournerons à notre terre, la terre de Jaffa
de laquelle les Sionistes nous ont privés ».
La soif de voir
Barir
Pour sa part, Hadj Ibrahim Hamad, habitant
du camp d’Al-Nassirat, dit que les bandits sionistes ont frappé
son village de Barir avec leurs obus de façon
inconsidérée : « Ils avaient l’intention de faire peur aux gens,
de les chasser de leurs terres et leurs biens pour y faire main
basse ». Hadj Ibrahim ne peut parler de son village perdu sans
que les larmes ne coulent de ses yeux.
Le retour à Hariba
De son côté, Hadj Mustapha Ismaël Al-Ghol,
du camp Al-Chatti, se rappelle de son village Hariba. Il était
riche en orangers, en vignes, en fruits et légumes.
Les Sionistes l’ont bombardé du ciel comme
du sol, tandis que les villageois n’avaient pour se défendre que
quelques fusils. Malgré son âge et ses maux, il espère voir son
village avant de quitter ce bas monde. Il conjure ses enfants de
ne pas oublier leur village, leur terre et leurs biens.
Les documents
existent
Et Hadj Mohammed Harb Aqilan est originaire
du village d’Al-Faloudja. Il dit qu’en dépit de tous les
massacres et les souffrances faits par les Sionistes, il rêve de
retourner dans son village : « Je conseille à mes enfants et
leurs enfants de ne pas oublier la terre ».
Il a pu aller dans son village d’Al-Faloudja
à quatre reprises, en 1985 pour la dernière fois, avec un
journaliste. Là-bas, il a fait ses prières, les larmes aux
yeux : « J’aurais aimé y mourir… l’homme sans terre ne vaut rien
du tout, n’a aucune valeur ; en tout cas, les documents de la
terre existent et certainement, nous retournerons, avec la
permission d’Allah (le Tout Puissant) ».
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