Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
Dans les prisons israéliennes, 25 Palestiniens vivent une mort
lente
Photo: CPI
Mercredi 22 décembre 2010
Gaza – CPI
Le haut comité national pour soutenir les
captifs a confirmé que 26 Palestiniens souffrent de leur
handicap, en plus de l’enfermement, en plus du mauvais
traitement des occupants israéliens. Ces derniers s’entêtent à
ne pas leur donner le soin nécessaire à leur cas. Ce sont les
occupants qui ont causé leur handicap.
A l’occasion du jour mondial du handicap, le
3 décembre 2010, le haut comité a publié un rapport spécial.
Notre Centre Palestinien d’Information (CPI) en a reçu une
copie. Le rapport attire l’attention sur le fait que certains
captifs sont invalides, à cause de la torture pratiquée par les
occupants israéliens. A titre d’exemple, Nader Mossalima, 45
ans, du village de Beit Awa, en Cisjordanie, a subi des frappes
très dures sur la colonne vertébrale, pendant l’enquête. Cette
torture lui a causé la paralysie aux pieds. Et durant ses sept
ans d’emprisonnement, il a eu le droit à cette négligence
médicale sioniste qui tue à petit feu tous les captifs
palestiniens.
C’est aussi le cas du captif Mohammed
Mustapha Abdou Al-Aziz, du camp de Jabalia, au nord de la bande
de Gaza. Il est paralysé, à cause de la torture et des mauvaises
conditions des prisons israéliennes, à cause de la négligence
médicale. Au moment de son arrestation, en l’an 2000, il ne
souffrait de rien. C’est durant les périodes d’investigations
qu’il est devenu invalide. Il ne peut plus actionner ses jambes
normalement. Et avec la politique de négligence médicale et les
mauvaises conditions d’emprisonnement, son état de santé s’est
détérioré. Bien qu’il ait purgé deux tiers de ses peines, les
occupants israéliens refusent de le libérer, de le laisser
partir pour qu’il soigne ses maux.
Riyad Al-Achqar, responsable d’informations
du comité, souligne que les occupants israéliens arrêtent les
Palestiniens même s’ils sont malades, handicapés, physiquement
ou psychiquement.
Nader Mossalima, originaire de la ville
d’Al-Khalil, a été kidnappé, il y a peu de temps, avec son
fauteuil roulant.
Nahed Fraj, de la bande de Gaza, a été
arrêté sur le point de passage d’Al-Karama ; il revenait de
Jordanie où il était allé soigner sa jambe droite coupée et sa
jambe gauche menacée du même sort. En dépit de ses souffrances,
il a été torturé et condamné à trois fois la perpétuité !
Khaled Al-Chawich, de la ville de Ramallah,
a été condamné à dix fois la perpétuité ! Bien qu’il souffre
d’une paraplégie partielle, qu’il porte une prothèse à la place
de sa jambe gauche, qu’il souffre de problèmes psychologiques.
En outre, trois handicapés mentaux ont été
kidnappés, en novembre dernier.
Négligence médicale volontaire
Al-Achqar note que des centaines de captifs
palestiniens voient leur état de santé détérioré, en raison des
conditions très difficiles des prisons israéliennes. Ils sont
entassés dans des cellules étroites, sans un minimum de soins
médicaux. La plupart des prisons israéliennes ne possèdent pas
de médecin ; les malades attendent un temps interminable avant
d’en avoir un. Et souvent, les malades n’ont pour tout soin
qu’un cachet d’Akamol.
Après une longue attente avant une opération
chirurgicale, beaucoup de captifs malades voient leurs membres
coupés. Et après une longue attente avant de faire enfin les
examens, les analyses, les radios, entre autres, une attente de
plusieurs mois, voire des années, les maladies deviennent
chroniques.
Les appareils et les prothèses
Al-Achqar confirme que les prisons
israéliennes sont constamment en manque d’appareils spéciaux
pour l’asthme ou d’autres maladies, en manque de prothèses, de
lunettes, de fauteuils. Les occupants israéliens refusent leur
entrée même par les institutions spécialisées ou les
organisations juridiques.
Non seulement les malades ne reçoivent pas
le soin nécessaire, mais ils sont de plus l’objet
d’humiliations, de persécutions. Leur état n’a jamais pris en
considération pendant leur transfert vers les tribunaux.
Parfois, ils n’ont pas un siège assis dans le véhicule.
Les malvoyants
Les prisons israéliennes renferment deux
aveugles : Alaa Al-Baziyan, enfermé depuis 25 ans, et Ibada
Saïd, de la ville de Naplouse, enfermé depuis 11 ans. Le
problème, c’est que des dizaines de captifs sont menacés de
perdre leur vue, faute de soin, de médecins, d’ophtalmologues…
Puis il y a cet isolement qui joue beaucoup
sur l’état psychique des captifs. L’exemple d’Awida Klab est
probant. Depuis son enfermement, il y a 22 ans, il a été 13 fois
isolé ; il a perdu sa santé mentale et il ne connaît plus sa
famille, ni même ses voisins de prison.
Enfin, le comité a appelé les institutions
de droits de l’homme à intervenir pour libérer les captifs
malades et handicapés afin qu’ils trouvent le soin nécessaire à
l’extérieur.
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