Rapport du CPI
Les mesures de
Fayyad se heurtent à un refus
catégorique de la part de la rue de
Cisjordanie
CPI
Photo: CPI
Jeudi 20 septembre
2012
Ramallah – CPI
Pour calmer le jeu,
calmer les esprits, Fayyad, premier
ministre de l’autorité palestinienne de
Ramallah, a donné un discours annonçant
certaines mesures destinées à sortir la
Cisjordanie de la crise qui l’étouffe.
Mais la rue de la Cisjordanie a
catégoriquement refusé ces mesures et
s’est moquée de son discours. C’est un «
discours malheureux », disent beaucoup.
Protestations et
grèves
Les syndicats du
transport public des territoires
palestiniens, suite au fameux discours
de Fayyad, ont décidé d’entamer une
grève partielle, en protestation contre
ses décisions qui ne répondent en rien
aux exigences populaires.
Tous les syndicats se
sont donné rendez-vous dans la ville de
Ramallah. Ils ont discuté des décisions
du gouvernement de Fayyad. Ils les ont
considérées insuffisantes, ne répondant
pas aux exigences des syndicats du
transporte public. Si les situations
restent inchangées et la crise des
chauffeurs non réglée, les syndicats
déclareront une grève générale.
De son côté, Bassam
Zakarna, président du syndicat des
fonctionnaires, dans une déclaration de
presse, dit que le discours de Fayyad
est très décevant et n’est pas à la
hauteur des demandes de la rue
palestinienne.
Le premier ministre
n’avait pas parlé des sujets qui
touchent les vastes tranches du peuple
palestinien, comme la fin des politiques
financières et économiques dévastatrices
menées par son gouvernement. Il n’a pas
dit qu’il ne considérerait plus les
poches des gens comme des puits
inépuisables. Par contre, il a parlé de
mesures futiles, inutiles, ne pouvant en
aucun cas faire quoi que ce soit,
changer la situation catastrophique.
Le député Mustapha
Al-Barghouti, secrétaire général du
mouvement de l’Initiative Nationale, a
donné les mêmes propos, disant que les
décisions du premier ministre Fayyad ne
sont pas à la hauteur du mouvement
populaire.
Un refus
catégorique
Mustapha Yassine,
activiste du mouvement de la jeunesse, a
déclaré être déçu du discours de Fayyad.
La seule solution sera le départ du
gouvernement, sa démission, a-t-il dit.
Le premier ministre
Fayyad avait monté la TVA de 1,5% ;
aujourd’hui, il la baisse de 0,5%
seulement, confirmant ainsi son manque
de sérieux pour traiter la crise. Il
dénigre les gens, ajoute-t-il.
Les mesures
d’austérité concernant les hauts
fonctionnaires annoncées par Fayyad ne
seront que formelles. Elles ne
toucheront pas les vrais problèmes, les
trous qui drainent tous les articles du
budget, a-t-il dit : « Ils ne feront
qu’approfondir la crise et nous
poursuivrons nos activités ».
L’étudiante Hayya
Nezal est sur la même longueur d’onde.
Elle croit à la nécessité de poursuivre
le mouvement populaire de protestations
avec la même force. Il faut continuer à
protester contre ces mesures qui ne sont
que des actes d’embellissement.
Elle a appelé toutes
les unions, tous les syndicats, tous les
cadres des étudiants, toutes les forces
politiques à soutenir le mouvement de la
rue, dans ce contexte où certains
essaient de la provoquer, de la
présenter comme traître, d’avoir une
mainmise sur elle.
Enfin, l’étudiante
Hayya Nezal dit que la rue sera le juge
: c’est dans la rue que les appels
continueront à être lancés pour le
départ du premier ministre Fayyad, au
cas où il n’aura pu répondre aux
exigences de la population.
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