Rapport
Les jouets
des enfants palestiniens
reflètent leur état d’esprit contre
l’occupation
CPI
Photo: CPI
Mardi 20 août 2013
Al-Khalil – CPI
Les enfants
palestiniens sont innocents comme tous
les enfants du monde. Mais l’occupation
et les souffrances qu’elle engendre
volent cette enfance et l’innocence
avec. Les enfants de la Palestine ont
compris que l’occupation sioniste ne
part pas sans résistance armée. Les
jouets de ces enfants reflètent cet état
de cause.
En effet, pendant les
jours de la fête marquant la fin du mois
béni de Ramadan, l’Aïd Al-Fitr, les
jouets de la plupart d’enfants
palestiniens étaient des pistolets, des
revolvers, des fusils et même des
bombes, en plastique bien évidemment.
Occupés et occupants !
Au cœur de la ville
d’Al-Khalil, dans le quartier
d’Al-Cheikh, à côté du quartier colonial
appelé Beit Hadassana, dans la rue
principale, autour du puits d’Ibrahim,
les enfants se sont divisés en deux
groupes. Un groupe représentait les
Palestiniens, les propriétaires de la
terre. Le deuxième représentait les
occupants sionistes. La rue quasiment
fermée, était leur terrain de combat. La
scène ressemblait à un vrai terrain de
guerre.
Chaaban, 12 ans, se
met derrière un bloc en ciment, utilisé
par l’armée de l’occupation sioniste
durant la dernière Intifada pour tirer
sur les jeunes palestiniens.
Aujourd’hui, l’enfant, représentant un
soldat sioniste, se cache derrière avec
son fusil automatique M16, tire ses
billes sur des enfants palestiniens et
en touche un. Le groupe d’enfants
représentant l’armée de l’occupation
sioniste se précipite sur l’enfant
blessé. Les enfants de ce groupe
commencent à traîner la victime par
terre. La victime ne fait aucun
mouvement, jouant le rôle d’un martyr.
Le cri d’Allah Akbor, Allah est grand,
règne sur le lieu, lancé par les
résistants palestiniens.
Cette scène est
l’image parfaite de celle de la tombée
en martyre du jeune Chaker Hassouna, en
2001, même si beaucoup d’entre ces
enfants n’étaient pas nés. Toutefois,
ils ont vu la scène sur des tableaux,
des posters, des chaînes satellitaires.
Si
j’avais un vrai fusil !
L’enfant Chadi, 10
ans, a acheté un fusil en plastique.
« C’est pour que nous soyons assez
forts, prêts à combattre les sionistes
qui ont occupé notre patrie et tué nos
camarades d’écoles », dit-il au
correspondant du Centre Palestinien
d’Information (CPI).
« J’aimerais bien que
le magasin de jouets nous vende de vrais
fusils, pour combattre ! Il y a un autre
problème : je ne rassemble pour l’Aïd
que tout au plus 35 shekels, une somme
insuffisante pour pouvoir acheter un
vrai fusil… A l’avenir peut-être »,
espère-t-il.
Le taux d’enfants qui
achètent des pistolets, des fusils, des
combinaisons militaires, de fausses
bombes pourra atteindre 95%, même
certaines filles, dit le vendeur Abou
Hassan.
L’avis
d’un psychologue
Dr. Abdou Ar-Rahman
Al-Salawi, professeur de psychologie
éducative, à l’université d’Al-Quds,
croit que les enfants de Palestine
extériorisent ce qui s’accumule dans
leur for intérieur depuis leur petite
enfance. Ils achètent cette sorte de
jouets pour récompenser l’insécurité qui
les hantent, un sentiment d’insécurité
causé surtout par les invasions répétées
données par les occupants sionistes
contre leurs villes, villages et camps.
Dr. Al-Salawi dit à
notre Centre Palestinien d’Information
(CPI) que ces jeux et jouets participent
à épuiser un peu l’énorme envie de
vengeance qui étouffe leurs poitrines
pendant des années. Les assassinats, les
arrestations, les invasions des maisons
familiales restent ancrés dans leur
esprit. C’est pour cette raison qu’ils
se sentent bien en jouant à ce jeu
« Arabes et Sionistes », le jeu de
l’occupé et de l’occupant.
L’enfant palestinien
reste un enfant, innocent. Il joue, il
vit la cause de son peuple et grandit
avec.
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