Rapport du CPI
Les commerçants de
l'ancienne ville d'Al-Quds :
vers une catastrophe économique
CPI
Photo: CPI
Mercredi 20 mars 2013
Al-Quds occupée – CPI
La situation
économique de l’ancien bourg de la ville
d’Al-Quds (Jérusalem) est très
inquiétante, dangereuse, catastrophique,
disent des commerçants. Plus de trois
mille boutiques palestiniennes vont
directement vers un effondrement total,
causé par le blocus économique dont la
ville est le sujet. La ville est coupée
des marchés de la Cisjordanie, depuis
1993. Et le mur de séparation
discriminatoire n’est pas là pour
arranger les choses ; il a totalement
étouffé la ville et l’a transformée en
ville fantôme.
Et pour
resserrer encore l’étau, la mairie et
les administrations sionistes d’impôt
sont là : confiscation de comptes
bancaires, de produits, de biens, de
voitures, fermeture de boutiques,
arrestation de commerçants.
Ahmed Danis
est un commerçant de vêtements dans le
quartier de Bab Al-Amoud. Il nous
informe que les raids des
administrations d’impôt sont devenus
quotidiens. Les ventes de beaucoup de
commerçants ne dépassent 50 shekels par
jour ; ils préfèrent donc rester chez
eux au lieu de payer les factures pour
rien.
Aucun soutien
Le commerçant
Abdou Ar-Rahman dit au correspondant du
Centre Palestinien d’Information (CPI)
que beaucoup de commerçants ne trouvent
d’autre solution à cette situation
intenable que de vendre leurs boutiques
ou les louer, pour aller ouvrir d’autres
boutiques à l’extérieur de la ville, ou
même aller travailler chez d’autres
commerçants ou rester au chômage.
Les
commerçants venant de la Cisjordanie,
leur histoire est pire. Ils devront
obtenir des autorisations spéciales tous
les trois mois, par un processus très
compliqué.
Le commerçant
Walid Az-Zorba a une autre histoire. Il
a partiellement gagné contre des
associations sionistes qui avaient mis
la main sur une partie de sa propriété.
Il a donc le droit à plus de taxes,
d’agressions, d’arrestations.
Poursuites et
agressions
Walid Az-Zorba
confirme que les représentants des
administrations lui ont proposé
d’effacer son ardoise, s’il retire sa
plainte. Ils lui ont même proposé des
chèques en blanc. Tout cela montre que
la question des impôts est politique.
Les colons,
quand ils passent, cassent tout. Ils
mélangent les produits, afin qu’ils
soient invendables, dit le fils Ammar.
Et quand les
agressés palestiniens essaient de se
défendre, la police vient pour les
arrêter. Les agresseurs, eux, ont le
droit à une protection rapprochée.
Le tourisme en
recul
Dans les
souks arabes, les touristes sont de
moins en moins nombreux. En fait, les
guides sionistes font une mauvaise
publicité contre les magasins arabes au
profit du centre commercial sioniste
Kardo, et au profit des magasins arabes
pris par la force des colons sionistes.
Les Arabes n’ont pas à travailler, mais
à payer les taxes.
A cause de
toutes ces pressions, quelque 250
magasins se sont trouvés obligés de
mettre la clé sous la porte. Avec la
campagne de judaïsation des souks de la
ville sainte, la situation n’aura pas
d’avenir devant elle, dit Ziyad Al-Hamouri,
directeur du centre Al-Quds pour les
droits sociaux et économiques.
Tous ces
agissements ont pour but de renforcer la
présence coloniale sioniste dans
l’ancien bourg, surtout dans le quartier
de Salwan, Ras Al-Amoud et Cheikh Jarrah,
dit Al-Hamouri.
Notons enfin
que les sionistes font tout pour rendre
la vie impossible aux Palestiniens en
général, à ces pauvres commerçants en
particulier, dit Al-Hamouri. Les
barrages sont déployés sur les entrées
de la ville pour chasser les
commerçants. Les huissiers sont partout
pour retirer aux Palestiniens de leurs
biens. L’année dernière, ils ont fait
descendre Mamoun Frah de sa voiture,
ainsi que ses enfants, pour la saisir,
sous prétexte qu’il avait des dettes
envers la mairie sioniste !
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