Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
Le massacre de la famille Al-Battran, un événement marquant la
mémoire palestinienne
Photo: CPI
Mercredi 19 janvier 2011
Gaza – CPI
Les chasseurs-bombardiers sionistes n’ont
pas connu de répit dans leur agressivité et dans leur
sauvagerie, en visant tout dans la bande de Gaza ; des dizaines
de familles sont décimées, sans aucune considération humaine,
sans ménager les droits de l’homme. Des zones entières sont
vidées de leurs habitants. Et ceux qui essayaient de fuir leurs
domiciles ont été pris en cible par les forces israéliennes
d'occupation.
A la recherche de la sécurité
La famille Al-Battran fait partie de ces
familles qui voulaient fuir leurs maisons, fuir les
bombardements sionistes, et qui ont été visées par l’armée de
l’occupation israélienne. Un cousin de la famille était présent.
Mahmoud a été témoin du massacre. Deux ans plus tard, il se
rappelle des détails de cet acte qui ne peut être qualifié que
de nettoyage ethnique.
« La femme de mon oncle Manal et ses enfants
Islam, Ihsan, Iman, Bilal et Ezziddin prenaient à la hâte
quelques vêtements pour aller se réfugier dans la maison de leur
grand-père Hassan Al-Chaarawi, dans le même camp »,
raconte-t-il.
« Mon coussin, un nourrisson, ajoute-t-il,
le tout petit Abdou Al-Hadi jouait dans un coin, au sud-est de
l’appartement. Dès qu’il a vu son père s’apprêter à aller prier
dans la mosquée voisine, il l’a suivi en se traînant sur les
genoux. »
C’est en s’attachant aux jambes de son père
que ce petit de moins de deux ans est resté en vie.
« En effet, son père l’a porté pour le
ramener à sa mère occupée à ramasser les vêtements et à préparer
le dîner. Mais avant d’atteindre la chambre où se trouvait la
mère et ses enfants, un missile a surpris ces derniers et les a
tués sur-le-champ. Choqué, mon oncle n’a eu d’autre choix que de
descendre, d’embrasser le petit vivant et de demander de
l’aide. »
Un crime, un témoin
Le destin a voulu que Mahmoud soit le témoin
de cet affreux crime. Il souffre de cette charge lourde, bien
que le temps passe.
« C’est Allah (le Tout Puissant) qui a voulu
que je sois témoin de ce massacre, dit-il. Je revenais du
marché, lorsque j’ai entendu une forte explosion suivie d’une
fumée qui émanait de l’appartement de mon oncle, au deuxième
étage. J’ai été bouleversé par scène de tous mes cousins jonchés
par terre avec leur mère, des éclats de missile éparpillés
partout dans le sang. »
« J’ai porté mon cousin Ezzeddin dans mes
bras, continue Mahmoud, et j’ai couru vers la rue. J’y ai crié
de toute ma voix, demandant le secours, mais il n’y avait
personne. Tous les voisins, adultes comme enfants, hommes comme
femmes, ont quitté leur maison pour s’éloigner, croyant que
l’explosion n’était qu’un avertissement. Ils ne savaient rien du
massacre. Puis j’ai eu une dépression nerveuse, en voyant le
cerveau de l’enfant sur mon épaule, saignant ».
Finalement, Mahmoud ne peut en aucun cas
oublier cette scène qui s’est passée vendredi 16 janvier 2009,
le jour où les chasseurs-bombardiers de l’occupation israélienne
ont lancé un missile sur la maison d’Issa Al-Battran, 39 ans,
dans le camp Al-Baridj, au milieu de la bande de Gaza. Cinq
membres de la famille sont tombés en martyre : la mère Manel, 35
ans, la fille Islam 14 ans, les jumelles Ihsan et Iman, 11 ans,
et les garçons Bilal, 6 ans, et Ezziddin, 2 ans.
Le Centre Palestinien d'Information - © 2011
Les rapports
du CPI
Les dernières mises
à jour
|