Rapport du CPI
Le chef Al-Jaabari
nous quitte en martyre
après avoir honoré toutes ses promesses
CPI
Photo: CPI
Samedi 16 novembre
2012
Gaza – CPI
Une de rares
apparitions en public d’Ahmed Al-Jaabari,
un chef éminent des brigades d’Al-Qassam,
bras armé du mouvement de la résistance
islamique Hamas, eut lieu le jour où il
livra le soldat sioniste Shalit aux
renseignements égyptiens, le 18 octobre
2011, en application de l’accord
d’échange de prisonniers entre la
résistance palestinienne et les
occupants sionistes.
Cette apparition
était une sorte de message envoyé aux
captifs palestiniens enfermés dans les
prisons de l’occupation. Al-Jaabari
voulait leur dire qu’il venait d’honorer
sa promesse donnée au moment de sa
sortie de prison en 1995.
Al-Jaabari donna sa
promesse, en dépit de toutes les
difficultés vécues dans les prisons des
occupants sionistes, durant treize ans,
de 1982 à 1995. Dix ans plus tard,
l’occasion se présenta, lorsque les
brigades d’Al-Qassam et deux autres
factions palestiniennes mirent la main
sur le soldat sioniste Shalit dans une
opération de résistance, à l’intérieur
même d’une position militaire de
l’occupation sioniste, au sud de la
bande de Gaza, en 2006.
Ahmed Al-Jaabari est
originaire de la ville d’Al-Khalil, au
sud de la Cisjordanie occupée, avant
d’aller vivre dans la bande de Gaza. Ce
fils de la famille Al-Jaabari grandit
dans le quartier d’Al-Chojayya, à l’est
de la ville de Gaza. Il fut arrêté par
les occupants sionistes, à 18 ans,
accusé d’avoir résisté contre
l’occupation, en participant dans une
cellule militaire du mouvement du Fatah.
Un tribunal sioniste
condamna Al-Jaabari à treize ans
d’incarcération. En prison, il mena une
opposition contre son mouvement du Fatah
et rejoignit le Mouvement Islamique,
contre vents et marées.
Nouvelle étape
Rejoindre les rangs
du Mouvement Islamique fut le début
d’une nouvelle étape pour cet homme,
alors qu’il vivait avec des
personnalités historiques du mouvement.
Selon certains qui
avaient vécu avec lui dans sa détention,
Al-Jaabari profitait d’une grande
personnalité, d’une grande culture,
surtout dans le domaine de l’Islam et de
la cause palestinienne, et d’un vaste
réseau d’amis de toutes les factions
palestiniennes. Il parlait aussi
couramment l’hébreu.
Dans les prisons, Al-Jaabari
était au service de ses camarades. Il
guidait des grèves contre
l’administration pénitentiaire de
l’occupation sioniste et gagnait souvent
gain de cause.
L’étape du Néguev
En 1991, Al-Jaabari
fut transféré vers la prison du Néguev
et une nouvelle étape de la vie de notre
homme commença. Dans cette prison, il
rencontra des centaines de détenus.
Petit à petit, il devint leur
représentant.
Il travailla avec
certains chefs du Hamas dont Dr. Ibrahim
Al-Moqadima (assassiné au printemps
2003) pour préparer, dans tous les
domaines, religieux, sécuritaire et
militaire, les membres du mouvement du
Hamas à rejoindre les différentes
institutions du mouvement, les brigades
d’Al-Qassam en particulier, après leur
sortie de prison.
L’accord d’Oslo
Après la signature de
l’accord d’Oslo, les occupants sionistes
voulaient relâcher un certain nombre de
détenus à condition qu’ils promettent de
quitter toute résistance contre
l’occupant. Al-Jaabari refusa. Il
préféra finir les deux ans restants de
sa peine.
En 1995, il quitta la
prison. Un an après, le mouvement du
Hamas reçut un fort coup de la part de
l’autorité de Ramallah. Cette dernière
détint des centaines de ses membres,
ferma ses institutions et ses
associations. Lui, il fonda le premier
bureau médiatique, vers l’ancien port de
Gaza. Il fonda aussi l’association Al-Nour
spécialisée dans les affaires des
captifs palestiniens.
En 1998, ce fut
l’autorité palestinienne qui
l’interpella, l’accusant d’avoir
coordonné entre les directions politique
et militaire du Hamas.
Le travail
militaire
Al-Jaabari joua un
grand rôle logistique durant l’Intifada
d’Al-Aqsa, surtout après la tombée en
martyre du chef Salah Chahata et après
que le chef Mohammed Al-Daïf fut
gravement blessé. Al-Jaabari commença à
entraîner les brigades d’Al-Qassam de
façon intensive. Il les transforma en
une armée quasi-régulière.
Le nom d’Al-Jaabari
apparut de façon remarquable sur le
devant de la scène, après la tentative
d’assassinat de la part des occupants
sionistes. En fait, il sortit indemne,
seulement avec quelques blessures
légères, le 7 août 2004, lorsque les
chasseurs sionistes bombardèrent la
maison de sa famille. Il y perdit
cependant son fils Mohammed, 23 ans, et
son frère Fathi, 38 ans, et un certain
nombre de ses proches.
Après cette
opération, Al-Jaabari disparut
totalement de la scène. Un an plus tard,
il apparut dans un sit-in de soutien aux
captifs.
Ce fut après la
capture du soldat israélien Shalit, le
25 juin 2006, que l’on commença à
beaucoup parler de lui ; les Israéliens
le considérèrent comme premier
responsable.
Et quant aux
négociations indirectes concernant
l’échange de Shalit contre des
prisonniers palestiniens, Al-Jaabari fut
persévérant, il ne cédait à aucune
pression. Ainsi, le Hamas put imposer
ses conditions sur les Israéliens.
Plusieurs centaines de Palestiniens
condamnés à de lourdes peines et qui
étaient dans les prisons depuis une
éternité furent libérés grâce à l’accord
signé suite à ces négociations.
Le héro nous quitte
en martyre
En gardant le soldat
israélien pendant plus de quatre ans,
Al-Jaabari étonna le monde entier, tenu
en haleine. Tous les services régionaux
et internationaux n’arrivèrent à le
localiser.
Notre héro Ahmed Al-Jaabari
nous quitte en martyre, le mercredi 14
novembre 2012, bombardé par un chasseur
de l’occupation sioniste, après des
années de poursuite acharnée. Le chef
Al-Jaabari nous quitte en martyre après
avoir honoré toutes ses promesses.
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