Rapport du CPI
Le lac de Sanour
tue tout espoir des agriculteurs
palestiniens
CPI
Photo: CPI
Mercredi 17 avril 2013
Jénine – CPI
Plus de deux hectares
de terrains agricoles ont été avalés par
le lac de Sanour. Ce lac est le fruit
d’une grave dépression atmosphérique qui
a frappé la région en janvier dernier.
Le Palestinien Mohammed Al-Issa regarde
ses terrains perdus, un pincement au
cœur.
Aucune compensation,
uniquement des visites et des promesses,
confie-t-il au correspondant du Centre
Palestinien d’Information (CPI).
La pluie a fait de la
zone une magnifique scène. Cependant,
les agriculteurs ont perdu leur saison
et leur ressource.
La source de cette
catastrophe à répétition est
l’inexistence d’infrastructures
adéquates permettant l’absorbation de
l’eau débordante. Mais à qui parler ? se
demande Al-Issa.
Perte d’argent,
problèmes de santé !
Yahya Wild Ali,
président du conseil du village, dit à
notre correspondant qu’on a tout perdu
cette année, produit et engrais, terre
et temps.
Et ce n’est pas tout.
Les insectes, les sangliers, les animaux
sauvages sont partout. Ils encombrent
les groupes résidentiels de la région.
Dana Habaybi, membre
du conseil du village de Sanour, dit à
notre envoyé qu’il n’est pas nouveau, ce
problème. Ce problème vient de nos
responsables qui ne font rien, qui ne
cherchent pas de solutions radicales,
qui ne s’intéressent pas aux affaires de
leurs administrés.
Trois millions et
demi de shekels de pertes, 70% des
plantations endommagées, précise Fawzi
Habayba, chef adjoint du conseil du
village de Sanour.
La plainte de Sanour
est historiquement et économiquement
importante pour les villageois, dit le
chef adjoint. Mais des centaines
d’hectares sont actuellement recouverts
d’eau, à deux mètres de hauteur. Le
temps de voir cette eau disparaître
pourrait être trop long, la perte
pourrait être importante.
Catastrophe à
répétition
Une telle catastrophe
dans la même région de Marg Sanour s’est
produite en 1992, avec tous les
problèmes engendrés, économiques et
environnementaux.
L’autorité de
Ramallah n’a aidé ces agriculteurs
qu’avec une toute petite somme qui ne
suffit à rien. Et rien n’est mis à
exécution de ces solutions suggérées, de
cette idée de creusement d’un lac
artificiel destiné au drainage de l’eau
en trop.
La géographie
La vallée de Sanour
est une terre dure entourée de blocs
montagneux, dit Mohammed Zakarna
professeur en géographie. Cette terre
absorbe trop peu d’eau. Comment
fait-elle alors avec les 1900 millions
de mètres cubes d’eau tombés sur la
Cisjordanie, au début de l’année ?
Toutefois, notons
enfin que les vraies causes de ce
problème restent les infrastructures
presque inexistantes et le manque de
toute planification dans le domaine de
l’agriculture.
Les
rapports du CPI
Les
opinions du CPI
Les dernières mises à jour
|