Rapport CPI
Le chef Al-Barghouthi déclare la
grève de la faim: émotion de toute une
famille
CPI
Photo: CPI
Mardi 17 avril 2012
Ramallah – CPI
En déclarant une
grève de la faim, le chef Abdallah Al-Barghouthi
apporte autant d’inquiétude que d’espoir
pour sa famille. La famille est inquiète
pour sa santé : la grève pourrait aller
d’un jour à plusieurs mois. La famille a
aussi espoir : la grève pourrait
permettre à ses enfants de l’embrasser.
Déclaration de
grève
La femme d’Abdallah
Om Ossama se montrait endurante, mais
elle ne pouvait pas cacher son
inquiétude. Elle dit à notre Centre
Palestinien d’Information (CPI) : « J’ai
su que mon mari va annoncer sa grève de
la faim, dans quelques jours. Le jour J
de la bataille des "estomacs vides"
approche ».
La famille est
inquiète pour la santé de son chef,
qu’elle n’a pas vu depuis de longues
années. Sa femme Om Ossama ne l’a vu que
deux fois durant ses dix ans
d’emprisonnement et pour quelques
minutes seulement. Le contact entre les
familles et son père se fait à travers
son avocat. Elle peut de temps à autre
lui envoyer ses salutations via une
émission diffusée par une radio
palestinienne, maigre consolation.
La grève, qu’est-ce
que c’est ?
Les enfants du captif
Abdallah sont encore en bas âge. Ils ne
comprennent pas pourquoi ils sont privés
de leur père. Ossama, Tala et Safaa
demandent à leur mère, avec l’innocence
de l’enfance, la signification d’une «
grève ». La grève est-elle comme le
jeûne pratiqué pendant le mois béni de
Ramadan où on ne mange et ne boit rien
de l’aube jusqu’au soir ? Non, le
gréviste ne mange rien durant des
heures, des jours, voire des mois ; il
ne vit que grâce à l’eau. Une souffrance
continue.
La mère se rappelle
avec beaucoup d’amertume l’époque de la
libération de centaines de captifs
palestiniens lors de la transaction
d’échange de prisonniers. Son mari avait
été sur la liste des captifs libérables.
Mais les occupants sionistes ont refusé
de le libérer ; une grande déception
pour les enfants d’Abdallah et leur
mère. Ils ont raté une grande occasion
de voir leur père vivre parmi eux et
pour toujours.
Les enfants ne
perdent pas pour autant l’espoir de le
voir, bien qu’il ait été arrêté alors
qu’ils étaient tous petits. La petite
Safaa n’avait que 35 jours ; elle a
maintenant plus de neuf ans. La mère
essaie de faire de sorte que le père
excite à la maison, parmi les siens,
parmi ses enfants, en parlant de lui, en
regardant ses photos, en poursuivant ses
nouvelles, en lisant ses lettres
transmises par l’occupant. « Mais tout
ça ne pourra satisfaire l’envie des
enfants d’embrasser leur père et de
parler avec lui », conclut la mère.
Des souvenirs
douloureux
La mère se souvient
du caractère pénible de l’arrestation de
son mari Abdallah. Il était dans le rue
quand les occupants sionistes lui ont
tendu un piège. Il portait sa fille de
trois ans Tala, malade qui plus est. Ils
l’ont arrêté, laissant la petite dans la
rue. Le cœur de la mère a senti que
quelque chose s’était produit ; c’est
tard le soir qu’elle a su ce qui s’était
passé.
La résistance
La femme du chef se
rappelle encore de la manière dont son
mari était engagé dans la résistance
contre les occupants sionistes. Il ne
pouvait supporter l’image des enfants
palestiniens tombés en martyre, à
l’instar d’Iman Hadjo et Oda. Ce sont
aussi l’Intifada d’Al-Aqsa et son amour
pour sa patrie la Palestine qui l’ont
poussé vers la résistance. Il y a
participé ; il est enfermé dans les
prisons sionistes et maintenant, il
entame sa grève de la faim, « la
bataille des estomacs vides ».
Dans les prisons
sionistes, il purge une peine de 67
perpétuités. Il espère toutefois
vivement qu’un jour, il puisse quitter
les barreaux sionistes pour retourner
auprès les siens, sa femme, ses enfants,
ses amis... On ne sait jamais : Allah
est Grand.
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