Centre Palestinien d'Information

Rapport
Les malades de Gaza attendent leur tour pour passer sous la guillotine du blocus

Photo CPI

16 avril 2008

« La Campagne Européenne pour lever le blocus de Gaza » vient de publier un rapport observant les souffrances des Palestiniens malades enfermés dans Bande. Le rapport dénonce le silence qui continue pendant que ces malades perdent la vie à cause de l'interdiction de voyage et d'entrée de médicaments.

Il y a un million et demi d'humains vivant sur une bande côtière étroite et encerclée depuis plus de deux ans.

Ils vivent en plus sous un blocus étouffant depuis plus de dix mois. Et les autorités de l'occupation israélienne l'ont encore renforcé, il y a une semaine. Elles leur coupent toutes sortes de carburants, même l'énergie sans laquelle les hôpitaux ne peuvent plus fonctionner correctement. Ils ne peuvent plus sauver la vie de plus de mille deux cents personnes souffrant de graves maladies. Leur vie est liée à ce qui reste de carburant dans les réservoirs palestiniens, déjà quasiment vides.

Mise à mort collective !

Les habitants s'étonnent de ce silence du monde devant cette mise à mort collective. Comment ce monde dit moderne pourra-t-il ne rien faire au moment où chaque malade de Gaza attend son tour pour passer sous la guillotine du blocus ?

Si les conditions de vie continuent à se détériorer à Gaza, le monde et la dénommée "Communauté Internationale" seront des témoins oculaires d'une catastrophe humanitaire sans précédent, dit Amin Abou Rachid, président de la Campagne. En fait, dans la bande de Gaza, le système des services publiques dégringole, ainsi que tous les éléments de la vie quotidienne, notamment de la santé. Nous serons bientôt de simples témoins oculaires d'un assassinat collectif, dit-il.

Cependant, tous les appels urgents lancés par les organisations juridiques et du ministre de la santé ne trouvent aucune réaction positive, aucune action destinée à briser le blocus. Les Palestiniens, qui viennent de perdre 133 de leurs malades, se demandent combien de Palestiniens doivent mourir avant que le monde réagisse et fasse quelque chose pour leur venir en aide.

Une catastrophe médicale

La bande de Gaza est sur le seuil d'une catastrophe sanitaire et humanitaire des plus dangereuses. Le ministre de la santé n'arrête pas de lancer des avertissements avant une catastrophe qui devient inéluctable. Les quelques jours à venir connaîtront une opération collective de mise à mort. Des centaines de malades mourront très bientôt, si le blocus continue et si les médicaments n'arrivent plus.

Selon des rapports officiels, 55 sortes de médicaments sont totalement épuisées. Et dans plusieurs hôpitaux, les équipements ne marchent plus, complètement ou partiellement, faute de pièces de rechange.

Ajoutons à tout cela la malnutrition dont plus de 70% des enfants de la bande de Gaza souffrent. Ajoutons aussi que deux tiers des victimes sont de petits enfants dont l'âge ne dépasse les deux mois. Et sont nombreux les enfants dont l'état psychologique va de pire en pire. Et ils ne sont pas moins nombreux ces enfants que les problèmes sociaux rongent, résultat de la pauvreté et du blocus.

Le nombre de personnes ayant une maladie au cœur ou souffrant d’un cancer dépasse les 1200 personnes, disent les rapports médiaux officiels.

Gaza, une tombe collective

La Campagne Européenne croit que bientôt, Gaza se transformera en une tombe collective. Le manque de carburant causera la coupure de l'électricité dont les hôpitaux ont besoin pour mettre en marche leurs équipements. Tous ceux qui sont dans le soin intensif, ceux qui survivent grâce à la respiration artificielle, ceux qui ont besoin d’un nettoyage continuel des reins, et beaucoup d'autres mourront dès l'arrêt de leurs machines.

Le ministre palestinien de la santé attire l'attention sur les conditions très difficiles de la Bande. Il exhorte le monde entier et les nations arabes et islamiques à intervenir pour mettre un terme à la tragédie de ces malades, une tragédie conséquente de la politique et des mesures sionistes.

C'est pourquoi, à Bruxelles, la Campagne Européenne a publié un communiqué confirmant que la mort attend un grand nombre de malades, après avoir déjà fauché 133 d'entre eux, faute de médicaments et faute de pouvoir aller ailleurs trouver le soin nécessaire.

Le blocus n'arrête pas de faire des victimes. Les ambulances n'ont plus le carburant nécessaire pour pouvoir ramener les malades, ainsi que les blessés des agressions israéliennes.

La plus grande prison du monde

La bande de Gaza devient une prison pour les habitants palestiniens, la plus grande du monde. Surtout qu'ils sont en majorité des réfugiés vivant dans des camps miséreux.

Personne ne peut quitter cette prison. Ni malade. Ni étudiant. Ni homme d'affaires. Ni journalistes...

En somme, à Gaza, tous les domaines de la vie souffrent de ce blocus renforcé : la santé, l'alimentation, l'éducation, l'industrie, l'économie, le travail. Le chômage y est déjà à un niveau record.