Rapport du CPI
Les Arabes du Néguev, le mythe
d'une résistance
Photo: CPI
Mardi 13 septembre
2011
Kasifa, Safa – CPI
Dans des conditions
très difficiles, la famille
palestinienne de Salman Abou Kaf vit
dans une maison simple, dans le village
d’Om Baïlin, dans le désert du Néguev,
au sud des territoires occupés en 1948.
Cette région souffre en effet d’une
crise économique très prononcée, en plus
d’un manque notable en infrastructures
et du harcèlement des occupants
israéliens.
Abou Kaf, 52 ans, vit
dans sa petite maison avec ses sept
enfants une vie paisible depuis une
dizaine d’années, malgré tout. Mais un
plan israélien est venu perturber cette
vie calme. Le plan consiste à vider le
village de ses habitants qui seront
éloignés vers les villes du sud du
Néguev, sous prétexte de vouloir
améliorer les conditions des Arabes du
Sud.
Abou Kaf confie à
l’agence Safa que la vie des villageois
était calme, mais récemment, les
harcèlements économiques et sociaux des
occupants israéliens se sont
intensifiés. « Sur notre terre, nous
sommes interdits de construire des
maisons ; mais pas seulement. Ils
veulent détruire les maisons existantes,
sous prétexte qu’elles ne possèdent pas
de permis de construction ».
Les occupants
israéliens ont reconnu le village en
2005, sans que les villageois ne voient
une quelconque amélioration dans leur
quotidien.
Les habitants du
village ne veulent en aucun cas quitter
leur village, bien que les occupants
israéliens annoncent leur volonté de les
compenser : « Nous ne voulons céder pas
même un centimètre de nos terres, même
pas pour une vie meilleure ».
La loi de l’exil
Les occupants
israéliens s’apprêtent à approuver une
loi permettant le renvoi des dizaines de
milliers d’habitants des villages du
Néguev, sous prétexte d’un développement
de cette région.
Ibrahim Al-Waqili,
président du conseil régional des
villages non reconnus, confie à Safa : « Les
occupants israéliens, depuis 1948,
travaillent d’arrache-pied, jour et
nuit, pour nous chasser de nos terres,
une politique encore appliquée de nos
jours. "Israël" s’entête à entrer en
guerre avec la population ».
Les occupants
israéliens ont mis en place un comité
présidé par un juge en retraite. Le
comité a pour mission de mettre en place
un plan de développement de la région du
Néguev. Par ce plan, quelque trente
milles Arabes seront poussés vers
l’exil ; des villages entiers seront
vidés de ses habitants, confirme Al-Waqili.
Ces Arabes sont les
propriétaires de centaines de milliers
d’hectares de terres. "Israël" veut
mettre la main sur ces terres, comme l’a
fait bien des fois auparavant. Tout est
bon pour la judaïsation du Néguev.
Une terre sans les
Arabes
Jabr Abou Qayssar,
activiste pour les affaires du Néguev,
confirme que l’occupation israélienne
n’offre aucun service même pour les
villages qu’elle a reconnus, même pour
les villes du Néguev. Elle vise à
rassembler le plus grand nombre d’Arabes
sur un minimum de terres, afin de
construire de nouvelles colonies.
Nettoyage ethnique
Pour sa part, Taleb
As-Sanï, membre de la Knesset
israélienne, un des fils du Néguev,
confirme que tous les gouvernements
israéliens successifs travaillent à
vider environ dix-huit villages arabes
et à pousser vers l’exil quelque trente
mille Arabes.
Les occupants
israéliens ont déjà mis la main sur 90%
des terrains du Néguev arabe et y ont
installé des fermes et des colonies.
C’est une guerre contre l’existence
arabe par un nettoyage ethnique.
Rapport écrit par
Mohammed Khayri, paru sur le site
www.safa.ps, traduit et résumé par le
département français du Centre
Palestinien d’Information (CPI)
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