Centre Palestinien
d'Information
L'image
du père parti en martyre ne quitte jamais la fillette Arine
Photo CPI
Silfit
– CPI
Le mois de Ramadan dont
les jours filent en vitesse a été l’occasion pour les autorités
de l’occupation israélienne de serrer encore plus l’étau sur
les Palestiniens.
Les jours et les nuits
de ce mois béni de Ramadan font rappeler aux enfants palestiniens
leurs pères qui sont partis en martyre ou qui sont enfermés dans
les prisons de l’occupation israélienne.
Cette occupation a volé
l’enfance d’Arine, quatre ans, fillette du martyr Muhammed
Salama. Depuis la perte de son père, elle garde entre ses côtes
un chagrin, une blessure qui refuse de se cicatriser.
Martyr
ou captif ?
Lorsqu’elle voit des
enfants dont le père captif quitte la prison israélienne, elle
dit à sa maman : « J’espérais que mon père
soit lui aussi un captif pour que je puisse le voir un jour ;
il est parti en martyre, je ne peux plus le voir et l’embrasser ».
Cependant, elle embrasse
la photo de son père. « Combien j’ai envie de jouer avec
lui comme tous les enfants du quartier ; combien j’ai envie
qu’il me porte, que je me balade avec lui dans les quartiers,
les ruelles, les rues, comme tous les enfants », s’exprime
Arine entre une larme et une autre coulant sur les joues
innocentes de l’orpheline.
« Tu me dis que
mon père est au paradis ; je vais alors aller le voir
puisqu’il ne vient pas me voir », dit la fillette à sa mère.
Pourquoi les soldats de l’occupation avaient choisi de le tuer « entre
tous les gens ».
Arine est une petite
fille dont le visage représente autant l’innocence que la carte
de la Palestine, une carte indiquant le chemin d’une tragédie
humaine sans fin. Son histoire reste une parmi des milliers
d’autres éparpillées partout en Palestine. La liste des
souffrances n’a pas l’air de s’arrêter, mais au contraire,
elle ne semble cesser de s’allonger. Les victimes des agressions
israéliennes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza viennent
l’enrichir quotidiennement.
Massacre
collectif !
Par ailleurs, personne
n’est encore prêt à oublier la fillette Huda Ghaliah dont
toute la famille avait été massacrée par l’armée de
l'occupation israélienne sur la plage de Gaza en 2006. Elle
devient un symbole pour tous ces enfants qui se sont réveillés
un matin pour ne plus voir leurs pères dont les mains tapotent
leurs têtes et leurs épaules, avec toute la gentillesse du
monde.
Devant les tombes de
leurs pères s’agenouillent ces orphelins pour leur parler, pour
dialoguer avec eux, sans pour autant attendre une quelconque réponse.
En somme, au moment où
tous les enfants du monde vont aux parcs d’attraction pour célébrer
leur Aïd, la fête de la fin du mois béni de Ramadan, ces
orphelins passent leurs fêtes aux cimetières pour rester en
contact avec un père, un grand frère ou les deux à la fois.
Quelle fête amère sous une occupation qui ne veut que laisser
une séquelle dans le cœur de tout Palestinien, enfant comme
adulte !
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