Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
A cause de l’interdiction de visite dans les prisons
israéliennes, l’enfant Abir perd la vie
Photo: CPI
Jeudi 12 mai 2011
Al-Khalil – CPI
Abir n’avait que onze ans quand elle a vu
son père pour la dernière fois, mais derrière un mur de glace.
En fait, les occupants israéliens ont installé ce mur entre les
captifs palestiniens et leurs visiteurs, même leurs enfants.
Abir n’a pas supporté de se voir couper de son père. Le fait de
ne pas pouvoir toucher la main de son père l’a rendue malade,
très malade, si malade qu’elle a rendu l’âme, deux ans plus
tard.
Abdou Ar-Rahim, président du comité des
familles des captifs, grand-père de la fillette Abir, confie
l’histoire de sa petite- fille à notre Centre Palestinien
d’Information (CPI). Son histoire a commencé il y a deux ans. La
martyre avait l’habitude de rendre visite à son père, Youssef
Iskafi. La martyre avait l’habitude de l’embrasser. La martyre
avait l’habitude de le serrer contre son petit cœur. Mais un
jour, un officier ne lui a permis de voir son père qu’à travers
une vitre, une limite qui lui a causé une maladie nerveuse qui a
fini par la tuer.
La dernière rencontre
Le père aussi est tombé malade, après cet
incident. Un infarctus a poussé Youssef vers l’hôpital israélien
Ar-Ramla. La famille a essayé de lui rendre visite, en vain. Les
forces israéliennes d'occupation lui ont interdit l’entrée, à
deux reprises, dit le grand-père.
Après l’incident, la petite Abir s’est mise
à frapper les murs qui l’entouraient, dans son sommeil. Petit à
petit, elle a perdu la capacité de tenir quoi que se soit. Les
doigts ne pouvaient tenir même un stylo ou une cuillère. Le
périple, qui l’a amenée d’un hôpital de la Cisjordanie à un
autre de la ville d'Al-Quds, en passant par un troisième de la
Jordanie, n’a rien donné. Son état de santé allait de mal en
pis. La petite a finalement quitté ce bas monde sans pouvoir
embrasser son père, et parce qu’elle n’a pu le faire.
La fin, le martyr
Tous les examens médicaux ont confirmé que
l’adolescente Abir avait eu un choc nerveux et une peur
affreuse. Petit à petit, elle a perdu la capacité de bien
parler. Et récemment, elle avait été hospitalisée dans l’hôpital
public Allia de la ville d’Al-Khalil. Dans cet hôpital, il est
entré dans un long coma. Elle a perdu la vie sans en sortir.
Elle est partie sans voir son père, son père n’a pu participer à
son enterrement.
Sa petite sœur Tahrir, âgée d’à peine quatre
ans, dit à notre Centre Palestinien d’Information (CPI) : « Je
suis fâchée parce que les Israéliens n’ont pas laissé ma sœur
toucher la main de papa... C’est pour ça qu’elle est morte ».
Participation à tout sit-in
La grande sœur de l’enfant martyre dit que
la petite Abir participait à tout sit-in, malgré tout. Une fois,
elle s’est enchaînée pour manifester contre la captivité et pour
exprimer son amour à son père.
Son grand amour pour son père l’a tuée quand
les occupants israéliens lui ont interdit de le toucher.
Notons que son père Youssef Al-Iskafi est
condamné par les occupants israéliens à quatre fois la
perpétuité. Il est en prison depuis huit ans, dans la prison du
désert d’An-Naqeb. Son frère Alaa est enfermé à perpétuité. Son
neveu Ahmed est tombé en martyre en 2007.
La petite Abir est partie sans pouvoir lui
toucher la main. Sa famille espère cependant que le père sortira
dans une transaction politique à venir. Il sortira pour lire la
sourate Al-Fatiha pour l’âme de sa fille, sur sa tombe.
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